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Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Titel: Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Legrand
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des anciens Égyptiens…
    P lus elle avance dans le large couloir de pierre de l’ancien palais du Louvre, plus Adèle sent monter la tension. Est-ce dû au silence pesant seulement troublé par le bruit feutré des pas de Patmosis, le très léger grincement d’une des roues du fauteuil d’Agathe et le fait qu’elle-même marche presque sur la pointe des pieds ? Pourquoi ? Tous les gardiens sont endormis, ou assommés grâce aux étranges pouvoirs de Patmosis. Elle n’a plus rien à craindre. Elle approche du moment où elle va peut-être enfin trouver la médecine capable de sauver sa sœur de l’espèce de malédiction qu’elle lui a elle-même infligée… Peut-être est-ce cela qu’elle craint, justement ? se demande notre héroïne. Le retour de bâton, de raquette plutôt, quand sa sœur reviendra à la vie.
    Elle risque de lui en vouloir à mort pour ces quelques années passées en léthargie totale… Et elle aura raison, se morigène Adèle, envahie par la culpabilité.
    Mais ses divagations ont également une autre source. L’atmosphère qui règne dans la salle du Louvre, assez peu éclairée, vers laquelle ils avancent. Même s’il n’y a pas de poussière de sable sur les dalles, même si certains de ses murs datent de Philippe Auguste et ont vu passer tous les rois de France, jusqu’à ce que Louis XIII et XIV lui donnent son aspect final, ce qu’elle aperçoit dans l’espace qui s’ouvre maintenant devant elle ressemble terriblement à une salle funéraire égyptienne. Le tombeau où elle a failli laisser sa jolie peau à cause de l’infâme Dieuleveut, c’était de la petite bière à côté de ÇA ! Et les souvenirs du sort subi par les malfrats qui l’accompagnaient, de l’incendie où Dieuleveut a péri et de sa fuite effrénée à travers les cavernes lui reviennent, comme un tourbillon. Mais ici, rien ne bouge.
    Adèle sent un frisson la parcourir. Dans la pénombre troublée par quelques maigres veilleuses orangées alignées de loin en loin, des sarcophages sont debout de chaque côté de la salle, qui est en fait un large et vaste hall dont le fond se perd un peu dans l’obscurité. Le silence est total, épais comme l’ombre qui plane au plafond, trop haut pour les veilleuses.
    Elle se tourne et regarde Patmosis, se demandant s’il est aussi impressionné qu’elle de voir ainsi 5 000 ans de « son » histoire étalée comme ça dans ce palais royal d’un lointain pays d’Europe.
    — Oh là là ! fait Patmosis, d’un ton qui dédramatise complètement cet instant quasi religieux. Mais dans quel ordre ils ont mis tout ça ? ! C’est n’importe quoi !! Si Ramsès voyait ça !
    Adèle a un instant de vive surprise, mais elle s’adapte bien vite. C’est aussi l’un des traits principaux de son caractère si particulier.
    — Eh bien, justement, dit-elle, réveillez-le ! On a besoin de lui pour faire le ménage !
    — Non, non, réplique Patmosis, les fidèles d’abord. Ils doivent être autour du pharaon au moment de son réveil.
    Patmosis ne semble même pas étonné par l’ironie derrière laquelle Adèle cache, et son émotion et une certaine crainte compréhensible. Elle poursuit sur le même ton, fervente adepte du dicton qui veut que l’humour soit la dernière défense.
    — Je comprends, le pauvre chou ! dit-elle. Il risquerait d’être dépaysé !
    — Dépaysé, passe encore… « énervé » serait plus embêtant. Alors, respectons le protocole.
    — Va pour le protocole, admet Adèle.
    Elle regarde la pauvre Agathe dans son fauteuil, et lui chuchote à l’oreille : « ne crains rien, je ne vais pas te laisser longtemps… »
    Et, abandonnant là le fauteuil roulant et Agathe, elle suit Patmosis qui s’avance vers le premier sarcophage. Il l’effleure de la main et fait ainsi sauter les fermetures. Une première momie apparaît, affreuse… Puis, une seconde, puis une troisième et ainsi de suite. Adèle frémit car les momies ont perdu pas mal de leurs bandelettes, rongées par les siècles, et ont un aspect à la fois effrayant et peu ragoûtant. Notre héroïne ravale la boule qu’elle a dans la gorge puis s’adresse à la première momie qui reprend vie.
    — Hum… Excusez-moi de vous déranger ! Vous êtes médecin ?
    La momie secoue négativement la tête.
    — Bonjour, bonjour, dit Adèle à la seconde momie. Je cherche un docteur !
    La réponse est encore négative.
    — Bienvenue, fait Adèle à

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