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L'épopée d'amour

Titel: L'épopée d'amour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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comblé…
    Quoi qu’il en soit, il voulait croire à la guérison.
    Il attachait parfois des regards timides sur la folle, et se disait alors :
    – Lorsqu’elle comprendra, comment lui expliquerai-je mon mariage ? Est-ce que je n’aurais pas dû demeurer fidèle, même la croyant infidèle ?
    Et un trouble l’envahissait à la voir si belle, à peine changée, presque aussi idéale qu’au temps où il l’attendait dans le bois de Margency.
    Quant à Loïse, à part la douleur de ne pouvoir tout de suite associer sa mère à sa félicité, elle était en plein ravissement. Elle aussi était convaincue qu’un mois de soins attentifs rendrait la raison à la martyre. Et elle s’abandonnait à cette joie inconnue d’elle jusqu’ici d’avoir une famille, un nom, un père. Le mystère qui avait étouffé son enfance et pesé sur son adolescence s’évanouissait. Elle avait maintenant une mère, un père dont elle admirait le grand air. Ce père lui semblait un homme exceptionnel par la force, la gravité sereine. C’était, de plus, l’un des puissants du royaume. Son nom résonnait comme un tonnerre et l’ombre du connétable qu’elle n’avait pas connu semblait la protéger.
    Cette journée fut donc une journée de bonheur véritable malgré la folie de Jeanne.
    Mais n’était-elle pas là, vivante ? Et même, lorsqu’ils la considéraient tous les deux, le père et la fille ne remarquaient-ils pas qu’un heureux changement se manifestait dans sa santé ? Ses yeux reprenaient leur brillant, ses joues redevenaient roses ; jamais Loïse ne l’avait vue ni aussi belle ni aussi gaie. Le rire de la folle éclatait non pas strident et nerveux, mais doux et plein d’innocent bonheur.
    Elle était redevenue la Jeanne de Margency, la petite fée aux fleurs…
    En ce jour, le maréchal lia pleine connaissance avec le vieux Pardaillan. Leurs mains se serrèrent dans une étreinte loyale et le souvenir de l’enlèvement de Loïse s’éteignit.
    Pour le chevalier, il demeura ce qu’il avait toujours été : réservé, peu communicatif, toute tristesse disparue en apparence.
    La nuit qui suivit fut également très calme.
    Cependant, vers le commencement de cette nuit, un incident se produisit dans la rue. Le maréchal de Damville vint visiter le poste qui veillait devant la maison. Il était accompagné de quarante gardes du roi qui relevèrent les gardes d’Anjou. Un officier de la maison royale les commandait et le capitaine qui avait accepté la caution de Jeanne de Piennes dut se retirer.
    Damville passa la nuit dans la rue, et vers l’aube, un mouvement se produisit parmi les soldats.
    Vingt d’entre eux chargèrent leurs arquebuses et se tinrent prêts à faire feu.
    D’autres disposèrent un madrier suspendu à un appareil de poteaux et de cordes, de façon à former bélier.
    On se préparait évidemment à enfoncer la porte.
    La caution de Jeanne de Piennes était donc tenue pour nulle et non avenue ? C’est là la réflexion que se fit le vieux Pardaillan lorsqu’ayant mis le nez à la lucarne, il vit ces préparatifs. Il appela aussitôt le maréchal et le chevalier qui vinrent examiner la situation. Le vieux routier était tout joyeux et ses yeux pétillaient :
    – S’ils attaquent, dit-il, nous n’avons plus aucune raison de tenir notre parole ; nous étions ici prisonniers sous la foi de Mme de Piennes. L’attaque nous délivre et nous rend le droit de fuir. Il y a une porte ouverte : fuyons !
    – C’est mon avis, dit le maréchal, pour le cas où ils attaqueraient. Parole faussée, parole rendue !
    – Ils attaqueront, n’en doutez pas. Qu’en penses-tu, chevalier ?
    – Je pense que M. le maréchal doit sortir immédiatement avec les deux femmes, mais que nous devons rester, nous, et tenir tête.
    – Ah ! ah ! Voilà du nouveau ! grommela le vieux Pardaillan, qui comprit aussitôt ce qui se passait dans le cœur de son fils.
    Et le prenant à part :
    – Tu veux mourir, hein ?
    – Oui, mon père.
    – Mourons donc ensemble. Cependant, tu peux bien entendre une observation de ton vieux père ?
    – Oui, monsieur…
    – Eh bien, je ne demande pas mieux que de mourir, puisque tu ne peux vivre sans cette petite Loïson que le diable emporte, et que moi, je ne puis vivre sans toi. Mais encore faut-il être sûr que ta Loïsette t’échappe !
    – Que voulez-vous dire ? s’écria le chevalier en pâlissant d’espoir.
    – Simplement ceci : as-tu demandé sa

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