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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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femme soignée aux cheveux frisés. Elle s’était enveloppée dans sa meilleure cape et avait chaussé ses plus jolies sandales pour venir renifler le parfum du supposé scandale.
    — Aide Helena à s’allonger à plat sur le lit, me conseilla-t-elle. Alors, cette fois, tu as gagné le gros lot, ajouta-t-elle.
    — Oh ! je t’en prie, Maia, grommelai-je en aidant ma compagne à se redresser.
    — Dis-moi plutôt combien de temps tout ça va durer, Maia, geignit cette dernière.
    — Mais, toute ta vie, rétorqua ma sœur qui avait déjà quatre enfants. (Cinq, si on comptait son mari qui avait encore plus besoin qu’on s’occupe de lui que les gamins.) La moitié du temps, tu vas rester allongée parce que tu te sentiras épuisée, et l’autre moitié tu te traîneras de fatigue. D’après mon expérience personnelle, c’est sans fin. Quand je serai morte, si je constate que les choses s’arrangent de l’autre côté, je reviendrai t’en informer.
    — Voilà exactement de quoi j’avais peur, dit Helena. D’abord la douleur, et ensuite toute ta vie consacrée à…
    Toutes les deux feignaient de plaisanter, mais je savais qu’au fond d’elles-mêmes, elles n’étaient pas très éloignées de penser ce qu’elles disaient. Helena Justina et ma plus jeune sœur entretenaient des relations très amicales. Elles parlaient très librement toutes les deux, surtout des hommes. Et dans ces cas-là, leurs conversations étaient émaillées de sous-entendus peu flatteurs, ce qui rendait ma position assez inconfortable.
    — On pourra engager une nourrice, suggérai-je. Et pour une fois, Helena chérie, je suis prêt à m’asseoir sur mes principes. J’accepterai que tu paies ses gages.
    Cette preuve de bonne volonté de ma part n’apaisa pas l’atmosphère tendue. J’en conclus qu’il était temps pour moi d’aller me promener. Sous prétexte d’aller vider la poubelle. Je dévalai donc les six étages en sifflotant d’un air faussement dégagé. Elles pourraient papoter ensemble à cœur joie.
    Je n’allais pas très loin. Simplement de l’autre coté de la rue, dans le nouvel appartement. Tout d’un coup, disposer de deux domiciles me parut fort commode.
    Je me sentais tout de même extrêmement nerveux. Maintenant que plus aucun doute n’était permis, j’avais besoin de réfléchir tranquillement au fait que j’allais devenir père.
     
    Sans le savoir, j’avais choisi le bon moment. Le fabricant de paniers me héla pour m’informer qu’un homme qui louait des charrettes allait en conduire une jusqu’ici pour moi. Il ne pouvait le faire qu’une fois la nuit tombée pour ne pas contrevenir aux lois en vigueur. Mon intention était de la garder plusieurs jours Cour de la Fontaine, pendant que je viderais l’appartement. Mais nous allions devoir enlever les roues pour éviter que quelqu’un disparaisse avec. Ensuite, nous serions obligés de mettre ces roues dans sa boutique et de les y enchaîner pour plus de sûreté. Heureusement, l’idée venait de lui.
    Le moment venu, tandis que le propriétaire de la charrette se trouvait encore avec nous, un mauvais plaisant eut le temps de se débarrasser d’un vieux lit dans la charrette. Mes ennuis commençaient. Nous emportâmes le lit beaucoup plus loin, pour que les édiles ne nous fassent pas payer le transport vers une décharge. Heureusement, Maia apparut sur ces entrefaites et une idée me vint. Je lui demandai de m’envoyer son aîné auquel je donnerais quelques pièces pour qu’il me serve de gardien.
    — Je vais t’envoyer Marius dès demain, promit ma sœur. Mais seulement après l’école. Si tu veux quelqu’un dans la journée, adresse-toi à la marmaille de Galla ou d’Allia.
    — Marius peut bien sauter quelques leçons.
    — Pas question ! Marius aime l’école.
    Les enfants de Maia étaient bien élevés et j’en étais heureux, car je n’encourageais pas l’idée de fournir de nouveaux vandales à la société. Malgré les exemples du contraire qui me sautaient tous les jours aux yeux dans Rome, l’attitude de ma sœur préférée signifiait qu’il existait encore des parents responsables. Alors qui sait si moi-même je n’allais pas être le père d’une petite personne studieuse et polie qui honorerait sa famille.
    — Tu n’as qu’à mettre une bâche par-dessus pendant la nuit. D’après Famia, ça rend les choses invisibles.
    Famia, son mari, était un pauvre type paresseux qui

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