Le pays des grottes sacrées
et
Jondalar était soulagé qu’il n’en fût rien.
Cette réunion devait en principe
regrouper les Neuvième et Cinquième Cavernes, les membres de la Zelandonia
devant jouer les médiateurs, mais dans la mesure où toutes les parties
intéressées étaient libres d’y assister la quasi-totalité des participants à la
Réunion d’Été avaient manifesté leur « intérêt », par pure curiosité.
Bien que la Neuvième Caverne eût préféré retarder quelque peu cette
confrontation, après la fin de la Réunion d’Été des Zelandonii par exemple, la
Cinquième Caverne avait insisté pour qu’elle ait lieu au plus vite. Dans la
mesure où on lui demandait d’accueillir Laramar en son sein, elle voulait
savoir quelle compensation ils – elle et Laramar – obtiendraient
de la part de Jondalar et de la Neuvième Caverne.
Jondalar et Laramar s’étaient
retrouvés, pour la première fois depuis l’incident et juste avant la réunion
publique, dans l’abri de la Zelandonia, en présence de Joharran, de Kemordan,
le chef de la Cinquième Caverne, du ou de la Zelandoni de chacune des autres
Cavernes, ainsi que de plusieurs autres responsables et membres de la
Zelandonia. Sachant que Marthona était quelque peu affaiblie, on lui avait fait
savoir que sa présence à cette réunion de préparation n’était pas
indispensable, en particulier dans la mesure où la mère de Laramar n’était plus
de ce monde, mais elle n’avait rien voulu savoir : Jondalar était son fils
et elle voulait absolument être là. Les compagnes des protagonistes, elles,
n’avaient pas eu la possibilité d’y assister, car leur présence aurait pu créer
de nouvelles complications : Ayla parce qu’elle avait joué un grand rôle
dans l’incident, et la compagne de Laramar parce qu’elle ne souhaitait pas
aller s’installer avec lui au sein de la Cinquième Caverne, un autre aspect
qu’il allait bien falloir traiter par la suite.
Jondalar se hâta de faire savoir
à quel point il était désolé, combien il regrettait ses actes, mais Laramar
traita par le mépris le grand et bel homme qui était le frère du chef de la
Neuvième Caverne. C’était l’une des premières fois de sa vie que Laramar avait
le beau rôle : il était dans son bon droit, n’avait absolument rien fait
de mal, et il n’avait en conséquence nullement l’intention de céder tout ou
partie de son avantage.
Lorsque les participants à la
première moitié de la réunion quittèrent la hutte de la Zelandonia, une rumeur
diffuse circula dans l’assistance : Ayla avait vu Madroman quitter le
campement vêtu d’habits qu’il avait très probablement volés à Laramar. Celle-ci
fut rapidement suivie de diverses spéculations quant aux ramifications
possibles : l’histoire passée de Jondalar et de la Première avec Madroman,
son éviction de la Zelandonia et le rôle qu’y avait joué Ayla, la raison pour
laquelle elle avait été la seule à l’avoir vu partir. Les participants
s’installèrent confortablement, attendant avec une impatience gourmande la
suite des événements : ils n’avaient que très rarement l’occasion
d’assister à un drame aussi intense. Décidément cet été se révélait riche en
incidents excitants qui fourniraient non seulement d’excellents sujets de
discussion pour les longues soirées d’hiver, mais aussi de la matière
susceptible d’épicer bien des histoires pour les saisons à venir.
— Nous avons aujourd’hui à
résoudre plusieurs questions d’importance, commença la Première. Ce ne sont pas
des affaires d’ordre spirituel, mais des problèmes opposant des enfants de la
Mère ; c’est pourquoi nous demandons à Doni de suivre nos délibérations et
de nous aider à faire éclater la vérité, à penser clairement et à prendre de
justes décisions.
Elle sortit d’un sac une petite
figurine sculptée, qu’elle présenta à la foule. C’était la statuette d’une femme
dont les jambes se terminaient par des pieds qui n’étaient qu’à peine suggérés.
Bien qu’ils fussent dans l’incapacité de distinguer clairement l’objet qu’elle
tenait dans sa main, tous les participants savaient qu’il s’agissait d’une
donii, une représentation abritant l’esprit omniscient de la Grande Terre Mère,
ou en tout cas une partie essentielle de Sa nature. Quelque chose comme un
grand cairn, presque aussi droit qu’un pilier, constitué de grosses pierres et
dont le sommet aplani
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