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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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cœur. Ses joues ruisselaient de larmes mais une lueur radieuse illuminait ses yeux bleus.
    — En vie !
    — Laisse-moi voir.
    Le cœur de Roger battait si fort qu’il s’entendit à peine parler. Il tendit la main et elle lui remit le feuillet à contrecœur, venant aussitôt se coller contre lui, s’accrochant à son bras, incapable de quitter le vieux papier du regard.
    Roger se rendit compte que ses mains tremblaient, rendant encore plus difficile la lecture de l’écriture chaotique dont l’encre était passée.
    31 décembre 1776
    Ma chère fille,
    Comme tu pourras le constater si jamais tu lis cette lettre un jour, nous sommes en vie…
    Sa vue se brouilla et il s’essuya les yeux du revers de la main. Il savait que cela n’avait pas d’importance car ils étaient morts à présent, Jamie Fraser et sa femme Claire. Néanmoins, cesmots sur le papier lui procuraient une telle joie qu’ils auraient pu se tenir tous les deux devant lui, tout sourire.
    Ils étaient bien présents tous les deux. La lettre avait été commencée par Jamie mais la seconde page portait l’écriture nette et inclinée de Claire.
    La main de ton père n’en supportera pas davantage. C’est une sacrée longue histoire. Il a coupé du bois toute la journée et peut à peine déplier les doigts… mais il tenait à t’écrire lui-même que nous n’avons pas (pas encore…) été réduits en cendres. Cela dit, cela peut nous arriver d’un moment à l’autre : nous sommes entassés à quatorze dans la vieille cabane et je t’écris ceci recroquevillée sur le bord de la cheminée, la vieille Grannie MacLeod ronflant sur une paillasse à mes pieds afin que, si elle menaçait soudain de passer l’arme à gauche, je puisse lui verser d’urgence du whisky dans le gosier.
    — Mon Dieu, soupira-t-il. Je peux pratiquement l’entendre parler !
    — Moi aussi.
    Elle chassa ses larmes, riant et reniflant.
    — Lis encore. Que font-ils dans notre cabane ? Qu’est-il arrivé à la Grande Maison ?
    Roger parcourut la page du bout du doigt jusqu’à trouver le bon passage puis reprit sa lecture à voix haute :
    — « Tu te souviens de ce crétin de Donner ? »
    Ce nom lui donna aussitôt la chair de poule. Donner était un voyageur dans le temps et l’un des individus les plus ineptes qu’il ait jamais rencontrés, ce qui ne le rendait pas moins dangereux.
    Eh bien, il s’est surpassé en rassemblant une bande de voyous à Brownsville pour nous dévaliser après les avoir convaincus que nous cachions un trésor en pierres précieuses. Sauf que nous n’en avions plus, naturellement.
    Et pour cause, puisque Brianna, Jemmy, Amanda et lui avaient pris les dernières gemmes afin de traverser les pierres.
    Ils nous ont pris en otages et ont saccagé la maison, les chiens ! Ils ont cassé, entre autres, la bonbonne d’éther dans mon infirmerie. Les vapeurs ont bien failli tous nous tuer sur le coup…
    Il parcourut rapidement le reste de la lettre, Brianna lisant par-dessus son épaule en poussant de petits cris d’alarme et de consternation. Quant il eut fini, il reposa la feuille et lui fit face, tout retourné.
    — C’était donc toi !
    Il savait qu’il aurait mieux fait de se taire mais c’était plus fort que lui. Il s’étranglait de rire.
    Les traits de Brianna oscillaient entre l’horreur, l’indignation et, oui, une hilarité nerveuse aussi incontrôlable que la sienne.
    — Comment ça ? Pas du tout. C’était l’éther de maman. N’importe quelle étincelle aurait provoqué l’explosion.
    — Sauf que ce n’était pas n’importe quelle étincelle. Ton cousin Ian a craqué une de tes allumettes.
    — Alors dans ce cas, c’était la faute de Ian !
    — Non, c’était la tienne et celle de ta mère. Vous, les femmes de science… Le XVIII e siècle a de la chance d’avoir survécu à vos expériences.
    Elle se braqua légèrement.
    — En tout cas, rien de tout cela ne serait arrivé sans cet idiot de Donner !
    — En effet, concéda Roger. Mais lui aussi, c’était un perturbateur venu du futur, non ? Même s’il n’était ni femme ni très scientifique.
    — Hmph.
    Elle reprit la lettre, la manipulant avec une grande délicatesse mais ne pouvant se retenir de la lisser entre ses doigts.
    — Quoi qu’il en soit, lui, il n’a pas survécu au XVIII e siècle, n’est-ce pas ?
    Roger la dévisagea, incrédule.
    — Ne me dis pas que tu as de la peine pour lui !
    — Non… pas vraiment pour lui. Mais

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