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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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validité du mariage. Malheureusement pour lui, tous se défilaient. Ils avaient soi-disant oublié leur sceau à la maison. Personne ne voulait se sentir responsable si cette union échouait. Dans cette probable éventualité, Lenia risquait de faire appel à eux pour récupérer sa dot.
    D’un commun accord, ayant décidé que nous avions assez souffert, nous réclamâmes nos présents. Il fallait donc que le marié aille les chercher de l’autre côté de la rue. Cependant, il ne serait pas en mesure de faire l’aller-retour : mieux valait escorter le nouveau couple et les abandonner à leur folle nuit. On s’empressa d’allumer les torches pour éclairer la procession nuptiale traditionnelle qu’il faudrait abréger étant donné l’état dans lequel se trouvaient les mariés. Lenia, ayant presque autant bu que son époux, s’accrochait à ma mère avec une sentimentalité décuplée par l’effet du vin. M’man n’hésita pas à la secouer un peu, et nous organisâmes le cortège au mieux. Le petit Gaius allait la précéder en portant une torche, tandis qu’Ancus et Marius lui tenaient chacun une main. Le voile de Lenia était de travers et elle boitait, car elle avait placé dans sa chaussure gauche les pièces qu’elle devait offrir à son mari, selon la tradition.
    — Comme si je ne lui avais pas déjà assez donné ! se plaignit-elle.
    L’obscurité était maintenant suffisante pour ajouter un peu de mystère à la sordide réalité. La procession se mit en branle derrière un flûtiste, et les invités jetèrent des poignées de noix en criant joyeusement ou en faisant semblant. Les voisins s’étaient mis aux fenêtres pour mêler leurs vivats aux nôtres.
    En nous bousculant dans l’escalier étroit, nous accompagnâmes la mariée jusqu’à la chambre nuptiale. En voulant oindre le chambranle, Lenia renversa généreusement de l’huile sur sa robe. Soudain impatient, Smaractus la fit pénétrer dans la pièce et la poussa en direction du lit.
    Nous jugeâmes le moment venu de partir. L’idée de ce qui allait se passer dans ce lit nuptial était trop révoltante pour donner envie à quiconque d’en être témoin. Tout le monde préféra retourner de l’autre côté de la rue finir le vin.
    Pour se faire entendre de Petro, Arria Silvia fut obligée de hurler de toutes ses forces qu’elle rentrait à la maison pour coucher leurs petites filles. Elle lui demanda s’il venait lui aussi, et naturellement il dit « Oui, mais pas tout de suite ». Helena prétexta aussi la fatigue pour monter chez nous. Elle me posa la même question et je lui renvoyai la même réponse.
    Une soudaine agitation nous poussa à regarder de l’autre côté de la rue. Nous découvrîmes alors Lenia sur le palier du premier étage en train d’agiter les bras avec beaucoup d’énergie. La brise faisait claquer son voile et elle était à moitié déshabillée. Les vivats des invités reprirent de plus belle. Lenia cria quelque chose et se précipita à l’intérieur.
    La nuit était noire maintenant, et beaucoup de fumée se dégageait des torches. Lenia réapparut presque tout de suite. Elle paraissait tellement affolée que le silence s’installa immédiatement. Elle nous repéra tous les deux, Petronius et moi, et hurla dans notre direction :
    — Vite ! Prévenez les vigiles ! Le lit s’est effondré et l’appartement est en feu !

68
    Les invités qui s’étaient attardés pour terminer la nourriture et le vin trouvèrent soudain des prétextes urgents pour rentrer chez eux. Ils n’avaient aucune envie de passer des seaux d’eau. D’autres se dissimulèrent dans des passages obscurs ; ils n’avaient pas non plus envie d’intervenir, mais ne voulaient pas perdre une miette du spectacle.
    Lenia s’était de nouveau précipitée à l’intérieur en hurlant :
    — Mes cadeaux de mariage ! Aidez-moi à les sortir. Et il y a aussi mon mari.
    De toute évidence, la priorité allait aux cadeaux de mariage.
    Heureusement, dès qu’ils entendirent crier « Au feu ! », les vigiles occupés à nettoyer mon futur appartement accoururent. L’un d’eux se précipita vers le poste de garde de la quatrième cohorte pour obtenir des renforts et du matériel. Petronius fonça en ma compagnie au secours de la nouvelle épousée. Nous la découvrîmes en train de rassembler ses présents à la hâte. Elle en avait plein les bras. Nous la poussâmes sans ménagement à l’extérieur, car

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