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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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d’autre, sire ?
    — Envoie Philotas à Myndos avec
un groupe de cavaliers. J’ai besoin de connaître la situation au plus vite.
    — Le voici, répondit Parménion
en montrant son fils qui accourait. Il partira immédiatement. »
    Héphestion avait déjà quitté le
campement à la tête de ses escadrons, soulevant derrière lui un grand nuage de
poussière. Il galopait en direction d’Halicarnasse.
    Ils arrivèrent en vue de la ville
aux premières lueurs de l’aube. Devant les murs, tout était désert. Ayant
repéré un emplacement favorable à leur entreprise, Héphestion décida de
l’occuper.
    Le terrain qui le séparait
d’Halicarnasse était légèrement accidenté, et l’on ne pouvait distinguer les
abords de l’enceinte. Choisissant la prudence, Héphestion ordonna à ses
cavaliers de se mettre au pas.
    Soudain, un bruit étrange, sec et
rythmé, retentit dans le silence. On aurait dit des objets de métal qui cognaient
la terre ou les rochers. Héphestion gagna le sommet d’une colline basse. Il fut
abasourdi par le spectacle qui s’offrait à ses yeux.
    Des centaines d’hommes étaient en
train de creuser une énorme tranchée, qui avait déjà atteint trente-cinq pieds
de large et dix-huit pieds de profondeur. Ils ôtaient la terre et l’entassaient
sur un gigantesque terre-plein.
    « Malédiction ! s’exclama
Héphestion. Nous avons trop attendu. Toi ! dit-il à l’un de ses soldats,
retourne immédiatement au campement et avertis Alexandre.
    — À tes ordres ! »,
répondit l’homme en talonnant son cheval.
    Mais, à cet instant précis, l’une
des portes d’Halicarnasse s’ouvrit sur un escadron de cavalerie qui s’élança au
galop vers le seul endroit praticable entre le mur et le fossé.
    « Ils fondent sur nous !
s’écria le chef des Thessaliens. Par ici, par ici ! »
    Héphestion ordonna à son détachement
d’effectuer une conversion, puis il se jeta contre l’ennemi, qui longeait le
passage afin de gagner au plus vite le terrain libre.
    Il déploya ses hommes sur un front
de deux cents pieds composé de quatre rangées et concentra son attaque sur la
tête de la colonne ennemie. Quand le choc se produisit, celle-ci n’avait pas eu
le temps d’acquérir une vitesse suffisante. Héphestion put donc la repousser sans
trop de difficultés.
    Terrifiés par le vacarme de la
bataille ; les ouvriers qui travaillaient au fond du fossé abandonnèrent
leurs outils, gravirent la paroi intérieure en toute hâte et se précipitèrent
vers la porte. Mais les défenseurs l’avaient déjà fermée.
    Tous les ouvriers furent abattus par
un groupe de Thessaliens qui fondit sur eux en décochant une pluie
ininterrompue de javelots. C’est alors qu’un détachement de cavalerie jaillit
d’une poterne cachée et attaqua les Thessaliens sur le flanc, les obligeant à
se rassembler et à riposter.
    Au terme de nombreuses escarmouches,
Héphestion parvint à l’emporter en remplaçant les Thessaliens, épuisés, par ses
hétairoï, encore frais. Il repoussa ainsi les ennemis jusqu’à la porte, qui
s’entrebâilla rapidement pour les accueillir.
    Le commandant macédonien n’osa pas
s’engager entre les battants, qui s’ouvraient au milieu de deux remparts
massifs, hérissés d’arcs et de javelots. Il se contenta du terrain qu’il avait
conquis et entreprit de faire creuser une tranchée du côté du passage, en
attendant l’arrivée des terrassiers. Quelques cavaliers furent envoyés en
reconnaissance pour trouver des sources afin d’étancher la soif des hommes et
des chevaux quand le reste de l’armée surviendrait.
    Mais l’un des hétairoï pointa
soudain le doigt vers la tour la plus haute. « Regarde, commandant »,
dit-il. Héphestion se retourna aussitôt. Il aperçut un guerrier dissimulé dans
une cuirasse de fer étincelante, au visage caché par un casque corinthien, qui
brandissait une longue lance.
    C’est alors qu’un cri retentit dans
son dos : « commandant le, roi ! »
    Alexandre, monté sur Bucéphale,
arrivait au galop, à la tête de la Pointe. Il rejoignit son ami en quelques
instants et leva à son tour les yeux vers le guerrier à l’armure scintillante.
    Il le fixa en silence, se sachant
lui aussi observé. « C’est lui, dit-il. C’est lui, je le sens. »
    À ce moment, dans un lieu très
lointain, au-delà de la ville de Célènes, Barsine était en train de se
restaurer dans une auberge avec ses fils. En glissant la

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