Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
silence d’une voix habituée à se faire obéir :
    — Amis… Romains…
    Cette entrée en matière ne parut pas le satisfaire. Sans que je comprenne pourquoi. Il était de joyeuse humeur. Il faut dire qu’outre le vin que nous venions de boire avec notre repas, il avait apporté un de ses meilleurs crus et nous l’avions déjà savouré tous les deux.
    — La mariée est présente…
    C’était faux, elle pleurait toujours à l’intérieur. Mais en entendant cette voix de stentor, elle se dépêcha d’accourir en séchant ses larmes, persuadée que quelqu’un essayait de saboter son mariage.
    — Le futur époux, poursuivit mon ami, est parti se mettre au lit pour un peu d’entraînement !
    Hurlements de rire des auditeurs qui savaient que Smaractus cuvait dans une des panières de la laverie.
    — J’ai consulté mes amis ayant des connaissances juridiques, continua-t-il après que les rires se furent apaisés. C’est-à-dire Marcus Didius, qui a fait de fréquentes apparitions devant un tribunal, ainsi que mon estimé collègue, Tiberius Fusculus, qui, un jour, a écrasé les orteils d’un prêteur.
    — Abrège ! Abrège ! crièrent plusieurs voix impatientes.
    — Et nous sommes tombés d’accord, ajouta-t-il, imperturbable. Pour qu’un mariage soit valide, il n’est pas indispensable que l’époux soit présent. Il peut légalement donner son consentement par lettre ou au moyen d’un message. Alors essayons de trouver quelqu’un qui puisse nous confirmer le consentement de Smaractus.
    Il fut trahi par sa propre mère. Furieuse de l’état dans lequel était apparu son fils, elle se leva en criant :
    — Je vais répondre pour lui. Il consent à ce mariage !
    C’était un petit bout de femme qui m’arrivait à peine au coude et dont les yeux noirs lançaient des éclairs.
    — C’est maintenant à toi de parler, dit Petronius à Lenia.
    Emportée par son premier succès, la mère de mon propriétaire exécré s’exclama en riant :
    — Je réponds pour elle aussi. Elle consent !
    Échange de vœux original s’il en fût. Petronius sauta de sa table, qui bascula, et fut rattrapé au vol par des invités de joyeuse humeur. Le bourdonnement des conversations reprit de plus belle et il m’apparut qu’il me faudrait attendre encore longtemps avant de procéder au sacrifice. Il n’allait pas être facile de rétablir l’ordre. Comme de toute façon je n’étais pas pressé, j’en profitai pour traverser la rue afin d’inspecter mon nouvel appartement.
    J’y découvris un groupe de vigiles. Ils étaient tranquillement assis, en train de se demander si les rats étaient plus dangereux que les femmes. Je parvins à cacher mon irritation. Difficilement. Je me forçai toutefois à exprimer quelques commentaires d’ordre philosophique avant de leur indiquer où se trouvait la fontaine la plus proche. Comprenant l’allusion limpide, ils se saisirent de leurs seaux sans se faire prier davantage. Il est vrai que le dédommagement financier que nous avions négocié était plutôt généreux de ma part. Une fois dans la rue, je renonçai à les accompagner, car je venais de repérer quelqu’un que je connaissais Cour de la Fontaine. Un homme, toujours aussi mal fagoté, planté devant la boutique du barbier. Il tenait plusieurs rouleaux de parchemin et griffonnait des notes sur l’un d’eux. Il s’agissait de Florius. À quelques coudées de lui, je repérai Martinus, désigné pour filer Florius discrètement au cas où Balbinus Pius aurait cherché à le contacter. Pour l’instant, le vigile se tenait devant la boulangerie, feignant d’hésiter sur ce qu’il souhaitait acheter. Il avait l’air parfaitement débile.
    — Le barbier a fermé la boutique, Florius. À cause de la cérémonie de mariage qui a lieu en ce moment. Il s’est épuisé ce matin à coiffer les invités.
    — Oh ! salut, Falco !
    — Tu te souviens de moi ?
    — Oui. Je me souviens aussi de tes conseils.
    — Et ?
    — Et je prête davantage d’attention à ma femme.
    — Laisse-moi te donner un autre conseil utile : ne laisse surtout pas ta belle-mère venir s’installer chez toi.
    La surprise l’empêcha de répondre. J’étais curieux de la raison de sa présence Cour de la Fontaine, mais tout en lui posant la question, j’anticipai soudain sa réponse. Il dit en agitant ses rouleaux de parchemin :
    — C’est exactement comme quand tu m’as trouvé devant l’Académie

Weitere Kostenlose Bücher