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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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attitude quelque peu sournoise, j’interrompis un instant ma harangue pour l’observer.) Tu disais que le vol avait été soigneusement planifié. Qu’ils n’avaient pris que des objets répertoriés à l’avance. Alors comment pouvaient-ils savoir que tu avais là un vrai trésor en verre syrien, puisque je venais tout juste de l’apporter tout emballé.
    Mon père prit un air offensé.
    — Ils ont dû tomber dessus par hasard.
    — Oh ! mes couilles !
    — Tu n’as pas besoin de te montrer grossier ! protesta-t-il.
    — Je voudrais que quelque chose soit bien clair entre nous, P’pa. Cette perte, c’est entièrement ton affaire. Alors je ne veux surtout pas entendre parler de ne pas payer à Helena ce qui lui revient.
    — Va te faire foutre ! cracha-t-il, n’hésitant pas à devenir grossier à son tour. Tu sais parfaitement que je serais incapable de décevoir cette fille.
    Il était probablement sincère. Il éprouvait beaucoup de respect pour le rang qu’occupait Helena Justina et caressait le fol espoir qu’elle le rendrait un jour grand-père de petits sénateurs. Pas question de lui apprendre, cependant, que ses vœux étaient déjà à moitié exaucés. En réalité, ce fut à ce moment précis que je me pris à espérer que nous aurions une fille.
    — Écoute, fils, j’ai toujours su me débrouiller dans l’adversité, dit-il, soudain calmé. Si le verre est perdu pour de bon, je supporterai cette perte de bonne grâce. Et je tiens à ajouter qu’après ton départ, hier, j’ai jeté un coup d’œil à la marchandise. J’ai trouvé ça superbe.
    — Oui, Helena a bon goût.
    — C’est évident. Alors pas question d’abandonner cette cargaison avant d’avoir tenté l’impossible pour la récupérer. Aide-moi à la retrouver.
    Naturellement, j’avais déjà deviné pourquoi il m’avait fait venir. Il était loin de me prendre au dépourvu. Je tenais ma réponse prête depuis un bon moment.
    — J’ai besoin de gagner ma vie. Alors il faudra me payer ma rémunération habituelle plus mes dépenses.
    — Oh ! pour l’argent, on finira bien par s’arranger, murmura-t-il d’un air détaché.
    Il devait penser qu’Helena serait tellement bouleversée qu’elle réussirait à me persuader de travailler gratis pour lui. Il n’ignorait pas non plus que je m’étais fait une spécialité de récupérer les œuvres d’art volées. Il avait donc frappé à la bonne porte. Nul doute que d’autres voudraient s’assurer mes services également. Des gens qui ne rechigneraient pas à me payer. C’est pourquoi il tenait à me voir en premier.
    Après avoir terminé mon vin, je repoussai la note vers lui d’une chiquenaude. Autant qu’il commence tout de suite à payer mes frais.
    — Bon, il faut que j’y aille ! lançai-je en guise d’adieu.
    — Tu t’attelles déjà à la tâche ? demanda-t-il, paraissant impressionné.
    — Sans perdre un seul instant.
    J’étais moi aussi capable de mentir. En réalité, je n’avais qu’une hâte, rejoindre Petronius Longus. La garde impériale l’avait emmené au palais et il s’y trouvait peut-être en mauvaise posture. En outre, il avait critiqué si souvent la façon dont j’accomplissais mon propre travail que l’idée de le voir mis en cause ne me déplaisait pas complètement. J’avais très envie de voir comment il allait s’y prendre, afin de convaincre l’empereur que sa méthode était la bonne.
    À la vérité, Petro était mon meilleur ami, et il n’était pas exclu qu’il perde son travail après la décision qu’il venait de prendre. J’étais prêt à faire tout mon possible pour l’aider à se tirer de ce mauvais pas.

10
    Je remontai la Clivus Victoriæ à pied pour gagner le vieux palais de Tibère où étaient installés les bureaucrates.
    Petronius Longus était assis sur un banc dans un couloir. Il s’y trouvait depuis assez longtemps pour avoir l’air inquiet. Il était pâle. Il se tenait penché en avant, les genoux écartés, et paraissait perdu dans la contemplation de la paume de ses mains. Je m’installai à côté de lui après l’avoir gratifié d’une bourrade amicale sur l’épaule.
    — Lucius Petronius. L’homme qui a réussi à paralyser Rome.
    — Inutile d’en rajouter, Falco !
    — Je suis ici pour t’aider.
    — Je suis capable de me débrouiller seul.
    — Tu peux certainement te débrouiller seul à te fourrer dans la merde.
    — Je n’ai pas besoin de

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