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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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tu le pousses sous la voiture.
    Il s’exécuta.
    — Les deux mains sur le toit et les jambes écartées, lui enjoignis-je avant de me tourner vers le chauffeur : Toi, dehors.
    Je reculai de quelques pas, passai devant la voiture afin de pouvoir le surveiller. Le Browning dans ma main droite, je pris mon portable de la gauche.
    — Ça baigne, dis-je à David Villaverde. Envoie les troupes.
    Le chauffeur jura, sortit de la voiture en marmonnant. Plus petit et plus trapu que la Torche, il arborait une mouche et une touffe de barbe sous la lèvre inférieure, et de longs cheveux raides coiffés en catogan. Il contourna la portière pour me faire face, me lança un regard mauvais avant de cracher par terre.
    — Du calme, terreur, lui intimai-je. Un trou, ça suffit pour aujourd’hui, tu crois pas ?
    Du menton, j’indiquai le pistolet à sa ceinture.
    — Avec deux doigts. Tu connais la manœuvre.
    Il cracha de nouveau mais obéit.
    — Pousse-le sous la voiture. Et pas assez loin pour le refiler à l’autre gland, là.
    La Mouche se pencha et fit ce que je lui avais demandé. C’est alors que Terry sortit des coulisses.
    — Pu… putain, mon pote, ça va ?
    Mon regard obliqua en direction de sa voix sonore et pantelante et je le vis traverser la rue, son arme à la main, le visage couvert de sueur, ses bajoues tressautant à chacun de ses pas lourds…
    … et cette diversion d’une fraction de seconde suffit aux deux tueurs pour tenter d’inverser le cours des événements.
    Ils s’élancèrent presque en même temps, tels de monstrueux frères siamois, se ruant tous deux sur moi en poussant des cris démoniaques. Surgissant par la gauche, la Torche arriva le premier mais je réussis à parer son jab de mon bras gauche et le frappai d’un coup de ma main armée, pile sur son nez et sa lèvre supérieure. Il chancela, trébucha sur le côté, les jambes soudain en coton, mais j’avais découvert mon flanc droit et la Mouche me gratifia aussi sec d’un plaquage qui m’expédia à terre. Browning et BlackBerry jaillirent de mes mains quand je heurtai durement l’asphalte et je les oubliai dans l’instant, réservant mon attention au poing de la Mouche qui s’élevait au-dessus de moi. Je bloquai de l’avant-bras, enchaînai par un direct du gauche sur son épaule ensanglantée, lui arrachant un cri de douleur.
    — Stop ! brailla Terry.
    Voyant la Mouche lever les yeux, je tournai la tête sur le côté et découvris Terry à cinq mètres de nous, le visage crispé de concentration, le pistolet braqué dans notre direction dans une prise à deux mains.
    — Je vous préviens ! cria-t-il.
    J’entendis la Torche lâcher « Et merde ! », tournai la tête vers la gauche, le vis décamper. La Mouche s’écarta de moi, se mit debout et se précipita sur les talons de son copain.
    — Stop ! vociféra de nouveau Terry.
    Juste à cet instant, au moment où je m’écriais « Non ! », il appuya sur la détente, une fois, deux fois, une fois encore, trois coups rapides qui fouettèrent l’air.
    — Nooon ! répétai-je en me relevant.
    Mes yeux quittèrent le vigile pour se porter vers la chaussée et je vis la Torche trébucher et s’écrouler en vrac sur l’asphalte, tel un jouet aux piles soudain hors d’usage.
    — Arrêtez de tirer ! criai-je à Terry les bras écartés, les mains ouvertes.
    Il eut l’air dérouté puis il hocha la tête.
    — Appelez le 911, faites venir une ambulance ! repris-je en pointant un doigt furieux sur l’homme effondré au milieu de la chaussée.
    Je me détournai pour chercher du regard mon Browning et mon BlackBerry, repérai près d’une voiture le téléphone et sa batterie, projetée hors de sa coque, décidai que ça pouvait attendre et me concentrai sur mon arme, qui reposait près d’une touffe d’herbe au bord du trottoir.
    Je la ramassai et levai la tête.
    La Mouche avait tourné à droite et je l’aperçus se faufilant entre les voitures d’un parking adjacent.
    Je m’approchai de la Torche, qui gisait par terre, la respiration sifflante. Comme il portait des vêtements sombres, je ne vis pas tout de suite où il avait été touché, puis je découvris un petit trou dans son coupe-vent, à la base de son omoplate droite.
    La Mouche disparut derrière d’autres voitures et je me dis qu’il fallait que je lui colle au train.
    Terry s’approchait d’un pas lent, l’air abattu.
    — Restez là jusqu’à l’arrivée de l’ambulance ! lui criai-je. Et

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