Le vétéran
cavalerie, qui accompagnait Terry depuis Fort Lincoln, se détacherait du reste des troupes pour remonter la Rosebud
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sonnait encore de buffles et de daims. Sa frontière orientale correspondait à la ligne verticale qui marque les limites occidentales des deux Dakotas.
¿ l'ouest, deux cent cinquante kilomètres plus loin, il était borné par une ligne abstraite allant du nord au sud, ligne que les Indiens n'avaient jamais vue et qu'ils ne parvenaient même pas à imaginer. Il était limité au nord par la Yellowstone River qui arrosait le territoire appelé Montana et le Dakota, tandis que la North Flatte River constituait sa frontière sud.
Dans les premiers temps, les Indiens furent autorisés à y chasser. Mais la progression de l'homme blanc vers l'ouest se poursuivait toujours.
En 1875, les Sioux commencèrent à s'éloigner des réserves du Dakota pour aller à l'ouest, vers les terrains de chasse des Unce-ded Tenitories. Plus tard cette année-là, le Bureau des affaires indiennes leur présenta une mise en demeure : regagner leurs réserves avant le 1er janvier.
Les Sioux et leurs alliés ne s'opposèrent pas à cet ultimatum. Us se contentèrent tout simplement de l'ignorer. Bon nombre d'entre eux n'en avaient même pas entendu parler. Ds continuèrent à chasser, et quand arriva le printemps, ils capturèrent leur gibier habituel : le buffle généreux, le daim farouche et la douce antilope d'Amérique. Au début du printemps, le Bureau remit l'affaire entre les mains de l'armée. Sa mission consistait à
retrouver les Indiens, les rassembler et les reconduire dans les réserves du Dakota.
Deux informations manquaient cependant aux militaires : le nombre exact d'Indiens ayant quitté les réserves, et le lieu o˘ ils se trouvaient maintenant. Sur la première question, on leur mentit purement et simplement. Les réserves étaient administrées par des agents des Affaires indiennes, tous blancs, et escrocs pour la
plupart.
Les autorités de Washington leur allouaient du bétail, du maÔs, des couvertures et de l'argent qu'ils devaient répartir entre les Indiens dont ils avaient la charge. Ils étaient nombreux à léser les Indiens sans vergogne, réduisant à la famine les femmes et les enfants, ce qui avait incité les tribus à regagner leur terrain de
chasse.
Les agents avaient d'autres raisons de mentir. S'ils déclaraient présents un pour cent des Indiens qui auraient d˚ se trouver 224
dans la réserve, ils ne percevaient que un pour cent des allocations. quand le nombre d'Indiens recensés diminuait, leur montant décroissait en proportion, et avec lui les gains personnels des agents. Au printemps 1876, ils informèrent l'armée qu'il ne manquait qu'une poignée de guerriers indiens. C'était faux. Des milliers et des milliers d'entre eux avaient disparu. Ils avaient tous franchi la frontière pour aller chasser à
l'ouest, sur les Unce-ded Territories.
quant à les localiser, il n'y avait qu'un moyen de le faire : expédier des troupes dans le sud du Montana pour retrouver leur trace. Un plan fut mis au point en conséquence. On enverrait trois colonnes mêlant cavaliers et troupes d'infanterie.
De Fort Lincoln dans le Dakota du Nord, le général Alfred Terry marcherait vers l'ouest en suivant le cours de la Yellowstone River, limite nord du terrain de chasse. De Fort Shaw dans le Montana, le général John Gibbon se dirigerait vers Fort Ellis au sud et irait ensuite à l'est le long de la Yellowstone o˘ il rejoindrait la colonne de Terry venant en sens inverse.
Enfin, le général George Crook partirait vers le nord de Fort Fetterman, tout à fait au sud du Wyoming ; il devait traverser les sources du Crazy Woman Creek, franchir la Tongue River et remonter la vallée de la Big Horn jusqu'à ce qu'il rencontre les deux autres colonnes. On supposait que l'une d'entre elles croiserait le chemin du principal groupe de Sioux. Ils se mirent en route au mois de mars.
Début juin, les troupes de Gibbon et Terry se rallièrent à l'endroit o˘ la Tongue River, qui coule vers le nord, se jette dans la Yellowstone. Ils n'avaient pas aperçu la moindre coiffure de guerre. Ils savaient simplement que les Indiens des Plaines se trouvaient quelque part plus au sud. Les deux généraux convinrent que Terry continuerait vers l'ouest tandis que Gibbon, unissant ses troupes aux siennes, retournerait sur ses pas. Ils firent comme prévu.
Le 20 juin, les colonnes amalgamées atteignirent le
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