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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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étaient encore là après son départ, mais que,
ensuite, la plupart avaient disparu, de même que les affaires de Madroman.
    — J’ai entendu Zelandoni
dire à quelqu’un que Madroman n’avait pas restitué les objets sacrés qu’il avait
reçus en sa qualité d’acolyte, intervint Proleva.
    — Je l’ai vu partir !
s’exclama Ayla, retrouvant soudain la mémoire.
    — Quand ? s’enquit
Joharran.
    — Le jour où la Neuvième
Caverne a partagé un festin avec les Lanzadonii. J’étais la seule à être restée
au campement, et je sortais tout juste du bâtiment. Il m’a jeté un regard si
lourd de haine que j’en ai eu des frissons, mais il semblait très pressé. Je me
rappelle m’être dit qu’il avait quelque chose de bizarre. Puis je me suis rendu
compte que je ne l’avais pratiquement jamais vu sans sa tunique d’acolyte, or
cette fois-là il était vêtu normalement. Mais j’ai trouvé étrange que ses
vêtements portent les symboles de la Neuvième Caverne, et pas de la Cinquième.
    — C’est de là que provenait
le nouveau costume de Laramar, dit Joharran. Je me demande si c’était celui-là…
    — Tu crois que c’est
Madroman qui l’a pris ?
    — J’en suis sûr, de même que
tous les autres objets qui ont disparu.
    — Je crois que tu as raison,
Joharran, dit Jondalar.
    — À mon avis, après la honte
d’avoir été rejeté par la Zelandonia, il n’a pas voulu affronter le regard des
autres, en tout cas de ceux qui le connaissaient, intervint Danug.
    — Je me demande où il a bien
pu aller, fit Proleva.
    — Il va sans doute essayer
de trouver des gens dont il pourrait partager la vie, dit Joharran. C’est la
raison pour laquelle il a pris tout ça. Il sait que l’hiver approche et il se
demandait sans doute où il pourrait s’installer.
    — Mais qu’est-ce qu’il peut
bien trouver pour inciter des étrangers à l’accepter ? Il ne sait pas
faire grand-chose et n’a jamais été vraiment chasseur, dit Jondalar. À ce que
j’ai entendu dire, il n’a jamais participé à une partie de chasse après qu’il
eut rejoint la Zelandonia, pas même à un rabattage.
    — Et pourtant tout le monde en
est capable, et tout le monde le fait, dit Proleva. Les enfants adorent partir
en expédition et battre les buissons, faire beaucoup de bruit pour faire peur
aux lapins et aux autres animaux, et les obliger à courir vers les chasseurs ou
à se précipiter dans les filets.
    — Mais si, Madroman est
capable de faire quelque chose, intervint Joharran. C’est d’ailleurs pour cela
qu’il n’a pas restitué les objets sacrés que la Zelandonia lui avait confiés.
Oui, je suis sûr que c’est cela qu’il va faire : il va devenir Zelandoni.
    — Mais il ne l’est pas, et
il ne peut plus l’être ! s’insurgea Ayla. Il a menti en prétendant avoir
été appelé !
    — S’il tombe sur des
étrangers, ceux-ci ne le sauront pas, expliqua Joharran.
    — Il fricote avec la
Zelandonia depuis si longtemps qu’il sait quel comportement adopter pour se
faire passer pour l’un des siens. Il n’hésitera pas à mentir de nouveau, avança
Proleva.
    — Tu crois vraiment qu’il
serait capable de faire ça ? demanda Ayla, consternée à cette idée.
    — Il faut que tu dises à Zelandoni
que tu l’as vu partir, Ayla, dit Proleva.
    — Et les autres responsables
des Cavernes doivent eux aussi être mis au courant, insista Joharran. Nous
devrions peut-être soulever le sujet avant la réunion de demain te concernant,
Jondalar. Cela donnera au moins l’occasion aux gens de parler d’autre chose que
de toi.
    — Si vite ? s’inquiéta
Ayla en ouvrant de grands yeux. Il faudra absolument que je sois là, Proleva.
     
     
    Ils se trouvaient un peu à
l’extérieur, dans les premiers rangs, tout en bas du vaste amphithéâtre
naturel. Laramar était assis et, bien que son visage fût encore enflé, il
semblait avoir pour l’essentiel récupéré de la raclée reçue des mains de
l’homme qui se trouvait en face de lui, si l’on exceptait ses cicatrices et son
nez cassé, dont les traces ne disparaîtraient pas de sitôt. Debout sous le
soleil brûlant de ce début d’après-midi, Jondalar essaya de demeurer impassible
en regardant l’homme dont le visage était si gravement meurtri. S’ils ne
l’avaient pas connu depuis si longtemps, jamais ses amis ne l’auraient reconnu.
Au début, le bruit avait couru que Laramar risquait de perdre un œil,

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