Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
bras sans m’en rendre compte, et je sentis ses doigts se mêler aux miens. Je pressai alors sa main contre mon cœur.
    La pièce était étrangement silencieuse. Le bruit de la rue, tout en bas, ne nous parvenait que très assourdi.
    Helena approcha sa bouche de la mienne et me balaya les lèvres d’un baiser. Alors, sans flûtes ni encens, sans vin, sans négocier de prix, sans même avoir besoin de mots, nous nous dirigeâmes vers le lit.

24
    Pendant ce temps-là, ma sœur Galla s’était empressée d’aller mettre ma sœur Junia au courant du regrettable incident. À son tour, Junia avait couru raconter la chose à Allia qui, depuis qu’elle ne pouvait plus aller cancaner avec Victorina qui avait eu la mauvaise idée de mourir, décida de faire profiter Maia de ces croustillantes informations. En temps ordinaire, Allia et Maia entretenaient peu de rapports, mais il fallait compter avec les urgences. Maia, qui était la seule d’entre elles à posséder une conscience, décida de nous laisser résoudre nos problèmes personnels en toute quiétude. Cependant, comme elle était très amie avec Helena, elle prit le chemin de notre appartement pour s’assurer qu’aucun drame n’avait éclaté.
    J’avais repris contact avec la réalité bien avant son arrivée.
    — Merci.
    — Et pour quoi ?
    — Ton amour. Le don de toi.
    — Oh ! ça ! s’exclama Helena avec un large sourire.
    Je fus obligé de fermer les yeux pour ne plus la voir, ou j’aurais été incapable de quitter le lit.
    C’est alors qu’elle remit l’Académie de Platon sur le tapis. Et cette fois, elle exigeait des réponses. Je me laissai retomber sur le dos avec mes bras sous ma tête. Elle appuya alors sa joue contre ma poitrine et écouta attentivement le récit de notre visite au bordel. Je lui précisai même que j’avais connu Lalage il y avait bien longtemps.
    — Et tu le lui as rappelé ? demanda-t-elle en riant.
    — Juste par une allusion qui devrait l’inquiéter un peu.
    — Tu l’as crue, quand elle a dit qu’elle n’avait pas de protecteur et qu’elle n’en accepterait plus jamais aucun ?
    — Oui. Dire qu’elle a les compétences nécessaires pour diriger un bordel est bien en dessous de la vérité ! Et elle ne laissera personne se mêler de ses affaires.
    — Alors, suggéra ma compagne, elle vous a peut-être dévoilé plus de choses que vous avez l’air de le croire.
    — Que veux-tu dire par là ?
    — Qui sait si elle n’a pas l’intention de succéder à Balbinus ?
    — D’après toi, Lalage voudrait contrôler les gangs ? Voilà une pensée alarmante !
    — Penses-y, insista Helena.
    Je ne répondis rien, mais elle n’ignorait pas que je ne prenais jamais ses suggestions à la légère.
    Je me sentis donc obligé de réfléchir à sa dernière idée, sans le moindre enthousiasme. Si c’était Nonnius Albius qui avait chaussé les sandales de son ancien employeur, ce serait relativement facile à prouver et nous pourrions y mettre aisément un terme. S’il fallait admettre la participation de nouveaux venus, voire d’une nouvelle venue, les choses allaient se compliquer singulièrement.
    Pour s’assurer que je l’avais bien écoutée, Helena Justina se redressa brusquement et s’appuya sur un coude. Puis, je la vis soudain changer d’expression. Elle se retourna brusquement et sauta du lit pour se précipiter dans la pièce voisine où je l’entendis vomir.
    Je m’empressai de la suivre. Après avoir attendu que le pire fût passé, je l’entourai d’un bras et lui épongeai tendrement le visage. Nos yeux se rencontrèrent.
    — Ne dis surtout rien ! ordonna-t-elle, les lèvres toujours exsangues.
    — Je n’en ai pas la moindre intention.
    — Ça ne peut pas être le déjeuner qui m’a rendue malade, parce que nous n’avons pas pensé à déjeuner.
    — C’était tout aussi bien, apparemment.
    — Tu sembles donc avoir raison, admit-elle d’une voix parfaitement neutre.
    C’est alors que, depuis le seuil de la porte, nous entendîmes la voix de Maia qui s’exclama :
    — Eh bien, félicitations ! Je viens de surprendre un secret.
    — Et il dépend uniquement de toi que ça le reste ! lançai-je après avoir réussi à ravaler le juron qui m’était monté aux lèvres.
    — Oh ! pour ça, vous pouvez vous fier à moi ! assura-t-elle d’un air qui n’inspirait pas vraiment confiance.
    Là-dessus, elle entra dans la pièce. C’était une jeune

Weitere Kostenlose Bücher