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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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    Cooper leva vers lui un visage renfrogné. ÍI faut bien que je gagne ma vie.
    - Tu la gagneras, dès que la grève sera terminée. Tu n'as pas envie de voir couler le sang sur Wapping High Street, non ? ª
    Mack commençait à comprendre ce qui se passait : il était furieux. Il se tourna vers Lennox. ´Vous l'avez payé. Mais pourquoi ? ª
    Ils furent interrompus par le fracas d'une cloche qu'on faisait bruyamment sonner. Mack se retourna : il aperçut trois personnes debout à la fenêtre du premier étage de la taverne de la Poêle à Frire. L'une actionnait la cloche, l'autre tenait une lanterne. La troisième, au milieu, arborait la perruque et l'épée signalant qu'il s'agissait d'un personnage important.
    quand la cloche cessa de sonner, ce dernier se présenta. ´Je suis Roland MacPherson, juge de paix de Wapping, et je déclare présentement qu'il y a état d'émeute. ª II continua à lire le passage principal du texte de loi.
    Dès l'instant o˘ l'on avait décrété l'état d'émeute, chacun devait se disperser dans un délai d'une heure. La non-obéissance à cet ordre était passible de mort.
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    Le magistrat était arrivé bien vite, songea Mack. De toute évidence, cette affaire avait été préparée
    avec soin.
    Mais à quelle fin? Il pensa qu'on voulait provoquer une émeute qui discréditerait les dockers et donnerait aux autorités un prétexte pour pendre les meneurs, c'est-à-dire lui.
    Sa première réaction fut de riposter. Il avait envie de hurler : Si c'est une émeute qu'ils veulent, bon sang, on va leur en donner une qu'ils n'oublieront jamais. Avant d'en avoir fini, nous aurons br˚lé Londres ! Il aurait voulu étrangler Lennox. Mais il se força à être calme et à réfléchir lucidement. Comment déjouer le
    plan de Lennox ?
    Son seul espoir était de céder et de laisser livrer le charbon.
    Il se tourna vers les dockers, rassemblés en groupes mécontents devant les portes ouvertes du dépôt. ´…coutez-moi, commença-t-il. Il s'agit d'un complot pour nous inciter à l'émeute. Si nous rentrons paisiblement chez nous, nous déjouerons les plans de nos ennemis. Si nous restons pour nous battre, nous sommes perdus. ª
    II y eut des grondements désapprobateurs.
    Seigneur, se dit Mack, que ces hommes sont stu-pides. ´Vous ne comprenez donc pas? fit-il. Ils veulent un prétexte pour pendre quelques-uns d'entre nous. Pourquoi leur donner ce qu'ils veulent? Rentrons chez nous et reprenons le combat demain !
    - Il a raison, renchérit Charlie. Regardez donc qui est là : Sidney Lennox.
    «a n'annonce rien de bon, on peut en être s˚r. ª

    Certains des dockers commençaient à acquiescer et Mack se dit qu'il allait peut-être réussir à les persuader. Là-dessus, il entendit la voix de Lennox crier : Árrêtez-le ! ª
    Plusieurs hommes se précipitèrent aussitôt sur Mack. Il se retourna pour s'enfuir mais l'un d'eux le
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    plaqua brutalement et il s'affala sur le sol boueux. El se débattant, il entendit des clameurs monter de rangs des dockers, et il comprit que ce qu'il avai redouté allait se passer : une bataille rangée.
    Des pieds, des poings le frappaient, mais, tout ei essayant de se relever, c'était à peine s'il sentait le coups. Et puis ses agresseurs furent repoussés par le dockers et il se remit sur ses pieds.
    Il regarda aussitôt autour de lui. Lennox avait dis paru. Les bandes rivales emplissaient la ruelle étroite De tous côtés, il voyait des corps à
    corps acharnés Les chevaux se cabraient et tiraient sur leurs traits en poussant des hennissements terrifiés. Son instinc le portait à se joindre à
    la mêlée et à se mettre ; cogner, mais il se contint. Comment mettre un term< à cet incident? Il essaya de réfléchir rapidement Peut-être pourrait-il regrouper les dockers dans 1; cour.
    Charlie courut d'un groupe à l'autre, pour passeÔ la consigne, criant à
    tue-tête pour se faire entendn au milieu du tumulte de la bataille : ´ Dans la cour, e fermez les portes ! ª Puis Mack, horrifié, entendit It claquement d'un coup de mousquet.
    ´qu'est-ce qu'il se passe?ª dit-il, mais personne n'écoutait. Depuis quand les dockers portaient-il; des armes à feu ? qui donc étaient ces gens ?
    Il aperçut un tromblon, un mousquet à canon court braqué sur lui. Il n'avait pas eu le temps de faire ur geste que Charlie avait saisi l'arme, l'avait retournée contre l'homme qui la brandissait et l'avait abattu è
    bout portant. L'homme s'écroula,

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