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Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Titel: Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Legrand
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les sens du terme, et encore chamboulé par les terribles aventures de sa terrible nuit dans le quartier des Tuileries. Un tuyau de caoutchouc dans la bouche, il souffle tant qu’il peut. Et il peut peu, tant il est secoué. L’air passe à travers un filtre, fait des bulles dans un gros bocal posé sur un bureau, et finit par faire monter une jauge, comme un thermomètre. Un sergent de ville, responsable de cette ingénieuse machine, suit des yeux la graduation qui monte, le nez carrément collé sur la jauge.
    — Cinquante !! dit le flic.
    Caponi bat des bras.
    — Monsieur Choupard ! Comment voulez-vous que je croie à toutes vos histoires alors que vous avez 50 % d’alcool dans votre haleine ?
    — Mais je vous jure que c’est vrai, commissaire, proteste Choupard d’un air éperdu.
    — Inspecteur… rectifie Caponi.
    — Inspecteur ! répète aussitôt Choupard qui tremble encore de terreur rétrospective. L’oiseau a foncé sur la voiture, et l’a déchiquetée à coup de bec ! Et le préfet Pointrenaud était à bord ! Je l’ai vu passer !
    — Ancien préfet, corrige le policier.
    — Oui, continue Choupard, et à côté de lui, il y avait une jeune femme en tenue légère qui hurlait à la mort !
    — Une femme en tenue légère, s’étonne Caponi en frétillant des moustaches ? Avec Raymond Pointrenaud ? Membre fondateur du secours chrétien ?
    — Tout à fait ! Je l’ai vu ! De mes yeux, vu !
    — Oui… Tout comme Jeanne D’Arc qui s’enflamme pour la seconde fois ?
    L’inspecteur n’est pas peu fier de sa sortie.
    Ça ricane dans la brigade. Un Brigadier arrive et glisse un dossier à Caponi, en prenant un air de conspirateur. Caponi ouvre le dossier.
    — Il y avait bien trois personnes à bord de la voiture, chuchote le Brigadier, et on a réussi à les identifier… Pointrenaud…
    Caponi regarde la photographie officielle de Pointrenaud, lors de sa nomination comme préfet.
    — … Son chauffeur, continue le Brigadier.
    Sur une autre photographie, on reconnaît le chauffeur qui se rinçait l’œil dans la voiture. Là, sur cette petite photo assez ratée, il est en train d’astiquer son véhicule, avec un grand sourire, fier comme un paon.
    — … et…
    Là, on découvre une photographie qu’on pourrait aisément qualifier de « suggestive » et dédicacée de Nini-Les-Gambettes à « Mon petit Raymond ». Elle est en train d’agiter ses jupons sur les planches des Folies-Montmartre.
    — Oh mon Dieu ! fait Caponi, atterré.
    Il ferme le dossier en le claquant. Il toussote, puis désigne Choupard.
    — Bon ! Lui… en cellule de dégrisement ! tonne l’Inspecteur d’un ton sans appel.
    Deux sergents de ville en tenue s’emparent de Choupard qui proteste.
    — Je les ai vus, je vous dis ! Et c’est le grand oiseau qui a fait le coup !
    On entraîne le malheureux Choupard vers son triste sort. Il roule des yeux effarés et finalement il a tout à fait l’air du dingue ivre mort qui croit dur comme fer à ses hallucinations.
    Caponi rassemble ses hommes.
    — Messieurs… En attendant d’en savoir plus sur les circonstances de ce drame, je compte sur vous pour que ce dossier reste… confidentiel !

Chapitre 11
    Des lendemains qui déchantent…
question confidentialité…
    — L e Préfet et la Danseuse ! Le Bal de l’Horreur ! crie une voix qui domine le vacarme de la circulation.
    Place du Palais Royal, la matinée est plutôt belle. Un vendeur à la criée distribue, à l’encan, son journal en hurlant avec une voix de titi parisien, ce qu’il est précisément, d’ailleurs.
    Et, en Une de son journal, un dessin d’artiste montre la voiture fatale s’enfonçant dans la Seine après avoir défoncé la rambarde du pont.
    Les badauds s’arrachent ce canard.
     

     
    Une autre Une de journal, brandie par un autre crieur dans le quartier de la Porte St Denis, montre une gravure assez bien faite d’un ptérodactyle survolant les toits de Paris, avec la Tour Eiffel au loin.
    Et le crieur s’époumone :
    — Un Ptérodactyle géant terrorise la capitale !
    Le sensationnel a le même effet qu’au palais Royal… Les badauds se précipitent et s’arrachent le journal.
     

     
    Plus loin, rue du Faubourg Saint Honoré, un autre crieur vante la Une de son quotidien, bramant aussi fort que ses confrères.
    — Le Monstre a tué un Préfet ! Que fait la Police ?
    Un homme élégant, l’allure d’un haut fonctionnaire

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