Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Titel: Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Legrand
Vom Netzwerk:
quelque peu étonné.
    Le Président met un certain temps à répondre. Il tourne un peu sur lui-même, hésitant. Il a l’air un peu perdu. On le serait à moins.
    Voir un monstre volant du Jurassique passer juste sous ses fenêtres quand on est le Président d’un des plus grands pays d’Europe, voire du monde… Que penser ?
    Armand Fallières sait qu’il n’a pas pu être victime d’une hallucination. Et ce monstre rougeâtre avait l’air plus que bien réel. Mais comment est-ce possible ?
    Louis attend toujours les ordres de son Président. Il toussote discrètement. Le Président perd son air absent pour en reprendre un très digne, malgré son toupet bien dressé sur sa tête, que les caricaturistes ne se sont pas gênés pour rendre célèbre. Sans savoir que la prolifération de leurs caricatures ont permis d’asseoir la popularité d’un homme dont la bonhomie et la simplicité rassurent, et ont attiré la sympathie d’un large public qui voit en lui l’image du républicain idéal.
    Le républicain idéal se reprend, même s’il a du mal à avaler ce qu’il vient de voir de ses propres yeux. Un ptérodactyle devant les fenêtres de l’Élysée !
    — Euh… finit par dire le Président Armand Fallières. Oui ! Appelez-moi l’Intérieur !

Chapitre 12
    Où comment la chaîne de commandement
dégringole jusqu’en bas de l’échelle,
ce qui n’est pas toujours la meilleure solution…
    D ans son imposant et cossu bureau de Matignon, le Ministre de l’Intérieur est assis. Il a fini de lire les journaux et il soupire quand son téléphone direct sonne. Dans son for intérieur, le Ministre vomit cette invention récente qui dérange fatalement ses habitudes et la routine de son existence politique. Mais c’est le Président, qui l’appelle !
    — Mes respects du matin, Monsieur le Président, dit le Ministre quelque peu surpris.
    — Dîtes-moi, Georges, cette affaire de ptérodactyle me paraît sérieuse. Peut-être un groupuscule anarchiste qui cherche encore à nous déstabiliser ? ! Faites le nécessaire et tenez-moi au courant !
    — Vous pouvez compter sur moi, Monsieur le Président, affirme le Ministre d’un air décidé.
    Puis il se tourne vers son secrétaire qui attendait, patiemment, de savoir ce que contenait cet appel matinal.
    — Appelez-moi le Préfet de Police ! dit le Ministre.
     

     
    Dans son bureau de la Préfecture de Police, le Préfet Lépine est au téléphone. Il a bien du mal à accepter le ton avec lequel le Ministre de l’Intérieur lui parle, mais malheureusement, il ne peut pas répliquer. Et il n’en prendrait jamais le risque, ça se sent dans l’air servile qu’il adopte en écoutant se déverser la colère de son ministre référent.
    — L’affaire du ptérodactyle traîne en longueur ! Trouvez quelqu’un d’énergique ! Le Président attend des résultats avant la fin de la semaine !
    — Je fais le nécessaire, Monsieur le Ministre.
    Apparemment, le Ministre, après cette diatribe, a déjà raccroché.
    Le préfet Lépine n’en croit pas ses oreilles. Comment ce politicard ose-t-il lui parler sur ce ton ? À lui qui a monté la brigade fluviale, développé les brigades cyclistes, doté les gardiens de la paix d’un bâton blanc et d’un sifflet, équipé la voie publique de 500 avertisseurs téléphoniques pour alerter les pompiers, réorganisé la réglementation de la circulation en instaurant les sens uniques et les sens giratoires et encouragé les débuts de la police scientifique de Bertillon !
    Lui que son ami Émile Laurent, préfet hors-cadre et secrétaire général de la préfecture de police, a alerté sur le marasme des petits fabricants de jouets et d’articles de Paris et qui a donc créé en 1901, un concours doté d’un prix de 100 francs pour relancer ce secteur d’activité. Lépine s’en souvient. C’est un certain Monsieur Chasle qui avait obtenu la première récompense pour son « jeu des œillets » face à 370 concurrents. Et il lui avait remis la première médaille de ce qui devait devenir le Concours Lépine… Une grande réussite. À lui qui exerce sa fonction depuis 1899 avec brio et modestie, on ose parler comme ça ?
    Il regarde la page de ses mémoires qu’il était en train d’écrire :
    — Un préfet de police qu’on ne voit pas, dont on ne connaît pas la physionomie par les caricatures des journaux, qu’on n’a pas coudoyé dans les rues, avec lequel on n’a

Weitere Kostenlose Bücher