Le Troisième Reich, T2
Führer. Gilbert en donne le texte intégral
dans Hitler Directs His War, pp.
158-74.
[285] Parmi les morts américains, se trouvaient plusieurs prisonniers, froidement
abattus par le groupe de combat du colonel Jochen Peiper, 1re division de
panzers, près de Malmédy, le 17 décembre. Selon les témoignages du Procès de
Nuremberg, 129 prisonniers américains furent massacrés; ce chiffre fut ramené à
71 quand on jugea les officiers S.S. responsables du forfait, devant un
tribunal militaire américain, à Dachau, au printemps de 1946. Quarante-trois
officiers S.S., y compris Peiper, furent condamnés à mort, 23 à la prison à vie
et 8 à des peines moins sévères. Sepp Dietrich, commandant la VIe Armée de
panzers, qui combattit sur le versant nord du Saillant, se vit infliger
vingt-cinq ans; Kraemer, commandant le 1re corps d'armée blindée, dix ans; et
Herman Priess, commandant la 1re division de panzers, dix-huit ans.
Mais ce procès eut un curieux dénouement : au Sénat des
États-Unis ce fut un tollé général mené par feu le sénateur McCarthy, qui
prétendait que les confessions des officiers S.S. avaient été extorquées par la
violence. En mars 1948, 31 des sentences de mort furent commuées: en avril, le
général Lucius D. Clay en réduisit le nombre à 6; et en janvier 1951, à la
faveur d'une amnistie générale, John J. McCloy, haut-commissaire américain,
commua les dernières condamnations à mort en réclusion perpétuelle.
Actuellement, tous les condamnés sont libérés. Mais ce qui passa
presque inaperçu, dans le tumulte soulevé par les prétendus sévices subis par
les officiers S.S., c'est que — les preuves en sont indiscutables — au moins 71
prisonniers de guerre américains, désarmés, furent abattus froidement, dans un
champ enneigé, près de Malmédy, le 17 décembre 1944, sur les ordres — ou avec
les encouragements — de plusieurs officiers S.S.
[286] La façon dont ils l'apprirent est en soi une histoire passionnante, mais trop
longue à raconter ici. Le professeur Samuel Goudsmit l'a fort bien racontée
dans son ouvrage Alsos. Alsos était le nom, en code, de la mission scientifique
américaine placée sous ses ordres et qui suivit les armées d'Eisenhower en
Europe occidentale.
[287] Hitler fit exécuter les 8 officiers allemands qui commandaient les forces
dérisoires chargées de défendre le pont de Remagen. Ils furent jugés par un «
tribunal spécial de campagne », désigné par le Führer, et
présidé par un général du nom de Huebner, nazi fanatique.
[288] Le compte rendu de la conférence du 23 mars est le dernier qui fut sauvé,
quasiment intact, des flammes destructrices. Il donne un aperçu fidèle de
l'affolement du Führer, obsédé par des détails infimes à l'heure même où tout
l'édifice croulait. Il passa presque une heure à discuter la proposition de
Gœbbels d'utiliser comme piste d'aérodrome la spacieuse avenue du Tiergarten, à
Berlin. II se plaignit du peu de résistance des pistes en ciment sous les
bombardements. La plus grande partie de la conférence fut consacrée au moyen de
reconstituer les effectifs. Un des généraux parla de la légion indienne.
Hitler : La légion indienne? Une plaisanterie! II y a des
Indiens incapables de tuer un pou et qui préfèrent se laisser dévorer. Alors
tuer un Anglais... Ce serait une absurdité de les envoyer sur le front...
Utilisés à faire tourner des moulins à prières, ou quelque chose de ce genre,
ce seraient les soldats les plus zélés du monde...
Et ainsi de suite, jusqu'à trois heures quarante-trois du
matin...
[289] « Après la campagne, seulement (écrivit plus tard le général Omar Bradley),
nous apprîmes que cette Redoute n'existait que dans l'imagination de quelques
nazis fanatiques. Cette légende avait pris de telles proportions que Je me
demande comment nous avons pu nous montrer naïfs au point d'y croire. Mais il
faut bien dire qu'une telle menace ne pouvait se prendre à la légère; c'est
pourquoi elle modifia notre tactique, durant les dernières semaines de la
guerre. » (Bradley, A Soldier's
Story, p. 536.)
« On a écrit beaucoup au sujet de la Forteresse alpine, déclara
après la guerre le feld-maréchal Kesselring, mais ce n'était, en général, que
sottises. » (Kesselring, A Soldier's Record, p. 276.)
[290] « Pour tous les historiens, dit un jour Speer à Trevor-Roper, Eva Braun sera
une déception et pour les amateurs de petite
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