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Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Titel: Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Legrand
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échanger quelques balles.
    Les premiers échanges démarrent et deviennent de plus en plus rapides, appuyés, forts. C’est comme si Patmosis voyait la scène reflétée dans les yeux d’Adèle qui regarde sa sœur immobile, paralysée depuis ce jour fatal. Il en perçoit la grande violence.
    — Et puis, en pleine euphorie, en plein bonheur partagé, dit Adèle…
    En réalité, les deux filles tapent comme des malades en hurlant à chaque coup, avec un comportement qu’on ne retrouvera sur les courts de tennis que presque un siècle plus tard chez les dames.
    — … le drame est arrivé. Comme une colombe touchée en plein ciel…
    Adèle tire une balle, comme un boulet de canon. La balle frise les 200 km/h… Et là, sa mémoire lui balance elle aussi le souvenir, mais comme au ralenti… comme si tout se figeait dans une lenteur accentuant le drame… détachant chaque détail de ce qui va suivre…
    La balle franchit le filet et vole lentement vers Agathe, avant de l’atteindre et de la frapper en plein front.
    La balle s’écrase au-dessus des sourcils d’Agathe. Le choc est si violent que son chignon se défait. Ses cheveux se dénouent lentement, comme si elle était sous une eau limpide, et ils flottent, libérant la grande aiguille à chapeau qui se met à tourner dans les airs… entraînée vers le bas par la grosse boule d’ambre de son extrémité…
    Agathe tombe lentement en arrière. L’aiguille rebondit sur la terre battue et se retrouve malencontreusement en hauteur, debout sur la boule d’ambre quand la tête d’Agathe touche le sol, s’empalant sur la pointe de l’aiguille qui traverse sa nuque et son crâne comme du beurre…
    La pointe de l’aiguille apparaît, traversant son front…
    Tout s’accélère soudain dans le souvenir d’Adèle.
    Elle hurle d’angoisse et de chagrin et se rue vers sa sœur, inerte, sa robe de tennis blanche sur la terre rouge… Le regard d’Adèle se focalise sur la terrible vérité figurée par la pointe de l’aiguille qui dépasse du front de sa sœur…
    Adèle la croyait morte, à cet instant. Elle était en pleurs et hurlait pour appeler des secours qui ne tardèrent pas à arriver… Son souvenir s’arrête là…

Chapitre 32
    Mais la vérité, même enjolivée,
apporte parfois des solutions inattendues…
    A dèle est toujours dans son fauteuil, le visage marqué par les larmes. Elle a avoué son secret. Sa culpabilité. Même si elle a quelque peu déguisé leur enfance et leur relation, elle a finalement craché le morceau. Si elle n’avait pas tiré cette balle fatale, sa sœur ne serait pas plongée dans cet état léthargique proche de celui d’un mort-vivant, pour ne pas dire d’un légume. Adèle cesse peu à peu de pleurer. Patmosis a écouté avec beaucoup d’attention. Il a l’air aussi ému qu’une momie peut l’être.
    — … Elle est née quelques minutes après moi, dit Adèle en laissant à nouveau couler une larme… Mais elle est partie bien avant moi, et c’est la seule course que j’aurais eu plaisir à perdre…
    Patmosis hoche lentement la tête.
    — C’est effectivement un accident regrettable, dit-il d’une voix concernée, et croyez bien que je suis désolé de ne pas pouvoir vous aider davantage. Le travail du professeur a été remarquable et sa puissance mentale a dû réveiller tous les morts sur deux kilomètres à la ronde, mais il a malheureusement réveillé la mauvaise personne.
    Une petite lueur apparaît dans les yeux d’Adèle, encore humides de larmes. Une étincelle…
    — Sur deux kilomètres, dites-vous ?
    — Euh… Oui, probablement. Ce genre de rayonnement résonne comme les ondes de la pierre que l’on jette à la surface de l’eau.
    — Et Ramsès II ne se promenait jamais sans ses docteurs, c’est bien ça ? demande Adèle dont les yeux s’éclairent de plus en plus.
    — Oh oui ! sourit la momie. Même pendant les accouplements, ils ne quittaient pas la pièce !
    Notre héroïne se lève d’un seul coup, se rue dans sa salle de bains et attrape une pile de journaux qui a échappé à la tornade précédant la mort d’Espérandieu.
    Elle revient avec et parcourt les exemplaires à toute allure. Elle trouve le journal qu’elle cherchait, l’ouvre et le feuillette. Il s’agit d’un article sur Espérandieu. À côté, en plus petit, un autre article :
    EXPOSITION AU LOUVRE :
    R AMSES II ET SES MOMIES
    — Patmosis, vous êtes un génie !

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