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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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et avait secrètement travaillé contre elle,
puis, de la même façon, il s'était retourné contre le Troisième Reich. Ses
jours, de même que ceux des principales figures de l'Abwehr, à l'exception
d'une seule (le général Lahousen), étaient comptés, comme nous allons le voir.
    [251] Les Kleist, père et fils, furent arrêtés ultérieurement. Le père fut exécuté le
16 avril 1945 : son fils survécut.
    [252] Hitler discutait souvent de cette technique avec ses vieux camarades du parti.
Il existe un compte rendu sténographique d'un de ses monologues sur ce sujet,
daté du 3 mai 1942 : « Je comprends parfaitement, dit-il, pourquoi 90 pour 100
des assassinats historiques ont été couronnés de succès. La seule mesure
préventive que l'on puisse prendre est de ne pas mener une vie régulière. Il
faut marcher, conduire sa voiture, voyager à des heures irrégulières et à
l'improviste... Autant que possible, chaque fois que je me déplace en voiture,
je pars à l'improviste et sans prévenir la police. » (Entretiens Secrets avec
Hitler, p. 366.)
    Comme nous l'avons vu, Hitler avait toujours su que l'on pouvait
l'assassiner. Le 22 août 1939, lors d'une conférence qu'il tenait la veille de
l'attaque de la Pologne, il avait déclaré avec emphase à ses généraux que, bien
qu'il fût personnellement indispensable, il pouvait fort bien « être éliminé à
n'importe quel moment par un criminel ou par un idiot ». Le 3 mai 1942, il
ajoutait : « Il n'existe pas de sécurité absolue contre les fanatiques et les
idéalistes... Si un fanatique souhaite me tirer un coup de revolver ou me tuer
avec une bombe, je ne suis pas plus à l'abri assis que debout. » Toutefois, il
croyait que « le nombre de fanatiques idéalistes qui voudraient attenter à ma
vie diminue sensiblement... Les seuls éléments dangereux sont les fanatiques
qui ont été poussés à l'action par quelques damnés prêtres ou d'infâmes
patriotes nationalistes d'un des pays que nous avons occupés. Mais mes
nombreuses années d'expérience rendent la tâche bien difficile même à des gens
comme eux ».
     
    [253] Lors de la rencontre de Casablanca. Churchill et Roosevelt avaient rendu
publique leur exigence d'une capitulation inconditionnelle de l'Allemagne (le
24 janvier 1943). Bien entendu, Goebbels s'empressa de s'en servir pour pousser
les Allemands à une résistance acharnée, mais, selon nous, beaucoup d'écrivains
occidentaux ont grandement exagéré le succès de cette propagande.
    [254] En raison de la supériorité aérienne alliée à l'Ouest, Hitler avait interdit à
ses commandants en chef de voyager en avion.
    [255] « Si, en dépit de la supériorité aérienne de l'ennemi, nous réussissons à
engager une grande partie de notre force mobile dans les secteurs de défenses
côtières menacés, et cela dans les premières heures, je suis convaincu que
l'attaque ennemie sur la côte s'effondrera complètement le premier jour »,
avait écrit Rommel au général Jodl le 23 avril, moins de deux mois avant.
(Rommel Papers, Liddell Hart, p. 468.) Les ordres stricts d'Hitler avaient
empêché de jeter dans la bataille les divisions blindées « au cours des
premières heures » et même au cours des derniers jours. Quand elles arrivèrent
enfin, elles furent mises en pièces.
    [256] Cet entretien dura de neuf à seize heures avec une interruption pour le
déjeuner — raconte Speidel — au cours duquel Hitler mangea une énorme assiette
de riz et de légumes goûtés au préalable par un subalterne. Sur la table,
devant lui, étaient alignés des pilules et des verres à liqueur contenant des
médicaments qu'il prenait à tour de rôle. Deux S.S. se tenaient debout derrière
sa chaise.
    [257] II se peut que le rappel de Rundstedt ait été dû en partie aux paroles brutales
qu'il avait lancées à Keitel la nuit précédente. Ce dernier l'avait appelé au
téléphone pour s'informer de la situation : les Anglais venaient justement de
repousser une vive attaque lancée par 4 divisions blindées S.S. contre leurs
lignes, et Rundstedt était d'humeur sombre.
    « Qu'allons-nous faire ? Se serait écrié Keitel.
    — Faites la paix, pauvres imbéciles, rétorqua Rundstedt. Que
pouvez-vous faire d'autre? »
    Il semble que Keitel, ce « crapaud rapporteur », ainsi que
l'appelaient la plupart des généraux du front, se soit empressé d'aller
raconter cet entretien à Hitler. Le Führer était à ce moment-là en conférence
avec von

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