L'épopée des Gaulois
les Vies parallèles dans lequel il trace les grandes lignes de la biographie d’un personnage célèbre de la Grèce immédiatement suivie de celle d’un personnage célèbre de Rome. C’est ainsi qu’il peut fournir de précieux compléments sur les « Guerres gauloises » dans sa biographie de Camille , et qu’il permet de mieux comprendre la conquête de la Gaule dans sa biographie de Jules César . Mais dans les nombreux traités qu’il a écrits, notamment sur L’E de Delphes , sur La Cessation des Oracles et sur La Superstition , on peut glaner d’importants détails sur les croyances et les usages religieux des peuples celtes.
Il ne faut pas négliger Pline le Naturaliste, dit Pline l’Ancien, né à Côme en 23 et mort en 79, lors de la funeste éruption du Vésuve, collecteur d’histoires naturelles qu’il ne comprend pas toujours très bien, mais qui nous a légué la description de certaines coutumes gauloises, notamment le rituel de la célèbre cueillette du gui et d’un autre rituel bien moins connu, l’énigmatique recherche de « l’œuf de serpent 4 ». Il convient de ne pas oublier non plus le médiocre historien latin Valère Maxime, qui vécut sous Tibère et se distingua par une excessive flagornerie envers l’empereur : son ouvrage De dictis factisque memorabilibus (Sur les dits et les faits mémorables), en neuf livres rassemblant des anecdotes historiques très variées, contient en effet des renseignements inédits qu’il est toujours bon de connaître. Et il est même des poètes latins comme Lucain, neveu de Sénèque le Philosophe, né à Cordoue vers l’an 39 et mort à Rome en 65, qui se sont penchés sur le mystère celtique. Son œuvre épique La Pharsale nous renseigne avec précision sur la croyance des Gaulois en l’immortalité de l’âme. Il en est de même pour Silius Italicus, qui fut consul en 60, et dont le poème sur la seconde Guerre punique fait état de la participation des Gaulois à la fantastique épopée d’Hannibal franchissant les Alpes et se lançant dans la conquête de la péninsule. On ne pourrait guère citer sur cette liste, d’ailleurs non exhaustive, le nom de Tacite, dont les Annales ne nous renseignent guère sur les peuples gaulois si, dans son Agricola , biographie de son beau-père, il ne nous livrait des informations essentielles sur les Bretons insulaires. Et l’on sait qu’à l’époque, les Bretons et les Gaulois parlaient la même langue et possédaient des coutumes parallèles sinon identiques 5 . Il est alors possible de transposer sur les Gaulois les détails précis que Tacite nous donne sur les habitants de l’île de Bretagne : son témoignage est fiable, puisque c’est celui d’Agricola, gouverneur de la Bretagne, parfaitement informé de ce qui se passait sur cette île. Quant à Florus, historien latin d’origine africaine, probablement numide, il a écrit, à la fin du 1 er siècle de notre ère, un abrégé de l’histoire romaine qui peut être précieux à bien des égards.
Une mention particulière est à accorder à un géographe latin d’origine ibérique, sans aucun doute de la famille de Sénèque, Pomponius Mela, qui vécut à la fin du 1 er siècle, écrivit un passionnant ouvrage, De situ orbis ou Chorographia , rempli d’informations au sujet des peuples qui vivent sur les côtes de l’Atlantique, ainsi que sur les « îles merveilleuses », perdues au large du monde, qui font partie de la tradition mythologique des Celtes. Dans cette même lignée, il ne faudrait pas négliger non plus le Grec Arrien, historien, philosophe et homme d’État, né à Nicomédie (Bythinie) vers la fin du 1 er siècle, qui fut l’élève d’Épictète à Rome. Les fragments qui nous restent de son œuvre prouvent que c’était un historien digne de ce nom, qui vérifiait consciencieusement les éléments divers qu’il rassemblait. Il en est de même pour Appien, historien grec du début du II e siècle, né à Alexandrie et qui fut avocat sous Trajan et Hadrien. Il écrivit une Histoire romaine regroupant les faits par région et par nation, et s’intéressant plus particulièrement à tous les peuples vaincus par les Romains. On y trouvera des détails qui n’avaient pas été toujours mis en valeur par ses prédécesseurs.
Le II e siècle de notre ère est celui des compilateurs à prétentions encyclopédiques. Ils ne sont pas toujours de bons écrivains, ne manifestent guère
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