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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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matin-là.
    La porte coulissante était à demi ouverte mais il n’y avait pas grand risque qu’Alex puisse nous entendre, avec la télé allumée. Nous parlions cependant à voix basse. Les enfants de quatre ans, me dit Michelle, ont une façon de vous surprendre en vous répétant ce qu’ils ont entendu de votre conversation au moment où vous vous y attendez le moins. Les deux pistolets – mon Browning High-Power et le Glock 22 muni d’un silencieux qu’elle avait pris à l’un des agresseurs – étaient posés sur la fragile table blanche du balcon, avec deux Coca que nous avions pris dans le minibar.
    J’avais du mal à comprendre ce qui s’était passé mais au moins, avec Michelle près de moi, je pouvais essayer de remplir les blancs. A commencer par ce qui comptait le plus pour elle, je le savais.
    — Tom est mort, l’informai-je. Les premiers flics arrivés sur les lieux l’ont trouvé devant ta porte d’entrée. Je suis désolé.
    Michelle hocha la tête tandis que des larmes se formaient dans ses yeux et glissaient sur ses joues. Je la serrai un moment dans mes bras, la sentis trembler contre moi.
    — Tu leur as parlé ?
    — J’ai téléphoné à notre bureau local, qui s’est renseigné.
    Elle hocha de nouveau la tête, toujours blottie contre moi, mais ne dit rien. Elle continuait à trembler. Je laissai passer quelques instants avant de répéter : — Je suis désolé.
    Elle s’écarta et s’essuya les yeux, l’air perdue dans un brouillard de souffrance, puis son regard se durcit.
    — Le type que j’ai blessé, il était encore là ?
    — Non. Les autres ont dû l’emmener, il ne restait qu’une grande flaque de sang. Tu l’as blessé gravement ?
    — A moins qu’il n’appartienne à un cirque et ne se soit entraîné à avaler des sabres par le cou, je pense qu’il était mort avant qu’ils le portent à la camionnette. Ces mecs savaient ce qu’ils faisaient, je te le dis.
    — Je sais.
    Je l’observai un moment en silence puis me risquai à demander : — Vous étiez très proches, Tom et toi ?
    Je me sentais un peu gêné de l’interroger de cette façon et j’avais honte de me demander si ce Tom avait été également proche d’Alex, mon fils. Mais il fallait que je me fasse une idée de ce qui s’était passé et pourquoi. Michelle haussa les épaules.
    — On sortait ensemble depuis deux mois seulement, répondit-elle en fixant l’océan. C’était un gars bien.
    — Il vivait avec toi ?
    — Non. Il avait un appartement à Mission Hills. Mais il restait chez moi presque tous les week-ends, quand il n’avait pas ses gosses. Il était divorcé… Merde, les gosses !
    Elle se tourna vers moi.
    — Qui va les prévenir ? Il faut que je leur parle…
    — Pas maintenant, Mich. Essayons d’abord de comprendre.
    — Ils vont être anéantis, murmura-t-elle, ses yeux s’embuant de nouveau.
    Après un nouveau silence, je demandai :
    — Et son boulot ?
    — Il est architecte. Etait . Il avait une bonne clientèle. Il aimait son travail.
    Je me rendais compte que parler de lui, surtout au passé, lui était pénible mais je ne devais rien négliger. Michelle connaissait la procédure et elle secoua la tête avec irritation.
    — Je sais où tu veux en venir, mais il ne s’agit pas de lui, Sean.
    Son ton monta avant qu’elle se ressaisisse.
    — Ils l’ont descendu dès qu’il a ouvert la porte. C’est moi qu’ils voulaient. Et s’il n’avait pas dormi chez moi, si j’étais allée ouvrir, il serait encore…
    — Arrête, l’interrompis-je. Tu n’as rien à te reprocher. C’est de la malchance, c’est tout. Une terrible malchance. Et sans vouloir être cynique, si c’est toi que ces types voulaient et si Tom n’avait pas été là, ils t’auraient embarquée et on ne serait pas sur ce balcon.
    Je lui laissai le temps de réfléchir à ça avant de reprendre : — Et son entourage ? Ses associés, ses amis, sa famille… Qu’est-ce que tu savais du reste de sa vie ?
    — Il n’a rien à voir là-dedans, persista-t-elle. C’était un garçon franc et gentil. Crois-moi, il n’y avait rien dans sa vie qui pouvait mener à ça. Rien. Il s’est trouvé là par hasard.
    Je la regardai un moment puis lâchai :
    — D’accord.
    Je décidai de laisser Tom de côté pour l’instant et de demander à notre bureau local d’enquêter sur lui, même si, au fond de moi, je faisais confiance à l’instinct de Michelle.
    — Si c’est toi qu’ils

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