Les chasseurs de mammouths
du
Foyer du Mammouth, était en train de dire à sa voisine une femme qui se
trouvait à côté de Jondalar. Mais tant qu’il n’est pas uni, il ne peut avoir de
foyer. C’est la femme qui apporte le foyer. Il veut s’unir à Ayla uniquement
parce qu’elle est fille du Foyer du Mammouth, comme ça il fera accepter son
soi-disant Camp du Mammouth.
Jondalar se trouvait par hasard à côté de Ranec quand celui-ci
avait appris la nouvelle. En voyant son visage changer d’expression, il n’avait
pu s’empêcher d’avoir pitié de lui. Il était bien placé pour savoir ce qu’il
ressentait. Et il ne s’en réjouissait pas car il savait qu’il aimait Ayla. Ce
qui n’était nullement le cas de Vincavec : il voulait s’unir à Ayla pour
servir ses propres ambitions.
Ayla, elle aussi, avait surpris certains commentaires où son nom
revenait régulièrement. Elle n’aimait pas surprendre des conversations à son
sujet. Si elle avait encore vécu au sein du Clan, elle n’aurait eu qu’à fermer
les yeux pour ne plus voir les gestes. Mais là, elle ne pouvait pas se boucher
les oreilles.
Et soudain, elle n’entendit plus rien, si ce n’est les paroles
injurieuses de quelques enfants et les mots « Tête Plate ».
— Regardez-moi cet animal, habillé comme un être
humain ! dit en ricanant un garçon plus âgé que les autres en montrant
Rydag du doigt.
— Ils habillent bien les chevaux, pourquoi pas les Têtes
Plates lança un autre, en riant encore plus fort.
— Elle prétend que c’est un être humain, renchérit un
troisième. Il parait qu’il comprend ce qu’on dit et qu’il peut même parler.
— Si elle pouvait faire marcher son loup sur ses pattes de
derrière, elle dirait certainement aussi que c’est un être humain.
— Tu devrais faire attention à ce que tu racontes. Chaleg a
dit que le Tête Plate pouvait lancer son loup sur n’importe qui et qu’il lui
avait ordonné de l’attaquer. Il compte d’ailleurs en parler au Conseil des
Frères.
— S’il est capable de pousser un animal à vous attaquer,
est-ce que ça ne prouve pas justement qu’il en est un lui-même ?
— Ma mère dit qu’on ne devrait pas avoir le droit d’amener
des animaux à la Réunion d’Été.
— Mon oncle dit que les animaux ne le gênent pas, à
condition qu’on les tienne à l’écart. Mais il dit qu’à partir du moment où ils
amènent ce Tête Plate aux assemblées et aux cérémonies, on aurait dû leur
interdire de venir à la Réunion.
— Eh toi, Tête Plate ! Fiche le camp d’ici !
Retourne chez les animaux !
Au début, Ayla était tellement ahurie qu’elle n’avait même pas
songé à réagir aux insultes des enfants. Mais quand elle s’aperçut que Rydag
baissait les yeux et qu’il reprenait, tête basse, le chemin du Camp de la
Massette, elle vit rouge et se précipita vers les enfants.
— Comment pouvez-vous être aussi méchants ! s’écria-t-elle
en réfrénant à grand-peine sa colère. Comment osez-vous dire que Rydag est un
animal ! Vous êtes aveugles ou quoi ? (Quelques personnes s’approchèrent
pour voir ce qui se passait.) Vous ne voyez donc pas qu’il comprend tout ce que
vous dites ? Comment pouvez-vous être aussi cruels ? Vous devriez
avoir honte !
— Pourquoi mon fils devrait-il avoir honte ? demanda
une femme en prenant la défense de son rejeton. Ce Tête Plate est un animal et
il ne devrait pas avoir le droit d’assister aux cérémonies en l’honneur de la
Mère.
D’autres gens s’étaient approchés et parmi eux se trouvaient la
plupart des membres du Camp du Lion.
— Ne fais pas attention à ce qu’ils disent, Ayla, lui
conseilla Nezzie, dans l’espoir de la calmer.
— Un animal ! Tu oses dire que c’est un animal !
cria Ayla en se tournant vers la femme. Rydag est un être humain, comme
toi !
— On n’a pas le droit de m’insulter ainsi ! se
défendit la femme. Je ne suis pas une Tête Plate.
— Non, tu n’en es pas une, en effet ! Une Tête Plate
serait plus humaine que toi ! Elle aurait pitié de Rydag et se montrerait
plus compréhensive !
— Comment le sais-tu ?
— Je suis bien placée pour le savoir, répondit Ayla. Ils m’ont
recueillie quand je me suis retrouvée seule au monde et ils m’ont élevée. Je
serais morte si une femme du Clan n’avait eu pitié de moi. Je suis fière d’être
une femme du Clan.
— Non, Ayla, non ! entendit-elle Jondalar crier. Mais
plus
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