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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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comprit
soudain ce qui avait alarmé son chien : le galop rapide d’un détachement
de cavaliers, suivi par la conversation animée des hommes qui veillaient devant
sa tente. Il jeta une chlamyde sur ses épaules et se précipita dehors. Il
faisait encore nuit et la lune était suspendue au-dessus de la ligne des
collines, dans un ciel laiteux et sombre, voilé de nuages bas.
    L’un des soldats du détachement
s’approcha de lui, le souffle court. « Sire, une embuscade, un
piège !
    — Quoi ? demanda Alexandre
en l’attrapant par le chiton.
    — C’était un piège. Quand nous
sommes arrivés devant les portes de Myndos, nous avons été assaillis de tous
côtés : traits et javelots pleuvaient comme de la grêle, des troupes de
cavalerie légère fondaient sur nous depuis les collines, d’autres encore se
précipitaient… Nous nous sommes défendus, sire, nous avons combattu avec toute
l’énergie que nous possédions. Si la flotte était entrée dans le port, elle
aurait été détruite. Partout, on pouvait voir des catapultes et des projectiles
incendiaires.
    — Où est Perdiccas ?
    — Il est encore là-bas. Il a
réussi à occuper une zone abritée et à rassembler nos hommes. Il réclame des
secours, immédiatement. »
    Après avoir laissé l’homme repartir,
Alexandre s’aperçut que ses mains étaient rouges de sang. « Ce soldat est
blessé ! s’exclama-t-il. Vite ! Appelez un chirurgien ! »
    Philippe, le médecin, dont la tente
se dressait non loin de là, accourut aussitôt avec son assistant, et prit
l’homme en charge.
    « Avertis tes confrères, lui
recommanda le souverain. Dis leur de préparer tables, eau chaude, bandages,
vinaigre, bref tout le nécessaire. »
    Alexandre avait été rejoint par
Héphestion, Eumène, Ptolémée, Cratère, Cleitos, Lysimaque et tous ses
compagnons, vêtus et armés de pied en cap.
    « Cratère ! s’écria-t-il
dès qu’il le vit.
    — À tes ordres, sire !
    — Réunis sans tarder deux
escadrons de cavalerie et hâte-toi : Perdiccas est en mauvaise posture.
N’engagez pas la bataille. Récupérez les morts et les blessés, puis revenez sur
vos pas. »
    Il se tourna. « Ptolémée !
    — À tes ordres, sire !
    — Prends un détachement
d’éclaireurs et une subdivision de cavaliers thraces et triballes. Avancez le
long de la côte à la recherche d’un point d’abordage pour y débarquer nos
machines de guerre. Dès que vous l’aurez trouvé, faites signe à la flotte
d’approcher, et aidez-la à décharger.
    — Ce sera fait.
    — Le Noir !
    — À tes ordres, sire !
    — Concentre toutes les
catapultes légères dont nous disposons à l’embouchure du port de Myndos, et
interdis-en l’entrée, ou la sortie, à quiconque, même aux pêcheurs. Si tu
déniches un endroit favorable, tire sur la ville tous les projectiles
incendiaires que tu pourras. Brûle-la, si tu le peux, jusqu’à la dernière
maison. »
    Alexandre était furieux, sa colère
ne cessait de monter.
    « Memnon, gronda-t-il.
    — Qu’as-tu dit ? demanda
Eumène.
    — Memnon. C’est l’œuvre de
Memnon. Il me rend coup pour coup. J’ai éliminé la flotte perse en l’empêchant
de débarquer, et il entend faire de même. C’est son œuvre, j’en suis certain.
Héphestion !
    — À tes ordres, sire !
    — Rassemble la cavalerie
thessalienne et un escadron d’hétairoï, cours vers Halicarnasse et choisis un
endroit adapté pour le campement, sur le flanc est ou nord de la muraille.
Quand tu auras trouvé un emplacement où disposer nos machines de guerre,
appelle les terrassiers. Vite ! »
    Tout le monde était maintenant
réveillé : des détachements de cavalerie allaient et venaient tandis que
retentissaient des ordres secs, des cris, des appels et des hennissements.
    C’est alors que se présenta le
général Parménion, armé de pied en cap et accompagné de deux ordonnances.
    « À tes ordres, sire !
    — Nous avons été dupés,
général. Perdiccas est tombé dans une embuscade à Myndos et nous ignorons
encore ce qui lui est arrivé. Mais j’ai mûri un plan bien précis. Fais
distribuer le petit déjeuner à nos hommes, puis rassemble l’infanterie et la
cavalerie. Je veux qu’elles soient en route au lever du soleil. Nous attaquons
Halicarnasse ! »
    Parménion acquiesça avant de lancer
à ses ordonnances : « Vous avez entendu le roi ? Allez,
dépêchez-vous !
    — Général…
    — Quoi

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