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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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aigus des mouettes. J’en vins même à râler contre Petronius Longus qui me laissait me morfondre alors que j’avais des choses urgentes à régler à Rome. En outre, assister Petro nous avait privés, Helena et moi, d’une première nuit dans notre propre lit, à laquelle nous rêvions depuis bien longtemps. Et à notre arrivée, P’pa, vautré dans un fauteuil, les pieds posés sur une table basse, avait prétendu qu’il était bien trop occupé pour aller à Ostie. À moi le soin de récupérer sa cargaison. En plus, il risquait « d’oublier » de reverser à Helena son pourcentage sur les bénéfices – en admettant que cette écervelée ait pensé à lui en demander un avant de partir pour la Syrie.
    J’en étais arrivé au point où j’avais envie de tout balancer dans les eaux du port, quand deux hommes installés dans une barque d’apparence solide me hélèrent et me demandèrent si je cherchais un transporteur pour mes marchandises. Ce fut comme si on m’enlevait le gros poids qui me comprimait la poitrine. Toutefois, après avoir travaillé six ans comme enquêteur privé, je me sentais enclin à considérer leur proposition avec la plus extrême prudence.
    Je m’empressai de les sonder avec quelques questions anodines. Ils me fournirent les bonnes réponses : oui, ils étaient affiliés à la guilde des rameurs ; oui, ils étaient propriétaires de leur embarcation. Et franchement, ils me semblaient connaître leur affaire. J’insistai ensuite pour savoir leurs noms : Gaius et Phlosis. Nous nous mîmes d’accord sur un prix et ils chargèrent mes précieuses caisses avec précaution. Après avoir terminé, ils m’annoncèrent avec regret qu’il ne restait plus de place pour moi dans leur embarcation qui, en effet, s’enfonçait dangereusement dans l’eau.
    Il n’y avait pas de temps à perdre si nous ne voulions pas manquer le départ du chaland. Gaius et Phlosis semblaient très ennuyés, craignant visiblement que je les soupçonne de vouloir disparaître avec mes caisses. Je consentis donc à les laisser partir seuls pour Ostie où je les rejoindrais en prenant une des carrioles qui assuraient la navette. Ils suggérèrent eux-mêmes que je ne les paye pas avant que nous nous retrouvions là-bas. Cette preuve flagrante de leur honnêteté fit fondre mes dernières réserves.
    Soudain épuisé, mais soulagé d’avoir résolu mon problème sans l’aide de Petro, parfois trop tatillon dans les transactions commerciales, j’étais prêt à accepter n’importe quelle situation me paraissant raisonnable. Je leur fis au revoir de la main.
    J’étais encore sur le quai à regarder autour de moi dans l’espoir d’apercevoir mon ami, quand je repérai une autre chaloupe. Et à ma grande surprise, j’y découvris Petro accompagné de Fusculus. Je leur adressai un geste d’impatience. Il faudrait maintenant expliquer à ce second équipage que nous n’avions plus besoin de ses services – et s’ils appliquaient à la lettre le règlement de la guilde des rameurs d’Ostie, ils allaient exiger un dédommagement substantiel.
    Je battais nerveusement la semelle quand les deux rameurs engagés par Petro se mirent à hurler. Et, qui plus est, mon ami se joignit à eux. Ils se lancèrent alors à la poursuite de Gaius et Phlosis en ramant à la limite de leurs forces. Alors, à mon profond étonnement, je vis les deux hommes que j’avais engagés sauter par-dessus bord et nager rapidement vers la jetée où ils prirent pied à quelque distance de moi avant de s’éloigner en courant à toutes jambes.
    En réalisant que j’avais failli me faire arnaquer, j’eus l’impression de recevoir un sac de sable mouillé sur la tête.
     
    L’instant d’après, la peur de voir la précieuse cargaison de mon père couler m’arrachait des cris d’effroi. Heureusement, le port était protégé d’une trop forte houle et aucun gros navire ne manœuvrait. L’esquif continuait néanmoins à ballotter sur les flots comme une coquille de noix, après le plongeon de Gaius et Phlosis. Mais, Jupiter en soit remercié, il ne chavira pas. Petronius finit par l’agripper pour le coller contre sa propre barque. Il parvint à y grimper, suivi de Fusculus. Tous les deux me ramenèrent mes marchandises. Les deux autres rameurs s’étaient hâtés d’accoster pour donner la chasse à mes voleurs.
    À la vérité, obnubilé par le trésor de mon père, je me souciais fort peu de ces individus. Petro

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