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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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d’ailleurs de superviser la suite des événements avec l’aide de la Quatrième. Les gardes de la Sixième s’effacèrent.
    Je ne fis aucun commentaire, mais je connaissais assez Petro pour savoir qu’ils lui avaient gâché sa nuit triomphale.
    Les affranchis avaient porté tous les bagages à bord du bateau. Les marins avaient gagné leur poste, et le capitaine, pressé de partir pour profiter du vent qui s’était levé, s’agitait sur la passerelle. Aucun de nous ne tenta d’apercevoir Linus : mieux valait oublier qu’il se trouvait à bord.
    Ce bateau-là était un navire marchand fort spacieux baptisé l’ Aphrodite. Balbinus n’y serait pas malheureux. Le grand bâtiment disposait de quelques cabines pour le capitaine et les invités de marque. Il était également pourvu de latrines à la poupe et d’une cambuse pour préparer les repas. Il était cependant presque moitié moins grand que l’immense navire qui m’avait ramené de Syrie en compagnie d’Helena Justina ; il fallait qu’il soit sacrément solide pour faire un si long voyage à cette époque de l’année.
    Notre criminel restait planté avec un air hésitant. Il paraissait se demander ce que nous attendions de lui.
    — Je dois monter à bord ?
    Le doute ne l’effleura pas longtemps. Petronius Longus se campa devant lui, encadré par Martinus et moi. Les autres gardes s’empressèrent de fermer le cercle.
    — Oui, mais il y a quelques formalités auparavant.
    Maintenant que la quatrième cohorte avait pris le criminel en charge, il n’y aurait ni poignées de main ni tendres adieux.
    — J’ai attendu ce moment très longtemps, continua Petro.
    — Je suis persuadé que tu n’as fait que ton devoir, officier, répondit l’homme sur un ton de reproche.
    Il ressemblait toujours à un vendeur de passementeries – mais un vendeur à qui on est en train de reprocher d’avoir fourni un parement égyptien qui déteint au lavage et a abîmé au moins dix toges confiées à la laverie.
    — Je suis complètement innocent des crimes dont on m’accuse, osa-t-il ajouter.
    — Pourquoi disent-ils tous ça ? geignit Petro en levant les yeux au ciel. Par Junon, comme je hais tous ces hypocrites ! Laisse-moi te dire, Balbinus, que je préfère de loin les voyous qui font contre mauvaise fortune bon cœur et acceptent ce qui leur arrive, plutôt que les types comme toi qui nous prennent pour des imbéciles.
    Il serra les dents si fort que j’entendis ses molaires grincer. Son discours n’avait eu aucun effet visible sur Balbinus. Les yeux de ce dernier, dont on ne remarquait même pas la couleur, se posèrent sur moi. Il venait de réaliser que je n’appartenais pas à la Quatrième et paraissait compter sur ma sympathie.
    — Tu as eu toutes tes chances, déclarai-je sans lui laisser l’occasion de me présenter ses doléances. Un procès serein dans la Basilique, avec six avocats, pas moins. Et un jury de tes pairs qui a réussi à écouter le compte rendu de tes activités sans se mettre à vomir. Plus un juge qui a su rester poli en annonçant la sentence. Et pendant tout le procès, tes hommes de main avaient tout loisir de continuer leurs exactions.
    — Souhaites-tu me dire quelque chose de plus sur tes affaires ? enchaîna Petro.
    Non, Balbinus ne le souhaitait pas, et mon ami n’en fut pas autrement surpris.
    — Je suis innocent ! se contenta-t-il de couiner une nouvelle fois.
     
    Je ressentais la nervosité des gardes. Ils auraient apprécié de se venger du petit homme qui les narguait.
    Petro tendit la main ouverte vers lui.
    — Tu peux garder ce que tu as sur toi, sauf la bague indiquant ton appartenance à l’ordre équestre. Tu dois me la remettre.
    Sans la moindre protestation, le voyou fit glisser le bijou indiquant son statut social par-dessus sa première phalange. Avec quelque difficulté. Il paraissait de nouveau perplexe.
    — Tu vas me donner un reçu ?
    — Pas besoin.
    Petro saisit délicatement l’anneau d’or entre le pouce et l’index comme s’il avait peur de se salir en le touchant. Il le déposa en équilibre sur une borne de pierre, puis l’écrasa sous la semelle épaisse et cloutée de sa botte. Quand il souleva le pied, la bague était complètement irrécupérable. Il la rendit avec un rictus à son propriétaire. L’État devrait faire une croix sur cet or.
    — On dirait que ça te plaît, lui reprocha ironiquement Fusculus, le plus sensible de la troupe.
    — Ce

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