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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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sans plus tarder. Mais ce bébé avait bien mal choisi son moment. Travailler avec Petronius sur le cambriolage de l’Emporium allait mobiliser toute mon énergie. Et de toute façon, retrouver des parents qui n’ont pas envie de garder leur bébé n’est pas un travail très gratifiant.
    J’avais probablement sauvé la vie de cet enfant, mais aurait-il motif de m’en être reconnaissant plus tard ? Il avait débarqué dans un quartier si pauvre que tous ses habitants avaient beaucoup de mal à y assurer leur survie. Sur l’Aventin, au moins les trois quarts des enfants mouraient en bas âge, et la majorité des autres menait une vie misérable qui ne valait guère la peine d’être vécue. Il y avait donc peu d’espoir pour le bambin qui venait de m’échoir, même si je réussissais à trouver une famille qui veuille bien s’en occuper. Helena et moi, qui avions nos propres problèmes à résoudre, n’étions certainement pas en mesure d’adopter un petit orphelin. Aucun membre du clan Didius ne subirait jamais ce triste sort, mais il était inconcevable, en l’état actuel des choses, d’étendre cette prérogative aux inconnus. Ma famille comptait déjà suffisamment de mioches.
    Bien sûr, on pouvait le vendre comme esclave, mais je n’étais pas certain que plus tard il apprécierait cette initiative.
     
    Ce bébé aimait bien se faire laver, sans aucun doute. La sensation paraissait même le rassurer, et quand Helena, oubliant ses résolutions, s’amusa à l’éclabousser, il comprit tout de suite qu’on attendait de lui qu’il s’esclaffe.
    — Ce n’est pas un enfant d’esclave, déclarai-je : il a déjà fréquenté des oisifs qui ont du temps à perdre à inonder une pièce !
    Helena Justina me laissa le sortir de l’eau pendant qu’elle allait chercher une serviette pour l’essuyer avant de l’enrouler dans une étole. Restait à l’installer dans un endroit où il serait en sécurité pour dormir. Ce n’était cependant pas le seul problème. Le petit monstre se mit à hurler. Il avait faim. Pas de chance pour Helena, ce fut le moment choisi par un esclave du palais pour nous rendre visite. Le fils aîné de l’empereur m’attendait de toute urgence pour un entretien confidentiel.
    Je parvins à refréner le sourire moqueur qui menaçait de me retrousser les lèvres. J’embrassai Helena tendrement, m’excusai de l’abandonner, et la laissai se débrouiller.

26
    Rome était encombrée de litières qui emportaient les nantis vers des banquets. Les rues résonnaient des voix acerbes des porteurs qui tentaient de se frayer un chemin au milieu des lourdes carrioles venant livrer diverses marchandises. Çà et là, le son d’une flûte ou celui d’une harpe parvenait à se faire entendre au-dessus du vacarme ambiant. Autour des temples qui se dressaient dans l’enceinte du Forum, les péripatéticiennes étaient fidèles au poste. J’eus même l’impression qu’il y en avait plus que d’habitude. Mais peut-être leur prêtais-je simplement une attention nouvelle depuis ma visite à l’Académie de Platon.
    L’esclave me conduisait à la Maison Dorée. Il se renseigna à l’entrée de marbre majestueuse, sous les regards torves que nous décochaient les gardes prétoriens. Je fus emmené dans l’aile ouest qui abritait les appartements privés. C’était la première fois que j’avais l’occasion d’y pénétrer. Une fois le cordon de gardes derrière nous, l’atmosphère devenait sereine. C’était comme pénétrer dans une résidence privée dotée d’un décor somptueux.
    Titus se trouvait dans un jardin. Les salles d’apparat étaient toutes disposées de façon à faire face à la vallée du Forum. Elles donnaient naguère sur le fameux Grand Lac qui, après avoir été asséché, avait cédé la place à l’amphithéâtre Flavien. L’endroit où se tenait le fils aîné de l’empereur était éclairé de lampes prévues pour l’extérieur et orné d’une immense vasque en porphyre, ainsi que de statues choisies par Néron. L’agencement des plantations témoignait d’un goût parfait, le tout n’était pas loin de me paraître divin.
    Titus, un bel homme d’une trentaine d’années, était assis en compagnie d’une femme qui avait au moins quarante ans de plus que lui. L’héritier de Vespasien était encore célibataire. Mon imagination s’enflamma immédiatement. Il ne pouvait s’agir de sa mère puisqu’elle était morte depuis

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