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Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Titel: Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Legrand
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pas échangé quelques propos, ce préfet-là peut avoir toutes les qualités du monde ; pour le Parisien, il lui en manquera toujours une : ce n’est pas son homme.
    Oui, et surtout pas pour le Ministre de l’Intérieur !
    Le Préfet Lépine prend sur lui, respire un grand coup devant cet affront, et décroche un autre téléphone qui le relie directement au Quai des Orfèvres. Finalement, cette nouvelle invention a certains avantages…
     

     
    C’est le commissaire principal Dugommier qui reçoit l’appel direct du Préfet dans son bureau du Quai des Orfèvres. Dugommier n’aime pas ça. Et puis il a horreur du téléphone. Son assistant semble inquiet d’avoir reçu un appel sur cette ligne.
    — Dites-moi, Dugommier, fait le Préfet dans le combiné, qui est en charge de l’affaire du ptérodactyle ?
    — Le commissaire Poissard ! répond Dugommier, ravi de se débarrasser de cette patate qu’il sent très, très chaude, au vu du ton du Préfet.
    — Avec un nom pareil, faut pas s’étonner que l’enquête piétine ! Mettez-moi quelqu’un de plus énergique, un limier ! Et donnez-lui 72 heures pour me rapporter des résultats !
    — Je m’en occupe immédiatement, monsieur le Préfet.
     
    Dugommier constate que le Préfet a raccroché avec une rapidité et une violence de mauvais augure. Il repose lentement le combiné sur son socle et se tourne vers son assistant, un moustachu d’une pâleur de cire. Dugommier prend sa respiration, puis se met à hurler :
    — Trouvez-moi Cheval !
     

     
    Le Commissaire Cheval est lui aussi assis dans son bureau. À force de descendre dans la hiérarchie de l’Ordre Public, on arrive dans des lieux de moins en moins luxueux, dans de simples officines marquées par le travail quotidien au service de l’État, qui met en général ses dorures en haut lieu, et pas chez le Commissaire Cheval. Mais bon, son bureau est tout de même spacieux et doté du téléphone. Et comme le Commissaire Cheval a rarement l’habitude de recevoir un coup de fil du Commissaire Principal Dugommier du Quai des Orfèvres, Cheval est au garde à vous, le téléphone collé à l’oreille.
    — Cette affaire doit être classée au plus vite Cheval ! ordonne la voix du Quai des Orfèvres, chargée de tous les ors et de tout le poids de la République qui lui sont dégringolés dessus. Je vous donne 48 heures !
    — C’est comme si c’était fait, Monsieur le Divisionnaire !
     

     
    Et à la toute fin de cette journée très agitée, mais où le temps de chaque réflexion de chacun des rouages de cette hiérarchie a gaspillé des heures précieuses, alors qu’il fait déjà nuit et qu’il a travaillé toute la sainte journée, le pauvre inspecteur Caponi rentre chez lui, épuisé et ignorant tout de cette cascade de coups de téléphone.
    Dans son petit intérieur de célibataire, l’inspecteur accroche son manteau sur un cintre et jette son chapeau sur un fauteuil. Puis il s’écroule de tout son long sur le lit de sa modeste chambre. C’est à cet instant que le téléphone sonne. Le policier sursaute comme s’il dormait déjà. Il se relève et va décrocher, ne serait-ce que pour interrompre cette sonnerie infernale.
    — Caponi, dit-il dans l’appareil.
    — Cheval, dit la voix autoritaire du Commissaire à l’autre bout du fil.
    Et l’inspecteur sent venir les emmerdements.
    — Mes respects, Monsieur le Commissaire, dit-il d’une voix fatiguée et un tantinet anxieuse.
    — Caponi, continue Cheval, il est temps que vous montiez en grade. Je vous ai mis sur l’affaire du ptérodactyle. Ne me décevez pas, Caponi ! La réputation de la maison est en jeu !
    — Je… je vais m’y employer, Commissaire, réplique l’inspecteur, très surpris de cette future promotion subite.
    — Vous avez 24 heures ! précise le Commissaire Cheval.
    — Merci, Commissaire, dit Caponi en grimaçant. Mais heureusement, personne ne le voit.
    Il raccroche, car le Commissaire a déjà raccroché. Il pousse un grand soupir…
    — Mais d’où peut bien venir un tel animal, dit-il en regardant le téléphone, puis la fenêtre qui ne reflète que la nuit de Paris. Oui, d’où ? Au début du XX e  siècle… Tout de même…

Chapitre 13
    Qui était le premier ? L’œuf, ou le ptérodactyle ?
    L e lendemain matin, d’autres protagonistes de cette histoire tiennent la réponse à la question de Caponi. Ou à peu près…
    Le Professeur Ménard est

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