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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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l’entrée et baissai ma vitre quand un vigile en sortit d’un pas lourd. Je savais qu’il s’appelait Terry puisque, quelques instants plus tôt, j’avais entendu Villaverde s’adresser à lui au téléphone. Terry avait une bonne cinquantaine d’années et n’était pas le type le plus en forme et le plus agile que j’aie croisé. Le terme « mammouth » me vint à l’esprit et je me félicitai de n’avoir pas prévu de lui demander de m’aider en quoi que ce soit d’un peu sportif.
    — Terry, c’est ça ?
    Je lui montrai mon insigne, à la fois pour respecter la procédure et à l’intention de ceux qui m’épiaient de l’autre côté de la rue. Voyant son expression devenir un peu nerveuse, j’ajoutai aussitôt :
    — Ne me quittez pas des yeux et gardez un air naturel. Faites comme si vous me posiez quelques questions, genre « Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? », avant de me laisser entrer.
    — OK.
    Ses yeux palpitaient de tension et il avait visiblement du mal à ne pas jeter un coup d’œil par-dessus le toit de ma LaCrosse pour repérer les méchants.
    — Toujours sur moi, Terry, lui rappelai-je d’un ton calme. Vous répondez à mes questions sans regarder dans leur direction.
    — Désolé. D’accord, euh… qu’est-ce que vous voulez savoir ?
    J’inspectai rapidement les lieux, portai mon choix sur un hangar, à ma droite, et l’indiquai discrètement de la tête.
    — Je veux laisser ma voiture derrière ce bâtiment, là-bas, pour qu’elle soit hors de vue pendant que j’escaladerai la clôture et que je prendrai à revers les gars qui me suivent.
    Il lui fallut une seconde pour se calmer les nerfs, puis il répondit :
    — Ouais, d’accord.
    Jugeant que le numéro destiné à mes suiveurs avait suffisamment duré, je baissai les yeux vers l’automatique niché dans un étui quasi invisible sous sa panse.
    — Vous savez vous en servir, je suppose…
    Il sourit, laissa tomber sa main pour tapoter la crosse.
    — Je veux.
    Réponse un peu trop bravache à mon goût, mais ça valait mieux que s’il s’était évanoui d’un coup, là, devant moi.
    — Des renforts arrivent, précisai-je, pas la peine de jouer au héros. Vous restez simplement vigilant, OK ?
    Ses bajoues s’affaissèrent, de déception me sembla-t-il, et il m’adressa un lugubre « Compris ».
    — Et ne les regardez pas en me laissant entrer.
    Terry hocha la tête, recula pour faire rouler la barrière sur le côté. Je lui adressai un petit signe de la main avant de redémarrer.
    — Je suis entré, dis-je à l’intention de Villaverde.
    Je tournai derrière l’entrepôt et roulai jusqu’à son extrémité la plus éloignée, me garai le long du mur. La voix de Villaverde résonna dans la LaCrosse :
    — J’ai une voiture blanc et noir de la police du port à trois minutes de toi environ, une autre qui est en route.
    Je pris mon portable et débranchai l’ampli en sortant de ma Lincoln.
    — Retiens-les, dis-leur de ne pas approcher avant que je leur donne le signal, déclarai-je d’un ton ferme. Arrange-toi pour qu’ils comprennent bien ça, David. Je ne veux pas que les deux types détalent ni que ça vire à OK Corral… Ils sont camés jusqu’aux yeux, ces mecs.
    — Bien reçu. Et reste en ligne.
    — Entendu.
    Je devais faire vite.
    J’ôtai ma veste et la lançai dans la voiture, je dégainai mon arme, fis monter une balle dans la chambre et relevai le cran de sûreté avant de remettre le pistolet dans son holster. Puis je me mis en mouvement.
    A petits pas, j’approchai du coin de l’entrepôt en veillant à ce qu’on ne puisse pas me repérer de la rue. Des herbes hautes poussant à la base du grillage fournissaient un semblant de couvert. J’avais vu les deux gars s’arrêter de l’autre côté de la chaussée, mais ce n’était pas un endroit où on pouvait se garer et ils ne devaient probablement plus y être.
    Je passai la tête pour regarder.
    Je mis une ou deux secondes à les repérer, garés sur le petit parking d’un magasin d’approvisionnement pour bateau, presque en face de moi. Les emplacements étaient légèrement en biais, comme des arêtes de poisson, et la voiture marron avait l’avant tourné vers la cabine de Terry, ce qui signifiait que je devais prendre du champ avant d’escalader le grillage si je ne voulais pas le faire quasiment sous le nez de mes bonshommes.
    Un deuxième entrepôt se trouvait derrière celui contre lequel j’étais

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