Le pays des grottes sacrées
caverne le lendemain ou le surlendemain, seule ou peut-être avec Loup.
Le lendemain en fin de matinée,
Ayla demanda à Levela de bien vouloir veiller une nouvelle fois sur Jonayla et
s’assura que la viande de bison qu’elle avait accrochée sur les fils séchait
correctement. Elle estima que le moment était bien choisi pour revoir le Site
Sacré.
— J’emmène Loup et je
retourne à la grotte. Je veux la voir encore une fois avant de partir. Qui sait
quand nous reviendrons, peut-être jamais.
Elle empaqueta plusieurs torches
et deux lampes de pierre ainsi que des mèches en lichen et des sections
d’intestin remplies de graisse qu’elle plaça dans un petit sac en cuir doublé.
Elle vérifia qu’elle avait tout le nécessaire pour faire du feu : pierre à
feu et silex, amadou, petit bois et quelques bûchettes. Elle remplit son outre
et prit une tasse pour elle et un bol pour Loup. Elle emporta aussi son sac à
médecines avec quelques sachets de tisane supplémentaires, même si elle ne
pensait pas préparer des infusions dans la grotte, un bon couteau, quelques
vêtements chauds, mais rien pour se chausser. Elle marchait pieds nus
habituellement et ses plantes de pied étaient presque aussi dures que des
sabots.
Elle siffla Loup et s’engagea
dans le sentier menant à la caverne. À l’entrée, elle jeta un coup d’œil à
l’abri. Aucun feu n’avait été allumé dans le foyer et l’endroit où dormait la
Gardienne était désert. Absente ce jour-là. On l’avertissait généralement de la
venue des visiteurs, mais Ayla avait décidé d’y aller sans prendre de
dispositions préalables.
Elle fit un petit feu dans le
foyer et alluma une torche, puis, la tenant à bout de bras, elle se mit en
marche et fit signe à Loup de la suivre. Elle constata une fois encore à quel
point la caverne était vaste et les premières salles chaotiques. Des colonnes
de pierre détachées du plafond et renversées, d’énormes blocs de roche et des
éboulis jonchaient le sol. La lumière pénétrait assez loin à l’intérieur et
elle emprunta le même chemin que la première fois, sur la gauche puis tout
droit dans l’immense salle où venaient dormir les ours. Loup restait à son
côté.
Elle longea le côté droit du
passage, sachant qu’en dehors de la vaste salle à main droite qu’elle projetait
de visiter au retour il n’y avait pas grand-chose à voir avant d’arriver à mi-longueur
de la caverne. Elle n’envisageait pas de rester trop longtemps dans la grotte
ni d’essayer de tout revoir. Elle entra dans la salle aux ours et suivit la
paroi droite jusqu’à la salle suivante, puis se mit à la recherche de l’épais
rocher en forme de lame suspendu au plafond.
Il était tel qu’elle se le
rappelait, orné du léopard à longue queue et de l’autre animal peint en rouge.
Était-ce une hyène ou un ours ? La forme de la tête lui donnait l’allure
d’un ours des cavernes, mais le museau était plus long et la touffe sur le
dessus de la tête ainsi que l’espèce de crinière faisaient plutôt songer aux
poils raides de la hyène. Aucun des autres ours représentés dans cette caverne
n’avait de longues pattes fines, il suffisait de regarder celui qui était peint
au-dessus de l’autre animal.
Je ne sais pas ce que l’artiste
voulait dire dans cette peinture, pensa-t-elle, mais à mon avis cela ressemble
bien à une hyène, bien que ce soit la seule que j’aie jamais vue représentée
dans une grotte. Mais je n’ai jamais vu non plus de léopard. Il y a là un ours,
une hyène et un léopard, tous trois des animaux forts et dangereux. Je me
demande ce que les conteurs itinérants diraient de cette scène ?
Ayla passa sans s’attarder devant
la série suivante de peintures : des insectes sans doute, une succession
de rhinocéros, de lions, de chevaux et de mammouths, des signes, des points,
des empreintes de main ; le dessin en rouge du petit ours, si semblable
aux autres ours de la caverne mais de taille plus réduite, la fit sourire. Elle
se souvint qu’à cet endroit la Gardienne avait tourné à gauche et continué de
longer la paroi droite. L’espace suivant témoignait de la présence d’ours des
cavernes et le sol était plus bas de plus d’un mètre cinquante ; il menait
à la salle d’après, celle qui était creusée d’une profonde dépression en son
centre.
C’était la salle où tous les
dessins ou gravures étaient en blanc, la couche tendre
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