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Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Titel: Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Boris Thiolay
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Françaises de l’Intérieur (FFI), portant le n° 2748, son nom et sa photo. Au bout du compte, faute de témoignage oral ou écrit suffisamment circonstancié, le ministère des Anciens combattants refusa de lui reconnaître cette qualité d’« ancien combattant ». Cela aurait valu à ma mère l’obtention d’une pension de réversion bien utile à l’époque.
    Erwin Grinski restera taraudé par une question : son père a-t-il pu commettre des crimes sous l’uniforme allemand ?
    Nous ne le saurons jamais.
    Je suis travaillé par une question : quel rôle mon père a-t-il joué dans les rangs des FFI ? Je tâcherais peut-être un jour de trouver une réponse.
    1 - Voir le chapitre « L’étrange pouponnière dans la forêt ».
     
    2 - Le passepoil est une bande de tissu soulignant le rebord de deux coutures. Il est souvent d’une couleur différente pour accentuer le contraste avec le reste du vêtement.
     

Épilogue
    Les enfants du Lebensborn sont des orphelins de l’Histoire. En 1945, dans les décombres de l’Europe où plus de 40 millions de vies humaines ont été englouties, ils sont quantité négligeable. Que pèsent-ils au regard de l’ahurissante hécatombe engendrée par la guerre, des massacres et de l’extermination menée méthodiquement par les nazis ? Ils ne pèsent rien. D’ailleurs, la nature criminelle de ce qu’ils ont subi échappe aux vainqueurs. À la suite du premier grand procès de Nuremberg, intenté par le tribunal militaire international contre 24 des principaux dirigeants du Troisième Reich, entre le 20 novembre 1945 et le 1 er  octobre 1946, la deuxième ville de Bavière accueille onze autres procès visant les organisations criminelles du régime hitlérien : l’administration des camps, les ministères, les Einsatzgruppen … Du 10 octobre 1947 au 10 mars 1948, un tribunal militaire américain juge les quatre organisations SS chargées du programme nazi de « purification de la race » aryenne. Au banc des accusés, côte à côte, se trouvent les dirigeants du Commissariat du Reich pour la consolidation du Germanisme ( Reichskommissar für die Festigung deutschen Volkstums ), du Bureau pour la race et le peuplement ( Rasse- und Siedlungshauptamt, RuSHA ), du Bureau pour le rapatriement des « Allemands de race » ( Volksdeutsche Mittelstelle, VoMi ) et du Lebensborn . Quatre responsables des « Fontaines de vie » comparaissent. Le Standartenführer-SS (colonel) Max Sollmann, directeur de l’organisation. L’ Oberführer-SS (général) Gregor Ebner, médecin en chef. Le Sturmbannführer-SS (commandant) Günther Tesch, responsable du service juridique. Ainsi que l’assistante de Sollmann à la direction du Lebensborn , Inge Viermetz.
    Trois chefs d’accusation planent au-dessus de leurs têtes : « crimes contre l’humanité », « crimes de guerre », « appartenance à une organisation criminelle », la SS.
    Pour le tribunal, les crimes contre l’humanité, commis dans le cadre du programme de « purification de la race aryenne », appartiennent à neuf catégories :
    a) L’enlèvement d’enfants étrangers, « racialement valables », pour les germaniser.
    b) L’avortement forcé de femmes enceintes non-aryennes.
    c) L’enlèvement d’enfants, nés de parents issus des pays de l’Est, pour les germaniser ou les exterminer.
    d) L’exécution, l’emprisonnement en camp de concentration, de prisonniers de guerre et de travailleurs des pays de l’Est ayant eu des relations sexuelles avec des Allemands.
    e) L’opposition au mariage et l’empêchement de la reproduction de ressortissants nationaux « ennemis ».
    f) La déportation des populations des pays occupés et leur remplacement par des « Allemands de race ».
    g) L’obligation imposée à des ressortissants d’autres pays de travailler pour l’Allemagne, de devenir citoyens allemands, d’intégrer l’armée du Reich ou la SS.
    h) Le pillage de propriétés privées ou publiques en Allemagne et dans les pays occupés.
    i) La participation à la persécution et à l’extermination des juifs.
    Face au tribunal, Max Sollmann, Gregor Ebner, Günther Tesch et Inge Viermetz plaident « non-coupables ». Certes, en dehors de Heinrich Himmler, aucun des maîtres du Lebensborn n’a participé à l’ensemble de ces crimes. En conséquence, le tribunal va exonérer, à tort, les quatre prévenus de la quasi-totalité des accusations. La lecture des

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