Le pays de la liberté

décontenancée par le brusque accès de colère de sa mère. ´ Je n'ai pas vécu vingt ans dans la pénurie pour te voir grandir et épouser un beau garçon sans le sou !
    - Il n'est pas sans le sou...
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    - Mais si, tu as bien vu cette scène horrible ave son père : son patrimoine, c'est un cheval. Lizzie, t ne peux pas faire ça ! ª
    Mère était en rage. Lizzie ne l'avait jamais vu dans cet état et elle ne comprenait pas. ´Mère, cal mez-vous, je vous en prie ª, supplia-t-elle.
    Elle se lev et sortit du tub. ´Voulez-vous me passer une sei viette, s'il vous plaît?ª
    ¿ sa stupéfaction, elle vit sa mère porter ses mains son visage et éclater en sanglots. Lizzie la prit dans se bras en disant : ´ Mère chérie, qu'est-ce qu'il se passe
    - Couvre-toi, misérable enfantª, dit-elle entre deu sanglots.
    Lizzie drapa une couverture autour de son corp mouillé. Ásseyez-vous, Mère.ª Elle l'entraîna jus qu'à un fauteuil.
    Au bout d'un moment, Mère reprit : ´Ton père étai exactement comme Jay, tout à fait comme luiª, dit elle. Un pli amer lui crispa la bouche. ´Grand, be homme, charmant, toujours prêt à vous embrasse dans le noir... et faible, si faible. J'ai cédé à mes ba instincts et je l'ai épousé quand même, alors que ji savais qu'il n'était qu'un feu follet. En trois ans, i avait dilapidé ma fortune. Un an après, il a fait uni chute de cheval alors qu'il était ivre : il a fracassé s; belle tête dans l'aventure et il est mort.
    - Oh, maman. ª Lizzie était scandalisée de la haini qu'elle sentait dans la voix de sa mère. Celle-ci parlai en général de Père de façon neutre : elle avait toujour raconté à Lizzie qu'il n'avait pas eu de chance ei affaires, qu'il s'était tué dans un accident et que le hommes de loi avaient fait un vrai g‚chis des finance de la succession. Lizzie, pour sa part, se souvenait < peine de lui : elle avait trois ans quand il était mort.
    Ét il me méprisait de ne pas lui avoir donné un fils reprit Mère. Un fils qui aurait été comme lui, infidèle et bon à rien, et qui aurait brisé le cúur d'une femme Mais je savais comment empêcher cela. ª
    Ce fut pour Lizzie un nouveau choc. …tait-ce vra 10:
    que les femmes pouvaient empêcher une grossesse ? Se pouvait-il que sa propre mère e˚t fait une chose pareille en bravant les souhaits de son mari ?
    Mère lui prit la main. ´Lizzie, promets-moi de ne pas l'épouser. Promets-le-moi ! ª
    Lizzie retira sa main. Elle se sentait déloyale, mais elle devait dire la vérité. ´Je ne peux pas, dit-elle. Je l'aime. ª
    Jay quitta la chambre de sa mère : ses sentiments de honte et de culpabilité semblaient se dissiper et, tout d'un coup, il eut faim. Il descendit dans la salle à manger. Son père et Robert étaient là: ils dévoraient d'épaisses tranches de jambon grillé avec une compote de pommes et du sucre, en discutant avec Harry Rat-chett. Ratchett, qui dirigeait les puits, était venu faire son rapport sur le coup de grisou. Père lança à Jay un regard sévère et dit : Ón m'a rapporté que tu étais descendu dans le puits de Heugh la nuit dernière. ª
    Jay commençait à sentir son appétit disparaître. Én effet, dit-il. Il y a eu une explosion. ª II se versa un verre de bière.
    ´Je suis au courant pour l'explosion, dit Père. qui t'accompagnait ? ª
    Jay but une gorgée. ´ Lizzie Hallim ª, avoua-t-il.
    Robert s'empourpra. ´ Bon sang, fit-il. Tu sais que Père ne voulait pas qu'elle descende dans le puits. ª
    Piqué au vif, Jay réagit en se montrant provocant. Éh bien, Père, comment allez-vous me punir? Me laisser sans un penny? Vous l'avez déjà fait. ª
    Père agita vers lui un doigt menaçant. ´Je te préviens de ne pas te moquer de mes ordres.
    - C'est de McAsh que vous devriez vous inquiéter, pas de moi, dit Jay, en essayant de détourner la colère de son père. Il a annoncé à tout le monde qu'il partait aujourd'hui.
    - Fichu salaud d'insoumisª, dit Robert. On ne savait pas très bien s'il parlait de McAsh ou de Jay.
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    Harry Ratchett toussa discrètement. Śir George, dit-il, vous feriez aussi bien de laisser McAsh partir. L'homme est un bon ouvrier, mais c'est un faiseur d'histoires et nous ferions mieux de nous débarrasser de lui.
    - Je ne peux pas faire cela, riposta Père. McAsh a pris ouvertement position contre moi. S'il s'en tire comme ça, chaque jeune mineur s'imaginera qu'il peut partir aussi.
    - D'ailleurs, intervint Robert, il ne s'agit pas