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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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du trafic de drogue et d’armes, entre autres activités criminelles.
    Le club-house lui-même n’était pas au goût du Mexicain. Il puait le sordide avec ses meubles dépareillés et ses murs lépreux, sans parler des cendriers débordants et de l’odeur de bière éventée. C’était la première fois que Navarro y mettait les pieds et il trouvait bizarre que des types qui ramassaient clairement une telle quantité de blé vivent comme des clodos. Il comprenait que cela faisait partie de ce qu’ils étaient, de leurs valeurs, de la seule vie qu’ils connaissaient et désiraient, mais c’était carrément à l’opposé de ce à quoi il était habitué, de ce à quoi il aspirait, tout comme les bandidos de son pays, qui s’entouraient de luxe et cherchaient à projeter une image de richesse et de statut élevé dès qu’ils en avaient les moyens, creusant peut-être par là même leur tombe. Les gars de Walker avaient sûrement raison de mener une vie moins ostentatoire. C’était peut-être ça qui leur permettait d’échapper au radar de l’ATF.
    Enfin, peu importait, pensa-t-il. Du moment qu’ils pouvaient lui fournir ce qu’il attendait d’eux.
    Il saurait bientôt s’ils en étaient capables.
    Il jeta un coup d’œil à Walker, qui grognait dans son portable, et leurs regards se croisèrent. Le motard garda une expression à la fois impassible et grave, avant d’adresser un signe de tête rassurant à Navarro tout en caressant les longs poils de son bouc de ses gros doigts calleux. Navarro lui rendit son hochement de tête d’un air détaché mais, en fait, il venait de perdre une grande partie de sa confiance envers les compétences de Walker, celui-ci ne l’ayant pas reconnu quand il avait débarqué avec ses deux assistants. Ce faisant, le Mexicain avait pleinement conscience de porter un jugement injuste envers le colosse. Le chirurgien avait fait un travail si remarquable sur le visage de Navarro que sa propre mère – si elle avait daigné s’attarder un peu auprès de son enfant après l’avoir mis au monde – ne l’aurait pas reconnu non plus. Personne ne le reconnaissait, ce qui justifiait amplement le long et pénible traitement qu’il avait subi. Et cependant, d’une manière perverse, Navarro avait attendu davantage de Walker. Il aurait voulu qu’il le reconnaisse. Cela aurait témoigné de sa perspicacité. Mais Walker, de même que la poignée de gens du passé à qui Navarro s’était montré sous son nouvel aspect, n’avait pas décelé la supercherie et comme les actions du motard étaient en chute libre depuis le premier échec chez cette femme, cela ne présageait rien de bon pour lui.
    Navarro espérait que le costaud ne tomberait pas plus bas.
    — OK, bon boulot, entendit-il Walker grommeler. Continue à lui coller au cul et tiens-moi au courant.
    Le chef du gang de motards referma son portable et se tourna vers Navarro.
    Le Mexicain soutint son regard avec un sourcil haussé qui réclamait des explications.
    — Mes gars filochent ton fed, l’informa Walker. Il descend en ville.
    Le narco marqua son approbation d’un hochement de tête lent et pensif et laissa simplement tomber :
    — Muy bien .

19
    Les indications de Villaverde étaient de première et je ne tardai pas à arriver au vaste terminal maritime, où je repérai aussitôt la grille de l’entrepôt sous douane.
    — J’y suis, lui annonçai-je, toujours par l’ampli de mon BlackBerry.
    — OK, tout est prêt.
    Il n’y avait dans les parages que quelques voitures et pas le moindre piéton, comme je l’espérais. Je mis intentionnellement mon clignotant très tôt pour que les gorilles de la voiture marron aient le temps de réagir. Ils ralentirent et rapetissèrent dans mon rétro. Quand je dus m’arrêter pour laisser passer un camion de conteneurs avant de pouvoir tourner vers l’entrée de l’entrepôt, qui se trouvait de l’autre côté de la rue par rapport à nous, je les vis s’approcher du trottoir.
    Apparemment, ils avaient décidé de m’attendre. Ce qui signifiait qu’ils avaient besoin que je les conduise à quelque chose ou à quelqu’un. A Michelle, bien sûr. C’était certainement elle qu’ils voulaient.
    En attendant que le semi-remorque passe, je balayai des yeux le périmètre extérieur de l’entrepôt. Il était entouré d’un grillage de deux mètres cinquante de haut qui ne devait pas être trop difficile à escalader. Je roulai jusqu’à la cabine de

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