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L'épopée d'amour

Titel: L'épopée d'amour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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incident la suite de l’intervention de Marie Touchet. Si on ne les mettait pas en liberté, on allait tout au moins les transférer dans quelque chambre plus aérée, moins noire, enfin les traiter avec certains égards. Il saisit le bras du chevalier.
    – Viens, dit-il. Nous songerons à venger ton ami quand nous serons hors d’ici.
    – Oui, fit le chevalier, les dents serrées, le venger !… Je sais d’où est parti le coup qui l’a frappé…
    Ils se mirent en marche, entourés d’arquebusiers.
    – Monsieur, dit le vieux Pardaillan au sergent, vous nous conduisez dans une autre cellule ?
    – Oui, monsieur.
    – Très bien.
    Le sergent le regarda d’un air étonné. On arriva au bout du couloir et on commença à descendre un escalier tournant, pareil à celui qu’ils avaient descendu le matin pour arriver à la chambre de torture, mais non le même.
    – Tiens ! fit le routier, il me semblait que nous aurions dû remonter plutôt.
    Le sergent sourit.
    Pardaillan pensa qu’on remonterait sans doute par un autre escalier. Il y avait tant de tours et de détours dans cette vieille masure !…
    Cependant, ils s’enfonçaient de plus en plus. L’air devenait méphitique. Les murailles suintaient. Par plaques, des touffes de champignons verdâtres se renflaient sur la pierre. A d’autres endroits, cette pierre brillait de mille cristaux minuscules : c’était le salpêtre qui sortait.
    On arriva ainsi à une sorte de boyau long d’une vingtaine de pas.
    « Diable ! » songea Pardaillan père.
    Mais il se rassura aussitôt en apercevant au bout du boyau un étroit escalier qui remontait. Et comme il n’y avait de couloir ni à droite ni à gauche, il en conclut qu’ils allaient reprendre par là le chemin qui les ramènerait à l’air.
    C’était vrai : les deux Pardaillan devaient monter cet escalier qui tournait rapidement sur lui-même et dont ils n’apercevaient que les deux ou trois premières marches.
    Il y eut mieux : les arquebusiers firent halte dans le boyau, et les deux prisonniers furent invités à monter les premiers. Ils montèrent ; derrière eux, le sergent ; derrière le sergent, les arquebusiers.
    Le vieux Pardaillan qui, plein d’espoir, marchait en tête, compta huit marches tournantes. A la neuvième marche, il n’y avait plus d’escalier, mais une sorte de porte basse et étroite s’ouvrait ; machinalement, il franchit le pas ; le chevalier passa derrière lui ; au même instant, ils entendirent derrière eux un bruit sonore et métallique comme celui d’une porte de fer qui se referme…
    L’obscurité était opaque.
    Les ténèbres n’étaient même pas sillonnées par ces vagues reflets d’imperceptibles lueurs qui rassurent l’œil dans les nuits les plus profondes.
    Le silence était aussi absolu que les ténèbres.
    – Es-tu là ? demanda le vieux Pardaillan avec une poignante angoisse.
    – Je suis là ! dit le chevalier.
    Ils se turent brusquement, pris de cet indicible étonnement qui est le premier signe de la terreur : en effet, leurs voix résonnaient d’étrange façon, avec cette même sonorité métallique qu’avait eue la porte en se renfermant et qui éveillait de longs échos.
    Instinctivement, les deux hommes avaient tendu les bras devant eux ; leurs mains se rencontrèrent et s’étreignirent.
    Dans ce mouvement, ils firent chacun un pas pour se rapprocher l’un de l’autre.
    Mais ils s’arrêtèrent soudain, et la même sensation d’étonnement les immobilisa comme elle les avait fait se taire mais, cette fois, l’étonnement avait monté d’un degré vers la terreur ; en effet, en voulant marcher, ils avaient senti que le plancher n’était pas sur un plan horizontal, mais qu’il s’inclinait sur une pente assez raide.
    Le vieux Pardaillan se baissa vivement et toucha ce plancher. Sa surface était dure et très légèrement rugueuse au toucher.
    – Du fer ! gronda-t-il en se redressant.
    Et il se sentit pâlir.
    Alors, ensemble, ils reculèrent, remontant la pente de cet étrange plancher de fer.
    Au bout de trois pas, ils furent arrêtés par la muraille et, l’ayant touchée, ils constatèrent qu’elle était en fer !
    Ils étaient entourés de fer ! Ils étaient dans une chambre de fer !
    Pourtant, contre la muraille, leurs pieds se sentaient d’aplomb. La déclivité ne commençait qu’à un demi-pas du mur de fer.
    – Ne bouge pas de là ! fit le vieux Pardaillan. Je ne sais dans quel traquenard nous

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