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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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de tomber amoureux d’une femme ?
    — Mais pas de celle-là, protesta-t-il. Tu ne comprends pas.
    — Tu as raison. Je ne comprends pas. Broud m’a violée. Il
était cruel, haïssable, et c’était justement ce qui lui procurait son plaisir.
Toi, par la suite, tu m’as appris ce que devaient être les Plaisirs : non
pas douloureux mais agréables, délicieux. T’aimer me remplit de chaleur et de
bien-être, moi aussi. Je croyais que l’amour avait toujours cet effet. Mais
voilà que tu me dis qu’il peut être mal d’aimer quelqu’un, que l’on peut en
ressentir une grande souffrance.
    Jondalar prit un morceau de bois, le posa sur le feu. Comment
pouvait-il se faire comprendre ? On pouvait éprouver aussi de l’amour pour
sa mère, sans pour autant désirer s’unir à elle. On ne voulait pas voir les
enfants de son propre foyer mis au monde par sa donii. Il ne savait que
répondre, mais le silence était tendu.
    — Pourquoi as-tu quitté Dalanar pour retourner
là-bas ? questionna Ayla, au bout d’un moment.
    — Ma mère m’a envoyé chercher... Non, c’était autre chose.
Je désirais rentrer chez moi. Dalanar était très bon pour moi, j’avais de l’affection
pour Jerika et pour mon cousin, Joplaya, mais je ne me suis jamais senti tout à
fait chez moi parmi eux. Je n’étais pas sûr de pouvoir un jour retourner
là-bas, mais j’avais envie de retrouver les miens. J’ai fait vœu de ne plus
jamais perdre mon sang-froid, de ne plus jamais me mettre en colère.
    — As-tu été heureux de rentrer ?
    — Ce n’était plus la même chose, mais, après les tout
premiers jours, tout s’est passé mieux que je ne l’avais pensé. La famille de
Ladroman avait quitté la Neuvième Caverne, et, sans sa présence pour rappeler
aux gens ce qui s’était passé, ils oubliaient. Je ne sais pas ce que j’aurais
fait s’il s’était encore trouvé là. C’était déjà assez difficile aux Réunions d’Été.
Toutes les fois que je le voyais, je me souvenais de mon indignité. Un peu plus
tard, quand Zolena est revenue à son tour, il y a eu de nombreux commentaires,
les premiers temps. J’avais peur de la revoir mais, en même temps, j’en avais
envie. C’était plus fort que moi, Ayla : même après tout ce qui s’était
passé, je l’aimais encore, je crois.
    Son regard quêtait un peu de compréhension. Une fois de plus, il
se leva, se remit à marcher.
    — Mais elle avait beaucoup changé. Elle avait déjà accédé à
un rang supérieur dans la Zélandonia. Elle était tout à fait Celle Qui Sert la
Mère. Au début, je ne voulais pas y croire. Je voulais voir jusqu’à quel point
elle avait changé, savoir si elle conservait encore des sentiments pour moi. Je
tenais à me trouver seul avec elle et je dressais des plans pour cela. J’ai
attendu jusqu’à la fête organisée pour Honorer la Mère. Elle avait dû me
deviner. Elle chercha à m’éviter mais finit par changer d’avis. Le lendemain,
il y eut des gens pour être scandalisés, même s’il était parfaitement
convenable de partager les Plaisirs avec elle lors d’une fête.
    Il émit un petit rire railleur.
    — Ils n’avaient pas à se tourmenter. Elle m’assura qu’elle
avait toujours de l’affection pour moi, qu’elle me souhaitait tout le bonheur
possible, mais ce n’était plus la même chose. Elle ne me désirait plus.
    « A la vérité, continua-t-il avec une ironie amère, je
crois qu’elle a vraiment de l’affection pour moi. Nous sommes maintenant de
bons amis. Mais Zolena savait ce qu’elle voulait... et elle l’a obtenu. Elle n’est
plus Zolena, à présent. Avant mon départ pour mon grand Voyage, elle est
devenue la Zelandoni, la Première parmi Celles qui Servent la Mère. Je suis
parti peu de temps après, avec Thonolan. C’est sans doute la cause de mon
départ.
    Il retourna vers l’entrée, regarda par-dessus la tenture. Ayla
se leva, le rejoignit. Les yeux clos, elle sentait le vent caresser son visage,
écoutait le souffle égal de Whinney, la respiration plus haletante de Rapide.
Jondalar prit une longue inspiration, revint s’asseoir sur une natte, près du
feu. Il ne semblait pas vouloir dormir. Elle le suivit, prit la grande outre,
versa de l’eau dans une corbeille à cuire, plaça dans les flammes quelques
pierres pour les faire chauffer. Jondalar n’était pas prêt à aller se coucher.
Il n’avait pas encore fini.
    — Quand je suis rentré chez moi, ma plus

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