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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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poison – ce qui n’était pas le cas, Walker le savait par expérience.
    Il avait déjà vu le poison en action. Au Mexique, sur quelqu’un soupçonné d’être une balance.
    Ce souvenir le terrifia.
    — Il faut un anesthésiste très compétent et du bon matériel pour obtenir ça dans une salle d’opération, poursuivit Navarro. Pourtant, c’est seulement une toxine d’un lézard de la jungle.
    Il s’accroupit pour examiner Walker de plus près et son regard passa soudain d’émerveillé à prédateur.
    — Ce qu’il y a de formidable, c’est que ça ne paralyse pas tous les muscles. Tu as peut-être senti que certains de tes nerfs, dans ton cou et au-dessus, fonctionnent toujours, hein ? Ce qui veut dire que tu peux parler. Alors, dis-moi, amigo , poursuivit Navarro, baissant le ton, murmurant presque. C’est quoi cette « grotte » ? Et c’est qui, ce Scrape ?
    Walker fixa le Mexicain dans les yeux.
    — Je t’encule.
    L’expression de Navarro s’éclaira, comme si la réaction du motard était celle qu’il espérait, comme s’il n’attendait que ça, en fait. Sans se retourner, il tendit le bras derrière lui.
    Walker parvint à soulever légèrement la tête, vit l’un des gros bras donner quelque chose à Navarro mais ne put distinguer ce que c’était. Le narco ramena alors sa main devant lui avec un grand sourire, tel un illusionniste tirant un lapin d’un chapeau, et montra l’objet : une cisaille de jardin, le modèle avec ressort entre les lames, pour utilisation d’une seule main.
    Il referma les lames en guise de démonstration, porta ensuite son attention sur le bas du corps de Walker.
    — Voyons… par où commencer ?
    Walker s’efforça de lever davantage la tête mais ne vit pas grand-chose au-delà du dos de Navarro, dont les bras remuaient. Puis il entendit un craquement, un claquement sec, et le narco se retourna, lui montrant quelque chose avec une joie malicieuse.
    Un doigt reposait dans sa paume couverte de sang.
    Walker sentit son estomac se révulser.
    — Un de moins, reste neuf… non, excuse, dix-neuf, fit Navarro. On continue ?
    Walker sentait des ruisseaux de sueur couler de son corps.
    — Je-t’en-cule.
    Navarro le regarda avec une mine de parent déçu, détourna la tête.
    — Comme je n’ai pas trop le temps, on va laisser tomber les doigts et les orteils pour le moment et passer à quelque chose de plus… convaincant.
    Navarro adressa un signe de tête à ses « assistants » et Walker, avec un mélange de terreur et de fascination, les vit se pencher vers lui, déboutonner son jean.
    Puis Navarro se remit au travail.

23
    Les Aigles de Babylone.
    C’était le nom que ces salauds se donnaient.
    Gloire aux gars de l’ATF : il leur avait fallu moins de dix minutes pour obtenir l’info, après que Villaverde leur eut transmis la photo du tatouage. Ils avaient également une adresse pour le local des Aigles à San Diego, la section mère de la bande. Le club-house jouxtait un garage leur servant de façade dans une petite rue derrière El Cajon Boulevard, à La Mesa. Cette adresse ne me disait rien mais je l’entrai sur mon GPS et je me mis en route. Villaverde me retrouverait là-bas avec des renforts : Brigade d’intervention de chez nous, ATF et police locale.
    De retour sur l’autoroute, je fonçai vers le nord, un chargeur plein dans mon Browning, un gyrophare bleu sur le toit de ma voiture et le pied au plancher.
    En espérant que j’arriverais là-bas avant tout le monde.

24
    Walker fut pris d’un vertige qu’il n’avait jamais connu auparavant.
    Bâti comme un ours, il avait été blessé au combat, des années plus tôt. La chair meurtrie par des balles et des éclats d’obus, il était revenu dans l’armée et était retourné au feu. Depuis qu’il était rentré du Golfe et qu’il avait fondé les Aigles, il avait connu son lot de situations risquées. Il avait affronté toutes sortes de lames, toutes sortes de bastons, du coup-de-poing américain à la batte de base-ball. Il savait encaisser. On ne le surnommait pas Wook uniquement à cause de son épaisse tignasse rebelle et de son bouc.
    Ce qu’il ressentait cette fois était différent.
    Il tombait en tournoyant, il se vidait de son sang. Il le savait. Mais cela ne s’accompagnait d’aucune douleur normale. C’était une sensation bien plus pénible, une souffrance étrange, interne. Navarro lui avait expliqué que c’était une douleur viscérale qui provenait de

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