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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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tu parles toujours de Dalanar.
    — Je suis né à son foyer.
    — Ainsi, ta mère a été aussi la compagne de Dalanar ?
    — Oui. Elle était déjà la Femme Qui Ordonne quand ils se
sont unis. Ils étaient étroitement liés. Les gens racontent encore des
histoires à propos de Marthona et Dalanar et chantent des complaintes sur leur
amour. Zelandoni m’a dit qu’ils s’aimaient trop. Dalanar ne voulait pas la
partager avec la Caverne. Il en est venu à haïr le temps qu’elle consacrait aux
affaires, mais elle se sentait responsable. Finalement, ils ont tranché le
nœud, et Dalanar est parti. Par la suite, Marthona a fondé un nouveau foyer
avec Willomar. Elle a donné naissance à Thonolan et à Folara. Dalanar a voyagé
vers le nord-est. Il a découvert un gisement de silex et rencontré Jerika. C’est
là qu’il a fondé la Première Caverne des Lanzadonii.
    Il demeura un moment silencieux. Il paraissait éprouver le
besoin de parler de sa famille, et Ayla l’écoutait, bien qu’il répétât certains
détails qu’il lui avait déjà donnés. Elle se leva, versa dans leurs coupes le
reste d’infusion, remit du bois au feu. Elle alla ensuite s’asseoir sur les
fourrures, au bout du lit, et, à la lueur dansante des flammes, contempla les
ombres qui se jouaient sur le visage pensif de Jondalar.
    — Ça veut dire quoi, Lanzadonii ? demanda-t-elle. Il
lui sourit.
    — Ça signifie simplement... le peuple... les enfants de
Doni... les enfants de la Grande Terre Mère qui vivent au nord-est, pour être
précis.
    — Tu as vécu là-bas, n’est-ce pas ? Avec
Dalanar ?
    Il ferma les yeux. Il serrait si fort les dents que les muscles
de sa mâchoire se crispaient. Son front se creusait de plis de souffrance. Ayla
lui avait déjà vu cette expression, et elle se posait des questions. Durant l’été,
déjà, il lui avait parlé de cette période de sa vie, mais ses souvenirs le
bouleversaient, et, elle le savait, il restait sur la réserve. Elle percevait
dans l’atmosphère une certaine tension. Une énorme pression, centrée sur
Jondalar, se développait, comme s’enfle la terre avant d’arracher à ses
entrailles une terrible explosion.
    — Oui, j’ai vécu là-bas, répondit enfin Jondalar. Pendant
trois années.
    Il bondit brusquement sur ses pieds, renversant dans son
mouvement son infusion, et marcha à grandes enjambées vers le fond de la
caverne.
    — O Mère ! Ce fut terrible !
    Il posa son bras sur la paroi rocheuse, y appuya la tête. Dans l’ombre
épaisse, il faisait effort pour se maîtriser. Finalement, il revint, baissa les
yeux sur la tache humide qui marquait l’endroit où le liquide s’était infiltré
dans la terre battue du sol. Il fléchit le genou pour ramasser la coupe, la
tourna, la retourna entre ses mains, les yeux fixés sur le feu.
    — Était-ce possible de vivre avec Dalanar ? questionna
Ayla.
    — De vivre avec Dalanar ? Non. Il avait l’air surpris.
    — Ce n’était pas ça qui était pénible. Il a été heureux de
me voir. Il ma accueilli à son foyer, il m’a appris son métier, en même temps
qu’à Joplaya, il m’a traité en adulte... et jamais il n’a dit un mot de...
    — De quoi ?
    Jondalar reprit longuement son souffle.
    — De la raison pour laquelle on m’avait envoyé chez lui,
dit-il. Il avait baissé les yeux sur la coupe, entre ses mains.
    Le silence se fit plus profond. Le souffle des chevaux
emplissait la caverne. Les bruyantes explosions du feu qui flambait en
crépitant se répercutaient sur les murailles de pierre.
    Jondalar posa la coupe, se leva.
    — J’ai toujours été grand pour mon âge et je paraissais
plus vieux que je ne l’étais, commença-t-il.
    Il arpentait l’espace laissé libre autour du feu, allait,
revenait.
    — J’ai mûri de bonne heure. Je n’avais pas plus de onze ans
quand la donii s’est présentée à moi en rêve... et elle avait le visage de
Zolena. Encore ce nom. La femme qui avait eu tant d’importance pour lui.
    Il avait déjà parlé d’elle, mais brièvement et avec une évidente
souffrance. Ayla n’avait pas compris ce qui le torturait ainsi.
    — Tous les jeunes gens la voulaient pour donii, tous
désiraient être initiés par elle. Ils étaient censés la désirer, elle ou une
autre qui lui ressemblât...
    Il fit volte-face, se retrouva devant Ayla.
    — Mais ils n’étaient pas censés l’aimer ! Sais-tu ce
que cela signifie, quand on s’éprend de sa

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