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Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Titel: Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Legrand
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de s’accuser mutuellement, chacune désignant sa sœur d’un doigt couvert de confiture…
    Aussi, quand Adèle poursuit son récit à Patmosis en disant :
    — … découvrant pas à pas les merveilles de la vie, dès le plus jeune âge, nous avions les mêmes passions, celle de la lecture d’abord…
    On peut craindre le pire.
    Et effectivement, si elle veut bien être honnête, Adèle se souvient à cet instant, qu’adolescentes les deux sœurs s’étaient disputé un livre, un jour dans la bibliothèque de leur pension au point de finir par le déchirer pour qu’aucune ne puisse en profiter !
    Mais Adèle poursuit son récit, et ces souvenirs racontés contredisent totalement les images qui remontent de son enfance et de son adolescence…
    — … passion pour la mode ensuite…
    Et Adèle se souvient d’un jour où, dans une boutique, Agathe et elle s’étaient carrément arraché leurs vêtements, par pure jalousie…
    — … et pour la peinture…
    Adèle revoit la salle de cours où elles apprenaient les arcanes des Beaux Arts. Elle se souvient d’Agathe montrant à leur professeur un horrible portrait d’elle, Adèle, ce qui avait déclenché une dispute mémorable.
    — … à la fin de l’adolescence, continue-t-elle pour Patmosis qui l’écoute, toute ouïe malgré ses bandelettes, notre symbiose était si forte que nous aimions littéralement toujours les mêmes choses…
    Adèle s’interrompt. Elle garde en mémoire ce jour où elle embrassait un jeune homme, le tout premier, place de l’Hôtel de Ville, à Paris. Et Soudain, Agathe était arrivée, l’avait tirée par le col pour l’écarter et embrasser le jeune homme à son tour !
    Dans le salon dévasté, Patmosis hoche la tête, d’un air compréhensif. Puis il regarde Agathe, ses yeux fixes, la pointe de l’aiguille qui dépasse de son front.
    — Que s’est-il passé, alors ? demande-t-il, ne comprenant pas ce qui a bien pu provoquer une si terrible situation.
    — Un accident stupide, avoue Adèle en baissant la tête, comme si ce souvenir était trop lourd, ce qui est précisément le cas.
    Surtout quand on a compris sa facilité à modeler la vérité à son avantage.
    — De voiture ? demande Patmosis, impatient.
    — Non, dit Adèle en secouant la tête… De tennis.
    Et le secret d’Adèle lui vient enfin aux lèvres. Elles étaient dans le vestiaire du club de tennis où elles s’entraînaient toutes deux… Agathe était venue se regarder dans un miroir, admirant sa tenue de sport. Blanche avec de fines rayures bleues, un grand chapeau de soleil, une jupe blanche longue et légère.
    — Nous venions d’avoir vingt ans. Agathe était belle comme le jour. Nous avions découvert ce nouveau sport dont nous étions devenues de ferventes adeptes…
    Adèle était venue se mettre à côté d’Agathe et s’était regardée à son tour dans le miroir…
    — Mais afin d’éviter les conflits entre nous, continue la jeune femme, nous ne faisions jamais de matches, et nos parties étaient strictement amicales…
    Adèle revit la scène. Elle ferme les yeux. C’est comme si elle était revenue 5 ans en arrière. Elle voit littéralement la scène.
    — Tu me prêtes ton chapeau ? demande Agathe, qui le prend sans attendre qu’Adèle accepte.
    Adèle a un sourire sadique.
    — Bien sûr que non, réplique-t-elle.
    — Merci, fait Agathe sur le même ton.
    Puis elle tire la longue épingle du chapeau avant de le jeter par terre.
    — De rien, répond Adèle, en souriant jaune.
    Agathe pique la longue épingle dans sa chevelure et se fait rapidement un chignon.
    — Comment me trouves-tu ? demande Agathe.
    — Aussi appétissante qu’une brochette de rognons.
    — Ce qu’il faut évidemment traduire part : « Oh mon Dieu ! Pourquoi mes parents lui ont-ils donné la beauté et ne m’ont laissé qu’aigreur et jalousie ! » dit Agathe avec un sourire vainqueur.
    — Un jeu partout, balles neuves, peste Adèle.
     
    Et les deux sœurs s’étaient retrouvées sur la terre rouge du court. Un jeune garçon tendait à Adèle deux balles neuves. Adèle les avait prises et s’était mise en place. Vu le regard que les deux sœurs se lançaient, elles n’étaient visiblement pas parties pour se faire des cadeaux.
    — Et par ce beau jour de juillet, dit Adèle à Patmosis aussi attentif que s’il avait été spectateur de ce match funeste, ce jour si paisible, si parfait, nous commençâmes à

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