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Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions

Titel: Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Boyer
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la honte d’être inférieur
pour que le plus grand soit l’esclave du plus petit. Et tu as appelé les
païens à ton héritage. Moi aussi je suis venu vers toi de ma condition de
païen. Fixé sur l’or que tu as voulu que ton peuple dérobe à l’Égypte,
parce que cet or était à toi où qu’il soit. Et tu as dit aux Athéniens, par
ton envoyé, qu’en toi seul nous vivons, nous nous mouvons et nous
existons, comme l’ont dit aussi certains des leurs. Et c’est bien de là-bas
que venaient ces livres ! Et je n’ai pas fait attention aux idoles égyptiennes que servaient avec ton or ceux qui ont échangé la vérité de Dieu
contre le mensonge, vénéré et servi la créature en lieu et place du créateur.
    16.
    Et rappelé à moi par ces livres, je suis entré dans l’intimité de mon
être. Sous ta conduite. Ce fut possible parce que tu t’es porté à mon
secours. Je suis entré et j’ai vu comme j’ai pu avec le pauvre œil de mon
âme, au-dessus de cet œil de mon âme, au-dessus de mon entendement,
une lumière immuable. Non pas cette lumière ordinaire perceptible à
toute chair ni une sorte de lumière qui tout en étant du même genre
serait plus grande comme si elle brillait avec beaucoup, beaucoup plus
d’éclat et remplissait tout de son abondance. Non, ce n’était pas ça.
Mais autre chose. Radicalement autre chose que toutes ces lumières.
Pas au-dessus de mon entendement, comme de l’huile sur la surface de
l’eau ni comme le ciel au-dessus de la terre, mais supérieure parce
qu’elle-même m’a fait, et moi inférieur parce que fait par elle. Qui
connaît la vérité la connaît, et qui la connaît connaît l’éternité. L’amour
la connaît. Vérité éternelle. Amour vrai. Amour éternel. Tu es mon
Dieu. Je soupire après toi jour et nuit. La première fois où je t’ai connu,
tu m’as soulevé pour que je voie qu’être je devais voir, mais que je
n’étais pas encore être à voir. Tu t’es réverbéré dans mon regard infirme
en irradiant sur moi avec violence. J’ai tremblé d’amour et d’horreur.
J’ai réalisé que j’étais loin de toi, dans le pays de la dissemblance,comme si j’entendais ta voix d’en haut : je suis la nourriture des grands.
Grandis et tu me mangeras. Tu ne me transformeras pas en toi comme
la nourriture dans ton corps. Mais tu te transformeras en moi. J’ai compris : tu as puni l’homme pour sa faute et liquéfié mon âme comme une
toile d’araignée. J’ai alors demandé : la vérité n’est rien, si elle n’est diffusée ni dans le fini ni dans les espaces infinis ? Et tu as crié de loin :
mais si, je suis qui je suis. J’ai entendu comme le cœur entend. Pas de
doute. J’aurais plus facilement douté de ma vie que de l’existence de la
vérité que ses œuvres rendent visiblement intelligible.
    17.
    J’ai observé le reste au-dessous de toi. Ni vraiment être ni vraiment
non-être, ai-je réalisé. Être, oui, parce que ça vient de toi. Mais non-être
parce que ce n’est pas ce que tu es. Car ce qui est véritablement est ce
qui ne change pas. Or pour moi, la proximité de Dieu c’est mon bonheur parce que si je ne reste pas avec lui, je ne pourrai pas rester avec
moi. Et se suffisant à lui-même, il renouvelle tout.
    Tu es mon Seigneur, tu n’as pas besoin de ce que j’ai.
    18.
    Ce qui est bon pourrit – c’est devenu évident pour moi. Ce qui n’est
le cas ni pour ce qui est suprêmement bon ni pour ce qui n’est radicalement pas bon : ce qui est suprêmement bon est imputrescible, et dans
ce qui n’est radicalement pas bon rien n’est susceptible de pourrir.
Pourrir est une nuisance. Si le bien n’en était pas altéré, ce n’en serait
pas une. Ou alors pourrir ne nuit en rien mais c’est impossible ! ou bien,
et c’est sûr, pourrir est toujours la privation d’un bien. Mais une chose
privée de tout bien n’existe plus. Si elle existe et qu’elle ne peut plus
pourrir, elle sera meilleure parce qu’elle restera sans pourrir. Et quoi de
plus monstrueux que de dire qu’en perdant tout bien une chose est
devenue meilleure ? Donc, si on la prive de tout bien, elle ne sera plus
rien du tout. Conclusion : aussi longtemps qu’elle existe, elle est bonne.
Et tout ce qui existe est bon. Et le mal dont je cherchais l’origine n’est
pas une substance. Parce que s’il était une substance, il serait bon. Oui,
ou bien il serait une substance imputrescible et serait un grand bien, ou
bien il

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