Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions
tumeur s’est réduite
sous la médecine secrète de ta main, la vue trouble et noire de ma raison, sous le collyre piquant de douleurs salutaires, a guéri jour après
jour.
13.
D’abord, tu as voulu me montrer que tu résistais aux puissants et
favorisais les obscurs. Avec tant d’amour, tu as indiqué aux hommes la
voie des obscurs par ta parole qui a pris chair et habité dans l’humanité.
Tu m’as donné par l’intermédiaire d’un homme imbu d’un orgueil
monstrueux certains livres des Platoniciens traduits du grec et du latin.
Et j’y ai lu – sans doute pas en ces termes mais le sens était bien le
même, suggéré de nombreuses et diverses façons :
Au commencement, la parole
la parole avec Dieu.
Dieu, la parole.
Elle est au commencement avec Dieu.
Par elle tout est venu
et sans elle rien n’a été de ce qui fut.
En elle, la vie
la vie, lumière des hommes
et la lumière brille à travers la nuit
la nuit ne l’a pas saisie 1 .
Et aussi que l’âme des hommes, bien qu’elle soit venue témoigner de
la lumière, n’est pas la lumière mais la parole Dieu est lumière vraie qui
éclaire tout homme venu au monde.
Elle était dans le monde
le monde fait par elle
et le monde ne l’a pas reconnue.
Mais ce qui suit, je ne l’ai pas lu :
Elle est venue chez elle
Et les siens ne l’ont pas reçue.
Mais à tous ceux qui l’ont reçue
Elle a donné le pouvoir d’être enfants de Dieu
à ceux qui font confiance en son nom.
14.
J’ai lu aussi que la parole Dieu n’est pas née de la chair ni du sang ni
de la volonté humaine ni de la volonté physique mais de Dieu. Mais je
n’ai pas lu dans ces livres que la parole a pris chair et a habité chez nous.
Oui, dans mon enquête littéraire, je suis tombé sur de nombreuses et
diverses expressions du fils forme du père qui n’a pas pourchassé l’égalité avec Dieu – ce qui l’est par nature.
Mais je n’ai jamais trouvé que :
lui-même s’est vidé, qu’il a pris forme d’esclave, qu’il est devenu
copie humaine, reconnu comme tel à sa figure humaine, et pareil aux
hommes. Qu’il s’est fait très bas, soumis jusqu’à la mort, mais à la mort
en croix. Pour cela Dieu l’a fait très haut, au-dessus des morts, et l’a gratifié du nom, le plus haut des noms, pour qu’au nom de Jésus tout
genou plie au ciel, sur terre et dans les enfers. Pour avouer en toute
langue que le seigneur Jésus est dans la gloire de Dieu père 2 .
Non, il n’y a rien de tout cela dans ces livres. Mais que bien avant
tous les temps et au-delà de tous les temps, demeure immuable ton fils
unique engendré, coéternel à toi, et que pour être heureuses, les âmes
accueillent sa plénitude, que les sages pour rester sages participent à la
sagesse qui se renouvelle en elle-même, oui, on le trouve. Mais qu’au
moment voulu, il est mort pour des hommes sans religion et que tu n’as
pas épargné ton propre fils mais que tu l’as livré pour nous 3 , non, ça,
on ne le trouve pas.
Tu as caché ces choses aux grands esprits pour mieux les dévoiler aux
petits 4 .
Pour venir à lui quand ils sont inquiets et accablés. Pour leur redonner des forces car c’est un doux et un cœur simple. Il conduit les doux
dans le droit et indique sa direction aux pacifiques. Il voit notre simplicité et notre travail. Il nous acquitte de toutes nos fautes 5 .
Mais ceux qui planent dans les hauteurs d’un prétendu savoir ésotérique et qui ne l’entendent pas leur dire : apprenez de moi que je suis
un doux et un cœur simple et vous connaîtrez le repos – même s’ils
connaissent Dieu, ils n’ont pas célébré son éclat ni ne l’ont remercié. Ils
se sont perdus dans la vanité de leurs calculs et leur cœur fermé est
entré dans les ténèbres.
Voulant paraître sages, il sont devenus fous.
15.
J’ai lu aussi l’invariable éclat de ton indestructibilité dans des idoles
et des simulacres divers, des semblants d’images d’hommes voués à la
destruction, ou d’oiseaux, de quadrupèdes et de reptiles. On peut y voir
le plat d’Égypte qui fit perdre à Ésaü sa place de premier-né. Puisque le
peuple premier-né, la nostalgie de l’Égypte chevillée au cœur, honora aulieu de toi une tête de quadrupède. Leur âme, ton image, courbée
devant l’image d’un veau qui mange du foin. C’est ce que j’y ai trouvé
et que je n’ai pas mangé.
Par plaisir, Seigneur, tu as effacé de Jacob
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