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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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roi mange la même nourriture
qu’eux et partage les mêmes risques.
    Prends soin de toi.
    Dès lors, les attentions étouffantes
d’Ada cessèrent et les opérations militaires reprirent à plein régime. Après
avoir quitté Mylasa, Alexandre marcha vers le sud et rejoignit la côte découpée
en d’innombrables criques, péninsules et promontoires. Sur certains tronçons,
les soldats avançaient parallèlement à la flotte qui croisait non loin de là,
profitant de la profondeur des fonds marins, si bien qu’il leur arrivait
parfois de communiquer à haute voix.
    Trois jours plus tard, alors que
l’armée s’apprêtait à bivouaquer près du rivage, un homme s’approcha des
sentinelles et demanda à être conduit auprès du roi. Alexandre était assis sur
un rocher, sur la plage, en compagnie d’Héphestion et de ses camarades.
    « Que désires-tu ?
interrogea le souverain.
    — Je me nomme Euphranor et je
viens de Myndos. Mes concitoyens me chargent de te dire que la ville est prête
à t’accueillir et que ta flotte pourra jeter l’ancre dans notre port, bien à
l’abri de l’ennemi.
    — La chance est de notre côté,
dit Ptolémée. Un bon port est exactement ce qu’il nous faut pour décharger nos
navires et monter les machines de guerre. »
    Alexandre se tourna vers Perdiccas.
« Va à Myndos avec tes hommes et prépare le mouillage pour notre flotte.
Fais-nous prévenir, je me chargerai d’avertir nos navarques.
    — Mais, roi, objecta l’envoyé,
la ville espérait te voir, t’accueillir dignement et…
    — Pas pour l’instant, mon bon
ami. Je dois d’abord conduire mon armée le plus près possible des murs
d’Halicarnasse et j’entends bien mener personnellement ces opérations. Pour
l’heure, remercie tes concitoyens de l’honneur qu’ils m’ont fait. »
    L’homme s’en alla et le conseil de
guerre reprit.
    « Tu as eu tort de renvoyer les
friandises de la reine Ada, dit Lysimaque en ricanant. Elles nous auraient
soutenus dans notre effort de guerre.
    — Tais-toi ! s’écria
Ptolémée. Si j’ai bien compris ce qu’Alexandre projette, l’envie de plaisanter
te passera vite.
    — Je le crois également »,
confirma Alexandre. Il dégaina son épée et se mit à tracer des signes sur le
sable. « Alors, voici Halicarnasse. Elle s’étend autour de ce golfe et
possède deux forteresses, l’une à droite et l’autre à gauche du port. Elle est
donc totalement invulnérable du côté de la mer. Et ce n’est pas tout :
elle peut être sans cesse ravitaillée. Nous ne pouvons donc ni l’assiéger, ni
établir de blocus.
    — En effet, approuva Ptolémée.
    — Que suggères-tu donc, général
Parménion ? demanda le roi.
    — Dans une telle situation,
nous n’avons guère le choix : nous devons attaquer par voie terrestre,
ouvrir une brèche dans la muraille et nous glisser dans la ville pour nous
emparer du port. La flotte perse sera alors balayée de la mer Egée.
    — C’est tout à fait cela. Et
c’est exactement ce que nous allons faire. Toi, Perdiccas, tu iras à Myndos
demain matin, et tu en prendras possession. Tu feras ensuite entrer la flotte
dans le port, tu débarqueras les machines de guerre, les remonteras et les
dirigeras sur Halicarnasse depuis l’ouest. Nous t’attendrons et préparerons les
emplacements destinés aux tours de siège et aux béliers.
    — Bien, acquiesça Perdiccas. Si
tu n’as pas d’autres ordres, je vais indiquer les dispositions nécessaires à
mes hommes.
    — Va donc, mais reviens me voir
avant de te coucher. Quant à vous, dit-il en s’adressant aux autres, je vous
attribuerai vos postes quand nous serons à proximité de la muraille,
c’est-à-dire demain soir. Vous pouvez retourner à vos détachements.
Couchez-vous de bonne heure car de dures journées nous attendent. »
    Le conseil fut levé. Alexandre se
promena le long de la mer, regardant le soleil qui enflammait les vagues en se
couchant, tandis que les îles s’assombrissaient lentement.
    L’heure et la perspective de
l’épreuve qui l’attendait le remplirent bientôt d’une profonde mélancolie. Il se
souvint de son enfance : à l’époque, sa vie n’était que rêves et contes,
son avenir lui apparaissait comme une longue chevauchée sur un étalon ailé.
    Il songea à sa sœur Cléopâtre, qui
était peut-être esseulée dans le palais de Boutrotos, il songea à la promesse
qu’il lui avait faite – lui consacrer une pensée

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