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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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s’agissait de Nonnius Albius.

30
    Petronius prit alors la direction des opérations d’un air calme et résigné.
    — Martinus, puisque c’est toi qui as établi cette liste, tu vas prendre ce bol étrusque et aller le faire identifier par son propriétaire. Je te conseille tout de même de le laver d’abord pour enlever le sang. J’ai besoin de réponses sensées, alors il faut éviter de l’impressionner inutilement.
    — Je dois d’abord passer au poste vérifier le nom de celui qui a perdu ce machin.
    Martinus cherchait toujours des excuses pour travailler le moins possible.
    — Tu t’organises comme tu veux, dit Petronius en cachant sa mauvaise humeur, mais dépêche-toi.
    — Et si l’homme veut garder son foutu bol ? demanda Fusculus pour détourner l’attention de Petro.
    — Eh bien, qu’il le garde. Je ne vois pas à quoi cet objet pourrait nous servir. C’est pas une preuve. Si encore il était capable de répondre à des questions, je le poserais sur un tabouret et je l’interrogerais. Mais non, ce pot n’est pas un témoin fiable…
    Il se tut soudainement, tout en feignant de ne pas avoir remarqué un groupe en train de s’approcher de nous. Fusculus laissa échapper un grognement significatif. Je ne tardai pas à reconnaître Tibullinus, le centurion de la sixième cohorte avec lequel je n’avais pas beaucoup sympathisé. Quelqu’un s’était certainement empressé d’aller lui parler du cadavre. Il avançait d’un pas rapide, flanqué de son acolyte Arica et entouré d’une petite garde d’honneur. Ils se plantèrent tous devant nous les bras croisés et nous dévisagèrent d’un air arrogant.
    Petronius salua Tibullinus d’un léger signe de tête.
    — Je sais que je me trouve dans ton district, mais ce meurtre est une conséquence directe de l’enquête sur Balbinus qui a abouti à son exil. Et ce bol en bronze fait partie des objets volés à l’Emporium. La victime était mon suspect numéro un.
    — On dirait bien ce pauvre Nonnius, dit Tibullinus en s’adressant à Arica.
    Arica prit une mine faussement tragique. Tous les deux examinèrent attentivement les blessures avant d’afficher de larges sourires. Tibullinus alla même jusqu’à donner un violent coup de pied dans un bras du mort. Ils témoignaient d’un cynisme qui manquait aux membres de la Quatrième. Si les hommes de Petro ne montraient aucune tolérance pour le crime et s’ils avaient méprisé Nonnius de son vivant, ils respectaient son cadavre torturé.
    C’est alors que j’entendis Martinus dire ouvertement à Arica :
    — Il y en a qui vont le regretter. Tous ceux qu’il arrosait !
    Impossible de deviner s’il s’agissait d’une mauvaise plaisanterie ou non. Arica jeta un bref coup d’œil à Tibullinus et ce fut tout. Quant à Petronius, visiblement furieux, il fit celui qui n’avait rien entendu et changea de sujet :
    — Je suppose que tu seras plutôt content que je me charge de ce crime.
    Sans répondre, ses chers collègues reculèrent d’un pas et lui cédèrent la place d’une façon très théâtrale. Alors Petronius ne se gêna pas pour leur tourner le dos et distribuer des ordres à voix basse.
    — Fusculus, veille à ce qu’on emporte le cadavre discrètement. Je ne veux pas que ce meurtre devienne le sujet de conversation de toute la ville. S’ils l’ont tué de cette façon et jeté là pour qu’on en parle, ils vont être déçus. Demande à Scythax d’examiner le corps. Il découvrira peut-être quelque chose qui nous a échappé. Bien que j’en doute.
    Je devinai que Petronius était très tendu. Puis je remarquai que la Sixième, après avoir fait acte de présence comme des généraux sur un champ de bataille, se retirait sans insister. Dès qu’ils furent partis, mon ami commença à se détendre.
    — Qui est Scythax ? demandai-je.
    — Le médecin attaché à notre patrouille.
    Les vigiles, souvent blessés ou brûlés au cours de leur service, disposaient toujours d’un médecin. Et ce médecin s’occupait aussi des victimes civiles.
    — Falco, nous devrions nous rendre tous les deux chez la victime. Martinus, puisque tu repasses par le poste, envoie un détachement nous rejoindre à la maison de Nonnius. Je vais y effectuer une perquisition et j’y laisserai ensuite des gardes. Je sais que ça va pas plaire à Rubella de nous donner des hommes…
    La simple mention du nom de Rubella me rendit muet comme une carpe.
     
    En route

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