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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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explication.
    Il me traversa alors l’esprit que si je découvrais que Martinus se laissait acheter, je rendrais un fier service à Petro en le débarrassant de ce genre d’adjoint.
    — Est-ce qu’on connaît le nom du cadavre ? demandai-je.
    — Pas encore, répondit mon ami.
    Mais, surprenant le regard qu’il jeta au vigile qui l’avait accompagné Cour de la Fontaine, je compris qu’il gardait quelque chose par-devers lui.
    — Qui l’a découvert ?
    — Un membre de la sixième cohorte. Le mort repose dans leur secteur.
    Ce qui expliquait pourquoi il se montrait aussi réservé. Il finit tout de même par ajouter :
    — Il semblerait qu’il y ait un lien avec le cambriolage de l’Emporium.
    Nous étions maintenant en vue de l’endroit où la victime avait été abandonnée. Nous ralentîmes le pas en espérant que nombre de questions allaient obtenir une réponse.
     
    Le Forum Boarium se trouve dans la onzième région, immédiatement au-dessus du Capitole, entre le fleuve et la zone de départ des courses du Circus Maximus. Il fait partie du Velabrum. C’était jadis le marécage où le berger est censé avoir découvert Rémus et Romulus. L’endroit possède une longue histoire. Il devait y avoir ici un marché bien avant que Romulus décide que les Sept Collines constitueraient un emplacement idéal pour bâtir la ville.
    Le temple rectangulaire de Portunus indiquait l’existence d’un ancien port sur la berge du fleuve, entre deux ponts. Le petit temple rond d’Hercule, surtout décoratif, datait d’une époque plus tardive – une époque qui avait vu le déclin de la morale, à en croire mon grand-père.
    Le marché de la viande possédait une odeur bien particulière. En raison de la présence du cadavre, les commerçants n’avaient pas encore commencé à s’installer, et l’endroit paraissait encore plus misérable que d’habitude. J’avais toujours détesté mettre les pieds ici. La puanteur saturait l’air du matin au point que je faillis vomir.
    Tout au centre, quelques vigiles spécialisés dans la lutte contre l’incendie, formant un cercle autour du cadavre allongé par terre discutaient ferme. Un peu plus loin, deux balayeurs des rues restaient plantés bouche bée, appuyés sur leurs balais. En petits groupes, les marchands oisifs parlaient à voix basse. Quelques-uns se réchauffaient les mains en les serrant autour de gobelets de vin chaud. Les premières arrivées de bétail restaient bloquées sur le fleuve, et les pauvres animaux meuglaient désespérément. Peut-être flairaient-ils autre chose que l’abattoir qui les attendait.
    Nous nous approchâmes du mort. Les vigiles s’écartèrent pour nous laisser l’examiner. D’après leur mine, ils n’étaient pas particulièrement convaincus de l’expertise de leurs officiers en ce domaine. Mon compagnon et moi ne disions mot. Observer ce cadavre était une expérience vraiment pénible.
    Nous avions sous les yeux un homme d’âge indéterminé, mais certainement plus tout jeune. Il était à plat ventre, les bras et les jambes écartés, ce qui excluait toute possibilité de mort accidentelle. Et nous remarquâmes rapidement qu’il avait été torturé. Il était pieds nus et vêtu d’une tunique qui, un jour, avait peut-être été blanche. Pour l’heure, elle était trempée de sang. L’homme avait été tailladé un peu partout avec un couteau, et le tissu en portait des traces. Des pervers s’en étaient visiblement donné à cœur joie, et leur victime avait dû mourir lentement.
    Impossible de rien voir au-dessus du cou. Sa tête était encastrée dans un pot de bronze.

29
    Martinus se servit de son foulard, avec lequel il avait fabriqué une espèce de nœud coulant, pour soulever un bras du mort, puis il tira jusqu’à ce qu’une épaule pivote en entraînant le reste du corps.
    Il y avait moins de sang sur le devant de la tunique, mais elle était couverte de saletés, comme si le cadavre avait été traîné face contre terre. Le pot de bronze était resté en place. La tête s’y trouvait coincée par une cape bourrée à l’intérieur. Si l’homme n’avait pas succombé à ses tortures, il était mort étouffé.
    Petronius se releva et alla vers les vigiles.
    — Comment l’avez-vous découvert ?
    — En faisant notre dernière ronde, répondit leur responsable en appuyant lourdement sur le mot « dernière ».
    Il souhaitait laisser entendre à Petronius qu’il était

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