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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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à fredonner.
Jonokol joignit sa voix à la sienne. Son chant faisait toujours apparaître
meilleur celui des autres. Willamar s’y mit lui aussi, reprenant l’air par
monosyllabes. Sa voix complétait bien leur chant. Puis Jondalar se joignit à
eux. Il avait une belle voix, mais ne chantait que lorsque d’autres le
faisaient. Ensuite, le chœur résonnant dans la caverne si magnifiquement
décorée, Celle Qui Était la Première parmi Ceux Qui Servaient la Grande Terre
Mère reprit le Chant de la Mère là où elle s’était arrêtée :
     
    Son lumineux ami était prêt à affronter
    Le voleur qui gardait captif l’enfant de Son sein.
    Ils luttèrent ensemble pour Son fils adoré.
    Leurs efforts furent couronnés de succès, la lumière
revint.
    Sa chaleur réchauffait sa splendeur retrouvée.
     
    Les lugubres ténèbres s’accrochaient à l’éclat du
fils,
    La Mère ripostait, refusait de reculer.
    Le tourbillon tirait, Elle ne lâchait pas.
    Il n’y avait ni vainqueur ni vaincu.
    Elle repoussait l’obscurité, mais Son fils demeurait
prisonnier.
     
    Quand Elle repoussait le tourbillon et faisait fuir le
Chaos,
    La lumière de Son fils brillait de plus belle.
    Quand Ses forces diminuaient, le néant noir prenait le
dessus,
    Et l’obscurité revenait à la fin du jour.
    Elle sentait la chaleur de Son fils, mais le combat
demeurait indécis.
     
    La Grande Mère vivait la peine au cœur
    Qu’Elle et Son fils soient à jamais séparés.
    Se languissant de Son enfant perdu,
    Elle puisa une ardeur nouvelle dans Sa force de vie.
    Elle ne pouvait se résigner à la perte du fils adoré.
     
    Quand Elle fut prête, Ses eaux d’enfantement
    Ramenèrent sur la Terre nue une vie verdoyante.
    Et Ses larmes, abondamment versées,
    Devinrent des gouttes de rosée étincelantes.
    Les eaux apportaient la vie, mais Ses pleurs n’étaient
pas taris.
     
    Ses montagnes se fendirent dans un grondement de
tonnerre,
    Et par la vaste caverne qui s’ouvrit dans Ses
profondeurs,
    Elle fut de nouveau mère,
    Donnant vie à toutes les créatures de la Terre.
    D’autres enfants étaient nés mais la Mère était
épuisée.
     
    Chaque enfant était différent, certains petits,
d’autres démesurés,
    Certains marchaient, d’autres volaient, certains
nageaient, d’autres rampaient.
    Mais chaque forme était parfaite, chaque esprit
complet,
    Chacun était un modèle qu’on pouvait répéter.
    La Mère le voulait, la Terre verte se peuplait.
     
    Les oiseaux, les poissons et les autres animaux,
    Tous restèrent cette fois auprès de l’Éplorée.
    Chacun d’eux vivait où il était né
    Et de la Terre Mère partageait l’immensité.
    Près d’Elle ils demeuraient, aucun ne s’enfuyait.
     
    Ils étaient Ses enfants, ils l’emplissaient de fierté
    Mais ils sapaient la force de vie qu’Elle portait en
Elle.
    Il Lui en restait cependant assez pour une dernière
création,
    Un enfant qui se rappellerait qui l’avait créé,
    Un enfant qui saurait respecter et apprendrait à
protéger.
     
    La Première Femme naquit adulte et bien formée,
    Elle reçut les Dons qu’il fallait pour survivre.
    La Vie fut le premier, et comme la Terre Mère
    Elle s’éveilla à elle-même en en sachant le prix.
    Première Femme était née, première de sa lignée.
     
    Vinrent ensuite le Don de Perception, d’apprendre,
    Le désir de connaître, le Don de Discernement.
    Première Femme reçut le savoir qui l’aiderait à vivre
    Et qu’elle transmettrait à ses semblables.
    Première Femme saurait comment apprendre, comment
croître.
     
    La Mère avait presque épuisé Sa force vitale.
    Pour transmettre l’Esprit de la Vie,
    Elle fit en sorte que tous Ses enfants procréent,
    Et Première Femme reçut aussi le Don d’Enfanter.
    Mais Première Femme était seule, elle était la seule.
     
    La Mère se rappela Sa propre solitude,
    L’amour de Son ami, sa présence caressante.
    Avec la dernière étincelle, Son travail reprit,
    Et, pour partager la vie avec Femme, Elle créa Premier
Homme.
    La Mère à nouveau donnait, un nouvel être vivait.
     
    Femme et Homme la Mère enfanta
    Et pour demeure Elle leur donna la Terre,
    Ainsi que l’eau, le sol, toute la création,
    Pour qu’ils s’en servent avec discernement.
    Ils pouvaient en user, jamais en abuser.
     
    Aux Enfants de la Terre, la Mère accorda
    Le Don de Survivre, puis Elle décida
    De leur offrir celui des Plaisirs,
    Qui honore la Mère par la joie de l’union.
    Les

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