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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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sévère :
    — Donne-moi son nom.
    — Ah ! voyons… Je l’ai sur le bout de la langue, mais impossible de m’en souvenir !
    — Ne te fatigue pas à jouer des paupières avec moi, lui conseilla Petronius presque aimablement.
    Il rangea sa tablette et nous sortîmes dans la rue, poursuivis par son rire en cascade.
    — Alors, c’est donc ça, un bordel ? prétendit s’étonner Petro.
    Et la plaisanterie, pour aussi éculée qu’elle fût, nous fit hurler de rire et nous frapper les cuisses, comme deux débiles.
    Nous étions plantés sur le seuil du bordel. Or ce n’est jamais une bonne idée de rester en cet endroit, plié en deux de rire. En tout cas, pas sans avoir vérifié la rue des deux côtés.
    Quelqu’un que nous connaissions s’avançait vers nous en pleurant de façon à ameuter tout le voisinage. Une petite fille aux grands pieds et au visage sale. Elle était âgée de sept ans et portait une tunique bien trop petite. Un bracelet bon marché de perles multicolores lui ornait le bras – bracelet qu’un gentil oncle lui avait rapporté d’un voyage à l’étranger –, et une extravagante amulette contre le mauvais œil était attachée autour de son cou. Amulette bien peu efficace, car la pauvre enfant était littéralement traînée par une petite femme âgée aux lèvres pincées qui arborait un air outragé avant même de nous apercevoir.
    La petite fille avait sans doute fait l’école buissonnière. Elle fut ravie de rencontrer quelqu’un qu’elle pouvait entraîner en enfer avec elle. Elle savait exactement comment s’y prendre.
    — Je vois l’oncle Marcus là-bas !
    Ses larmes s’étaient tout de suite taries. Sa geôlière s’arrêta immédiatement. Petro et moi nous étions conduits comme des dépravés au cours de notre jeunesse, mais personne à Rome n’était au courant. Nous avions accompli nos fredaines au-delà des frontières.
    Mais aujourd’hui, notre réputation allait pâtir de trompeuses apparences. Ma nièce Tertulla nous dévisageait. Elle savait d’instinct que refuser de mettre les pieds dans une école payée par sa grand-mère était moins grave que nos agissements.
    — Petronius Longus ! s’exclama la vieille dame avec une surprise non feinte, et bien trop horrifiée pour mentionner mon propre nom.
    La réputation de Petro étant celle d’un bon mari et d’un excellent père de famille, c’est naturellement moi qui allais porter tout le poids de la faute.
    — Oh ! bonjour, murmura timidement mon compagnon, en essayant de cacher son hilarité.
    Avec une grande présence d’esprit, il déclara que nous n’étions pas libres d’escorter qui que ce fût vers un quartier plus sûr, parce qu’il devait regagner son QG au plus vite, à cause d’un message l’informant d’une crise grave.
    À ce moment-là, une femme arriva en courant dans la ruelle : ma sœur Galla. En larmes.
    — Oh ! tu as trouvé cette petite chipie !
    Galla passait la moitié de sa vie à ne pas se soucier des occupations de sa progéniture, et l’autre moitié à pousser des cris hystériques après que quelqu’un d’idiot lui eut signalé ce que la dite progéniture était en train de faire.
    — Je n’ai pas trouvé qu’elle ! déclara sèchement la vieille dame qui darda ses yeux méprisants sur moi.
    Impossible de me cacher.
    — Bonjour, maman, lançai-je.

22
    Ouille !

23
    En entrant dans mon appartement, j’y trouvai une personne qui se tenait dans l’ouverture de la porte donnant sur le balcon. Le soleil qui brillait derrière elle éclairait sa chevelure sombre. Ayant entendu le bruit de mes pas, elle abandonna la tiédeur qui l’enveloppait pour rentrer dans la pièce.
    Elle n’était que grâce et sérénité. Vêtue d’une robe bleue toute simple, elle avait agrafé un bouton de rose d’automne sur son épaule. Si elle avait utilisé du parfum, c’était avec tellement de discrétion que seul l’heureux mortel qui aurait la chance de l’embrasser dans le cou s’en apercevrait. Un anneau d’argent glissé à l’annulaire de sa main gauche symbolisait sa loyauté envers quelqu’un. Elle était tout ce qu’une femme se devrait d’être.
    Je la saluai courtoisement.
    — Des gens vont se faire un plaisir de t’informer que Petro et moi avons passé une heure dans un bordel, près du Circus Maximus. Un bordel réputé pour accueillir les vigiles gratuitement afin de se les mettre dans la poche. Quelqu’un nous a surpris,

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