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Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Titel: Les chevaliers de la table ronde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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Kelliwic en Cornwall. Certaines versions anglo-normandes
citent souvent Londres, ce qui est une aberration, et Winchester, ce qui est
plus intéressant : c'est là en effet qu'est conservée la fameuse Table Ronde, datant
du règne d’Édouard III Plantagenêt, au moment où celui-ci créait l’ordre dit de
« la Table Ronde », devenu ensuite « de la Jarretière ».
Mais, en dépit du battage touristique actuel, qui est absolument hors de
propos, Tintagel, en Cornwall, est seulement le lieu de la conception d’Arthur,
et concentre en fait la légende de Tristan et Yseult autour du château du roi
Mark.
    [67] Je refuse absolument de donner un nombre précis aux compagnons de la
Table Ronde. Ce nombre varie sans cesse d’une version à l’autre, sans qu’on
puisse vraiment y ajouter une valeur symbolique. Dans la tradition de Robert de
Boron, ils sont cent cinquante ; mais dans d’autres, ils sont
quarante-huit, c’est-à-dire un multiple de douze, rappel évident des douze
apôtres ou des douze signes du zodiaque.

[68] C’est pourquoi la célèbre Table Ronde du grand Hall de Winchester comporte
des noms de chevaliers, au nombre de 24, autour du roi Arthur, lequel occupe
une place prépondérante qui n’est pas conforme à la tradition primitive qui
insiste sur l’égalité entre tous les participants. À la gauche d’Arthur se
trouve le Siège Périlleux, occupé par Galaad, le « Bon Chevalier »,
lequel a lui-même, à sa gauche, son père Lancelot du Lac. À la droite d’Arthur
se trouve le siège de Mordret. La référence à la Sainte Cène est évidente,
puisque Mordret est assimilé à Judas et Galaad à l’apôtre Jean. Mais, au centre
de la Table, est représentée une rose, ce qui n’est pas sans évoquer la symbolique
rosicrucienne, et ce qui montre également qu’à partir du XIV e siècle la Table Ronde avait été récupérée par les
cercles ésotériques ou mystiques.
    [69] Ce sera Perceval le Gallois.
    [70] D’après le Merlin , de la tradition de
Robert de Boron.
    [71] Trait de mœurs typiquement celtique : le roi est obligé
d’accorder un don sans savoir de quoi il s’agit. La littérature épique de
l’ancienne Irlande est remplie d’anecdotes de ce genre, où le roi, placé dans
des situations « cornéliennes », est contraint d’accéder à la
demande, ou de s’engager dans des aventures fantastiques, sous peine d’être
déshonoré et de perdre tout crédit vis-à-vis de ses sujets. Mais, d’autre part,
si le roi perd, pour une raison ou pour une autre (c’est ce qui arrive dans le
récit de Perlesvaux ), sa faculté du don, il
devient incapable de régner, et le royaume s’en va à la débandade.
    [72] On remarquera les réserves prudentes émises par Arthur pour éviter un
don trop contraignant. On verra plus loin, dans l’épisode de Kilourh, les
restrictions précises données par Arthur à l’octroi du don.
    [73] Il s’agit du même personnage que le Roi Pêcheur, gardien du Graal dans
le château de Corbénic.
    [74] Dans les textes les plus anciens, Kaï est un redoutable et indomptable
guerrier. Frère de lait d’Arthur, il est, avec Bedwyr (Béduier dans les récits
français), le plus ancien compagnon du héros. Mais, dans les récits
postérieurs, Kaï prend très vite les allures d’un moqueur, d’un médisant, voire
même d’un traître, en tout cas d’une sorte de miles
gloriosus , soldat fanfaron et ridicule qui échoue piteusement dans
toutes les entreprises dans lesquelles il se lance avec beaucoup
d’inconscience.
    [75] Poème attribué au barde gallois Llywarch Hen, contenu dans le
manuscrit du XIV e siècle, le Livre Rouge de Hergest . J. Markale, les Grands Bardes gallois , Paris, Picollec, 1981,
pp. 41-42.
    [76] D’après le Merlin de la tradition de
Gautier Map.
    [77] D’après un conte populaire ancien recueilli dans les Iolo Manuscripts , p. 118.
    [78] D’après les Triades de l’île de Bretagne ,
n° 132.
    [79] Iolo Manuscripts , p. 118.
    [80] Triade 131.
    [81] Yder, dont le nom breton-armoricain est Édern (du latin aeternu s, « éternel »), est l’un des plus
énigmatiques compagnons de la Table Ronde. Il s’agit d’une entité mythologique
très ancienne dont les animaux emblématiques semblent avoir été l’ours et le
cerf. Incorporé très tôt dans le cycle arthurien primitif, Yder-Édern est
devenu « saint » Édern dans l’hagiographie bretonne-armoricaine, où
il est le patron de plusieurs

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