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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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types me filaient et ça ne me disait rien de continuer à regarder par-dessus mon épaule en attendant que ce salaud retrouve l’usage de ses cordes vocales. Il fallait que je découvre qui me faisait suivre.
    Je regardai Abisaab et Luengo soulever le blessé, le mettre sur la civière et l’attacher avec des lanières.
    — J’ai besoin de le fouiller, dis-je en m’approchant.
    — Il faut qu’on y aille, répondit Abisaab sans interrompre sa tâche.
    — C’est l’affaire d’une seconde, insistai-je en glissant déjà mes doigts dans ses poches.
    — Monsieur…
    — Donnez-moi une seconde !
    La Torche n’avait sur lui ni portefeuille ni papiers d’identité. Je ne m’attendais pas vraiment à trouver quelque chose, mais un coup de veine n’est jamais totalement exclu. Il avait quand même un portable bon marché à carte prépayée, que j’empochai.
    Je m’écartai de nouveau et, au moment où ils l’emmenaient, je remarquai quelque chose sur le bras de Luengo. Le bas de ce qui semblait être un tatouage élaboré dépassait de sa manche.
    — Un instant, un instant ! m’écriai-je.
    Je me précipitai vers eux et les bousculai pour accéder à la Torche.
    — Il faut qu’on l’emmène, maintenant, protesta Abisaab.
    — Je sais, mais…
    Je fis glisser d’un côté puis de l’autre le tissu coupé du tee-shirt, ne vis rien.
    — Donnez-moi vos ciseaux, dis-je à la jeune femme.
    — Quoi ?
    — Vos ciseaux. Donnez-les-moi.
    — Il faut l’emmener , répéta-t-elle en me transperçant du regard. Tout de suite.
    — Alors ne perdez pas de temps et donnez-moi ces foutus ciseaux !
    Elle dut lire ma détermination sur mon visage car elle secoua la tête et fouilla dans sa trousse médicale avant de me tendre ses ciseaux, comme à regret. Je m’attaquai aussitôt à la manche la plus proche du coupe-vent de la Torche.
    — Mais qu’est-ce que vous faites ?
    Je continuai à couper, écartai le tissu avec précaution, dénudant l’avant-bras puis le reste du bras droit jusqu’à l’épaule. La peau était vierge.
    Je passai de l’autre côté et fis de même avec le bras gauche, contournant avec soin les IV fichées dedans. Rien sur l’avant-bras mais quand je dévoilai le reste je vis un tatouage sur l’épaule.
    Un aigle tenant dans ses serres deux M-16 croisés tels des os sous une tête de mort. Curieusement, l’aigle portait des lunettes noires et un bandana et ses ailes ressemblaient à des flammes.
    Je fixai les lunettes noires et le bandana.
    Je tenais peut-être – peut-être – quelque chose.
    Avec mon portable, je pris deux photos du tatouage puis me tournai vers Abisaab.
    — Il est à vous, dis-je en lui adressant un regard contrit. Désolé, c’est important.
    Mes excuses n’adoucirent pas l’intransigeance de ses yeux, mais elle me fit quand même la grâce d’un léger hochement de tête.
    J’appelais déjà Villaverde quand ils poussèrent la civière dans l’ambulance.
    — Le gars a un tatouage à l’épaule, je l’ai pris en photo, l’informai-je. Il a peut-être été fait à l’armée, mais ça pourrait aussi être l’insigne d’une bande…
    — Envoie-le-moi. Je le transmettrai à l’ATF.
    Le moral revint. Si c’était l’insigne d’une bande, l’ATF aurait un dossier sur ces types et nous saurions bientôt qui ils étaient.
    J’envoyai le tatouage par e-mail à Villaverde et courus vers ma voiture en sentant poindre en moi une lueur d’espoir.

22
    Le coup de botte retourna Walker sur le dos.
    Le Mexicain continuait à le regarder avec un amusement glacé. Walker sentit le sang affluer à ses tempes et, tandis qu’il fixait les yeux du narco, la révélation soudaine qui l’avait transpercé se fit certitude.
    Cet homme n’était pas un « ancien lieutenant » de Navarro, il ne s’appelait pas « Nacho », comme il le prétendait.
    C’était Navarro lui-même.
    Ce fils de pute n’était pas mort.
    Navarro tendit la main et ajusta une grosse bague en argent qui recouvrait curieusement deux de ses doigts, le majeur et l’annulaire.
    — On dirait de la magie, hein ? La tribu d’où ça vient, elle le croit, elle, que c’est magique. Ça l’est, en un sens. Un puissant petit cocktail neurotoxique qui neutralise les neurones moteurs au niveau de la partie supérieure de la moelle épinière et provoque une quadriplégie.
    Le Mexicain donnait ces explications avec exubérance, comme si c’était la première fois qu’il voyait agir son

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