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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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pas su dire ce que c’était, mais ça le fit flipper. N’empêche, ce métèque était là à bavasser devant ses motards, dans leur propre club-house. Si quelques mecs s’y étaient risqués par le passé, aucun n’avait vécu assez longtemps pour s’en vanter.
    — Ecoute-moi, enculé de Mex de mes deux. Je sais pas ce que tu glandes ni de quoi il retourne au juste, mais nous deux, c’est fini. Alors, prends ce que tu es venu chercher, file-moi le reste de ma thune et casse-toi pendant que je suis encore d’humeur charitable.
    Un silence pesant envahit la pièce. Du coin de l’œil, Walker vit que ses hommes étaient prêts à faire face à toute manœuvre menaçante. Ils étaient six contre trois Mexicains dans la pièce et un dehors, un rapport de forces qui rassurait totalement Walker. Il savait que les gonzes du Mexicain devaient être enfouraillés, mais ses gars à lui étaient tout sauf des joueurs de pipeau et ils avaient aussi des flingues.
    Le Mexicain parut évaluer la situation de la même manière et, après quelques secondes de réflexion, il ouvrit grand les bras en un geste conciliant.
    — Je comprends que tu sois remonté, Walker. A ta place, je serais dans le même état. Mais on a fait de bonnes affaires ensemble, ce serait dommage qu’on arrête. Alors, on se serre la main et on oublie cette malheureuse histoire qui empoisonne nos relations ? D’accord, amigo ?
    Le motard scruta le visage du Mexicain, qui le regardait avec une expression cordiale, sereine.
    Ce type leur avait en effet rapporté gros pour des boulots relativement faciles et le motard convenait qu’il n’y avait aucune raison de gâcher la perspective de nouvelles affaires lucratives. Walker préférait ne pas avoir à se débarrasser de quatre cadavres et à faire disparaître de son club-house des quantités d’indices compromettants, sans parler de représailles potentielles de la part des compadres du métèque au sud de la frontière.
    — D’accord, répondit-il.
    Le Mexicain ouvrit les bras plus largement encore, avec une expression à la fois légèrement réprobatrice et soulagée, puis il fit un pas en avant et rapprocha ses bras, invite à une poignée de main.
    Walker haussa les épaules, avança d’un pas lui aussi et tendit la main.
    Le même signal d’alarme se déclencha dans son cerveau lorsque les mains du Mexicain se refermèrent sur son poignet. Au même instant, le regard du métèque se durcit, laissant entrevoir à Walker un gouffre d’obscurité qui lui rappela aussitôt quelque chose, et le motard sentit une vive piqûre à l’intérieur de son poignet.
    Une sensation de brûlure embrasa sa peau. Il chancela, tenta de libérer sa main, mais le Mexicain continuait à lui tenir solidement le poignet en plongeant en lui son regard glacé. Finalement, Walker parvint à se dégager, baissa vers sa main un regard désorienté et furieux, vit de petites gouttes de sang apparaître là où il avait senti la piqûre.
    — Qu’est-ce…
    Il n’eut pas le temps de finir. De chaque côté du Mexicain, les deux sicarios avaient dégainé des automatiques munis de silencieux et lâchaient une pluie de balles avec une précision chirurgicale.
    Trois secondes plus tard, les hommes de Walker étaient allongés sur le sol, morts ou agonisants.
    Bouche bée, le motard fixa d’un regard incrédule ses frères éparpillés à terre, puis il vit comme dans un cauchemar les deux tueurs s’avancer et leur donner le coup de grâce en leur tirant calmement une balle dans la tête. Détournant les yeux du massacre, Walker revint au Mexicain et il éprouva alors un double choc.
    D’abord, il comprit qui cet homme était réellement.
    Ensuite, il sentit que ses bras et ses jambes avaient perdu toute sensation.
    Il tomba, s’effondrant sur lui-même comme si quelqu’un avait transformé tous ses os en marmelade.
    Walker ne pouvait plus bouger, pas même remuer une épaule ou lever un doigt. Plus rien ne fonctionnait. Il fut parcouru par une onde de terreur alors qu’il gisait sur le flanc, la joue et le nez écrasés contre le plancher, les yeux fixés selon un axe oblique troublant qui ne lui offrait qu’un gros plan du sol poussiéreux et des saletés qui le jonchaient.
    Les bottes du Mexicain se rapprochèrent jusqu’à frôler le visage du motard et, du coin de l’œil, Walker vit l’homme qui le dominait de toute sa hauteur et le regardait comme s’il n’était qu’un cafard.
    Puis l’une des

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