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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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voulaient… pourquoi ? Tu m’as dit que tu menais une vie sans problèmes…
    — Absolument.
    — Alors quoi ? Un retour de flamme de tes années à la DEA ?
    — Forcément. Je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre. Mais… pourquoi maintenant ? Cela fait quatre, cinq ans que j’ai changé de vie.
    Son objection était valable. Cela ne semblait pas normal qu’il ait fallu autant d’années à son passé pour refaire surface.
    — Et depuis, tu es entraîneur de basket ?
    — Ouais. J’avais pas trop le choix, étant donné mes capacités. En plus, j’aime ça. Travailler avec des jeunes, mener une vie normale et tranquille. Essayer de les aider. Ils me disent des trucs, tu sais.
    — Quel genre de trucs ?
    — Des trucs d’ado.
    — La dope ?
    — Bien sûr. Ça tient une grande place dans leur vie. Et je me dis que je peux peut-être changer quelque chose, les aider à rester sains sans me contenter de veiller à ce qu’ils se remplissent les poumons d’air, et que je peux le faire sans avoir à porter un insigne.
    Je me demandai s’il n’y avait pas là une piste.
    — Tu fais quoi exactement pour eux ? Tu n’aurais pas contrarié suffisamment un dealer pour qu’il envoie des gars chez toi ?
    — Impossible, répliqua-t-elle. Ce ne sont que des petites choses. Je parle à ces jeunes, je leur fais profiter de mon expérience. Je ne joue pas au shérif.
    Je réfléchis brièvement. C’était une possibilité à explorer, tout de même, même si, d’après la description que Michelle m’avait faite de son équipe de pros, ça ne semblait pas coller.
    — Bon. Et avant Tom ? Tu es sortie avec qui ?
    Son visage se crispa tandis qu’elle fouillait sa mémoire puis elle répondit : — Ben, à part ce connard du FBI qui m’a mise en cloque et qui s’est barré, je vois pas.
    Elle me regarda, m’adressa un demi-sourire.
    — Désolée, ça m’a échappé. Tout à fait déplacé, je sais. En fait, après toi… je me suis retrouvée avec un bébé dont je devais m’occuper. Tu t’imagines que je traînais dans les boîtes et que je menais la vida loca ?
    — Non, mais… ça remonte à plusieurs années. Tu as dû avoir d’autres hommes, avant Tom.
    — Ouais, deux ou trois, fit-elle avec un geste négligent de la main. Rien de sérieux. Rien de louche non plus chez aucun d’eux. Je ne voulais plus de cette vie-là après avoir quitté la DEA. J’avais un bébé, je ne voulais plus de ces conneries.
    Un léger sourire étira mes lèvres. Elle le remarqua.
    — Quoi ?
    — J’ai du mal à t’imaginer menant une vie sans histoires.
    Elle eut un petit rire.
    — Il a fallu que je change, tu peux me croire. Mais Alex était une motivation suffisante.
    — C’est pour ça que tu as plaqué la DEA ?
    — En grande partie. Je ne voulais pas risquer de laisser un orphelin derrière moi. Je ne voulais pas non plus rester au Mexique. Il y a eu trop de sang dans les rues, après que Calderon a décidé de s’attaquer aux cartels.
    Michelle se référait à la décision du président alors récemment élu d’envoyer l’armée contre les trafiquants dès sa prise de fonction, en 2006, déclenchant une guerre qui, selon les dernières statistiques, avait fait près de trente mille morts. Les plus chanceux avaient été abattus au cours d’une fusillade, les autres avaient été décapités ou brûlés vifs, leurs cadavres balancés dans un quelconque charnier ou dissous dans de la soude caustique.
    Une question gênante émergea de toutes celles qui encombraient mon esprit. Je me tus, hésitant à la poser. Finalement, je ne pus résister, il fallait que je sache.
    — Dis-moi, tu t’en es rendu compte à quel moment ?
    — Qu’est-ce que… Que j’étais enceinte, tu veux dire ?
    — Oui. C’était avant ou après mon départ ? insistai-je, à demi malgré moi.
    Elle me regarda puis répondit :
    — Avant.
    Je sentis un bouillonnement de colère entre mes tempes : ce n’était pas la réponse que j’espérais. Je secouai la tête et détournai les yeux.
    — Hé, c’est toi qui es parti, me rappela-t-elle.
    Je lui fis de nouveau face.
    — Je ne savais pas. Tu avais mon numéro, pourquoi tu ne m’as pas appelé ? Tu pensais que je ne voulais pas être impliqué ?
    — Non. Je ne voulais pas que tu le sois, rétorqua-t-elle d’un ton ferme, sans l’ombre d’un regret.
    Elle m’observa un moment et reprit :
    — Je ne voulais pas de toi dans nos vies, Sean. Pas du type que tu

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