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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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bottes du Mexicain se leva.
    1 - « Pétrin », « emmerdes ».

    2 - « Fusée », mais aussi « voleur à la tire ».

    3 - Allusion aux Wookies de La Guerre des étoiles .

21
    Je regagnai la rue longeant l’entrepôt sous douane pour découvrir une voiture pie arrêtée près de l’endroit où j’avais laissé la Torche. L’un des agents de la patrouille du port discutait avec Terry tandis que l’autre parlait dans sa radio. Quelques secondes plus tard, un autre véhicule apparut, amenant deux policiers de plus. Je leur communiquai à tous un signalement sommaire de la Mouche, que l’un d’eux transmit par radio avant de lancer un avis de recherche. Les flics remontèrent ensuite dans leurs voitures et partirent en chasse au moment où l’ambulance approchait en ululant.
    La Torche n’allait pas très fort. Il gisait toujours au milieu de la chaussée, étendu sur le ventre, bras et jambes écartés. Je ne voyais pas beaucoup de sang sous lui mais, quoique conscient, il fixait l’asphalte d’un regard vide et réagissait à peine à ce qui l’entourait. Terry et moi nous reculâmes pour laisser l’équipe médicale s’occuper de lui.
    Je m’en voulais terriblement. Au départ, j’avais deux types bien vivants à même de m’apprendre qui avait pris Michelle pour cible et pourquoi ; je n’avais plus maintenant qu’un gars à moitié mort sorti tout droit de Mad Max et qui ne semblait pas près de retrouver la parole.
    Après avoir replacé la batterie de mon BlackBerry, je regardai l’un des membres de l’équipe prendre la tension artérielle de la Torche tandis que l’autre, à l’aide de ciseaux chirurgicaux, taillait dans le coupe-vent et le tee-shirt pour révéler un orifice d’entrée de balle ovale dans la partie supérieure droite du dos du blessé.
    — Le pouls est à plus cent, annonça l’un.
    — J’ai une blessure par balle au poumon, dit l’autre. On le retourne.
    Ils coopéraient efficacement, comme s’ils avaient déjà fait ça un millier de fois, et utilisèrent de nouveau les ciseaux pour couper le devant du tee-shirt. La Torche avait une plaie de six centimètres à la poitrine, juste en dessous du mamelon droit.
    Celle qui semblait être le chef, une brune impressionnante avec des yeux bleu acier, une abondante chevelure bouclée nouée derrière la nuque – « Abisaab », d’après les lettres brodées sur sa blouse –, examina et palpa le blessé d’une main experte puis dit à son collègue :
    — Il est en hypoxie, saturation d’O 2 à 80 %, on dirait que la balle a traversé le poumon. Il fait une pneumo. Mets-lui le masque.
    Ils lui attachèrent sur le visage un masque à oxygène à haut débit sans réinhalation, lui enfoncèrent dans l’avant-bras deux aiguilles d’IV au moment où le logiciel de mon téléphone achevait son interminable réinitialisation. Le moral dans les chaussettes, j’appelai Villaverde pour le mettre au courant.
    J’entendis l’autre infirmier, un Latino courtaud et musclé étiqueté « Luengo », annoncer, d’un ton plus inquiet qu’auparavant :
    — La systolique est descendue à quatre-vingts.
    — J’ai une écume sanglante qui sort de la blessure, il faut la sceller maintenant, dit Abisaab.
    En quelques secondes, ils passèrent à la vitesse supérieure, obturèrent l’un des orifices et laissèrent l’autre ouvert. Quand ils eurent terminé, Luengo s’écarta pour préparer la civière à roulettes.
    — Dites, j’ai besoin d’infos, intervins-je.
    Sans quitter la Torche des yeux, Abisaab répondit :
    — Son poumon s’affaisse, il fait de l’hypoxie et de la tachycardie. Il peut à peine respirer. Il faut l’amener aux urgences et lui mettre un drain thoracique.
    — Il faut s’attendre à quoi ? demandai-je.
    Elle comprit où je voulais en venir et se retourna pour me faire face. Ses sourcils eurent un haussement dubitatif mais elle garda le silence, procédure standard étant donné que la victime était encore consciente et pouvait tout à fait entendre ce qui se passait autour d’elle.
    Je reculai pour les laisser travailler et communiquai à Villaverde le diagnostic d’Abisaab. Après un soupir frustré, il suggéra :
    — Si tu allais à Broadway regarder des photos, comme prévu ?
    Je ne pouvais pas faire grand-chose de plus. Même si la Torche s’en tirait, il me serait impossible de l’approcher avant des jours, ce qui m’exaspérait. Pour une raison que je ne comprenais pas encore, ces

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