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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Jondalar. Et je n’éprouve plus la
moindre rancune envers Marona. Je ne lui en veux pas de t’avoir désiré. Quelle
femme n’aurait pas envie de toi ? Partager le Don du Plaisir ne revient
pas à aimer quelqu’un. C’est ce qui donne les bébés, mais pas l’amour. L’amour
peut rendre les Plaisirs encore plus intenses, mais lorsqu’on aime quelqu’un,
quelle différence cela peut-il bien faire si la personne en question s’accouple
avec une autre ? Comment un accouplement, qui ne dure qu’un moment plus ou
moins long, pourrait-il être plus important qu’un amour de toute une vie ?
Même au sein du Clan, un homme pouvait s’accoupler simplement pour satisfaire
ses besoins. Tu ne t’attendrais tout de même pas à me voir briser notre lien
juste sous prétexte que tu t’es accouplé avec une autre, j’espère ?
    — Si c’était une raison
suffisante, intervint Danug en riant, tout le monde devrait briser ses liens.
Beaucoup de gens attendent avec impatience les Fêtes pour honorer la Mère afin
de partager les Plaisirs avec d’autres une fois de temps en temps. J’ai entendu
raconter que Talut pouvait ainsi s’accoupler successivement avec une
demi-douzaine de femmes différentes à l’occasion de ces Fêtes. Mère avait l’habitude
de dire que cela lui permettait de voir si un autre homme était en mesure de
l’égaler. Personne n’y est jamais arrivé.
    — Talut est bien plus
puissant que je ne le suis, dit Jondalar. Il y a quelques années, je ne dis
pas, mais je n’ai plus la vigueur nécessaire aujourd’hui. Et pour dire la
vérité, je n’en éprouve pas, ou plus, le désir.
    — Ce ne sont d’ailleurs
peut-être que des histoires, reprit Danug. Je dois dire que, personnellement,
je ne l’ai jamais vu avec une autre femme qu’avec mère. Il passe beaucoup de
temps avec d’autres responsables de Camps, et quant à elle, elle consacre
l’essentiel de son temps à rendre visite à des parents et à des amis durant ces
Réunions. Si vous voulez mon avis, la plupart des gens adorent se raconter des
histoires.
    La conversation s’arrêta un
moment, durant lequel les trois jeunes gens échangèrent des regards entendus.
    — Je n’irais pas jusqu’à
briser le lien pour cette seule raison, reprit Danug, mais en toute honnêteté
je préfère que la femme que je prendrai pour compagne ne s’accouple pas avec un
autre que moi.
    — Même pendant les Fêtes en
l’honneur de la Grande Terre Mère ? demanda Jondalar.
    — Je sais que nous sommes
tous censés honorer la Mère à l’occasion de ces Fêtes, répondit Danug, mais
comment saurai-je que les enfants que ma compagne apporte à mon foyer sont bien
les miens si elle partage les Plaisirs avec un autre homme ?
    Ayla les regarda tous les deux et
se rappela les paroles de la Première :
    — Si un homme aime les
enfants qu’une femme apporte à son foyer, pourquoi le fait de savoir qui les a
conçus ferait une différence ?
    — Ça ne devrait sans doute
pas en faire, mais je voudrais quand même être sûr que ce sont les miens,
insista Danug.
    — Si tu conçois un enfant,
est-ce que cela signifie qu’il est à toi ? Qu’il t’appartient, comme un
bien personnel ? demanda Ayla. N’aimerais-tu pas un enfant qui ne
t’appartiendrait pas, Danug ?
    — Quand je dis « à
moi », cela ne veut pas dire que j’en revendiquerais la propriété, cet
enfant serait mien en ce sens qu’il viendrait de moi, tenta d’expliquer le
Mamutoï. Je serais sans doute capable d’apprendre à aimer n’importe quel enfant
de mon foyer, y compris ceux qui ne viendraient pas de moi, ni même de ma
compagne. J’aimais Rydag comme un frère, et même plus encore, alors qu’il
n’était ni à Talut ni à Nezzie, mais tout de même j’aimerais bien savoir si tel
enfant de mon foyer a bien été conçu par moi. Une femme n’a pas ce genre de
préoccupation. Elle sait toujours.
    — Je comprends ce que
ressent Danug, Ayla, intervint Jondalar. Je suis content de savoir que Jonayla
a été conçue par moi. Et tout le monde sait que c’est bien le cas parce que
personne n’ignore que tu n’as jamais choisi un autre que moi. Nous avons
toujours honoré la Mère à l’occasion des Fêtes, mais nous nous sommes toujours
choisis l’un l’autre.
    — Je me demande si vous
seriez l’un comme l’autre aussi désireux d’avoir des enfants à vous si vous
pouviez partager la douleur de votre compagne pour les mettre au

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